Santé publique au Bénin : corruption pour accéder aux soins à la maternité du Centre Hospitalier Départemental Zou-Collines

Pour accéder aux soins à la maternité du centre hospitalier départemental du Zou et des Collines, usagers et soignantes rançonnent. Cette pratique corruptive est entretenue par certains usagers en quête d’accès rapide aux soins et par une frange des soignantes à la recherche de gains faciles pour arrondir les fins de mois.

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Maternité du centre hospitalier départemental du Zou et des Collines. Mercredi 03 Février 2021. Il sonne 12 heures 40 minutes. Soignantes, accompagnants et quelques fois des parturientes font leurs habituelles navettes. Dans les couloirs, quelques accompagnants visiblement stressés espèrent impatiemment la délivrance des leurs. Quoiqu’ils sont pour la plupart prêts à corrompre les soignantes selon que celles-ci s’accordent ou non.
Ils sont nombreux, ces usagers du Centre Hospitalier Départemental Zou-Collines à croire, à tort, qu’il est normal de corrompre le personnel soignant pour accéder aisément aux soins de santé à la maternité. Une fausse perception alimentés par certains actes indélicats d’une frange des soignantes à cette maternité.
Marianna, jeune dame, la vingtaine vient d’accoucher des jumeaux. Tellement contente, elle ne compte pas quitter la maternité sans faire un geste à la sage-femme qui l’a assistée, elle déclare, « C’est ingrat de ne pouvoir pas remercier la soignante qui vous a assisté pendant l’accouchement».
Dans le même temps, le sieur Arnaud S. qui accompagnait sa seconde épouse, à l’accouchement, affirme « Moi, je ne manque pas de donner un cadeau en signe de reconnaissance aux soignantes qui s’occupent de mes femmes car elles font un travail extraordinaire ». Ce n’est pas de la corruption soutient-il.

Usagers et soignantes à la barre

En effet, cette pratique corruptive mal perçue par les usagers est renforcée par l’attitude peu orthodoxe de certaines soignantes. Une situation qui amplifie la vulnérabilité des usagers en provenance des milieux ruraux
Bernardin H. est un agriculteur dans la commune de Agbangnizoun. En tant que ancien accompagnant à la maternité du centre hospitalier départemental du Zou et des Collines, il raconte sa mésaventure. « …il y a quelques mois, ayant appris que ma femme avait à peine accouché, une sage-femme se précipitait vers moi dans le couloir avec le nouveau-né. Elle me félicita joyeusement tout en me demandant de l’argent pour se rafraichir en guise de célébration du nouveau né ». Pour Bernardin, ce n’était pas sur un ton sérieux. Donc il n’y tallait pas d’importance. Malheureusement, il a finit par remettre difficilement 1000 F CFA.
Un autre son de clôche vient de Yêdji O., instituteur et ancien accompagnant à la maternité du CHD Zou-Collines. « En Juin 2020, j’ai été obligé de remettre 2000 F CFA sur demande d’une soignante aux fins de faciliter l’achat expresse de quatre poches de sang à injecter à mon épouse qui faisait un saignement après accouchement ». Un fait que regrette Yêdji avant de se convaincre qu’il n’avait pas le choix devant la santé agonisante de son épouse et payer la rançon.
Pour ces usagers rencontrés, ces pratiques corruptives se passent avec la complicité de plusieurs autres agents des services plus ou moins rattachés à la maternité du centre hospitalier départemental du Zou et des Collines.
Pourtant, nous renseigne une soignante sous couvert de l’anonymat, des mesures ont été mise en place par les autorités dont des contrôles inopinés, des fouilles spontanées et des sondages auprès des usagers, le mal persiste. Le service des plaintes, par ignorance est moins connu des victimes.
Une raison qui justifie, selon Robbin Accrombessi, Président de l’Association des Consommateurs du Bénin le fait que son creuset n’ait pas reçue malheureusement des dénonciations de ces pratiques, jusque là.
Toutefois, notons que nos multiples tentatives par des procédures administratives pour interviewer les autorités compétentes à divers niveaux du centre hospitalier départemental du Zou et des Collines sont restées vaines.

Des dispositions légales pour lutter contre la corruption

Le juriste Joël Christian SEDOGBO déplore la situation précisant qu’il s’agit bien des pots-de-vin et du rançonnement. Il explique qu’au regard de la loi No 2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes, la peine est la même pour le corrupteur et le corrompu. Cette loi, rappelle-il, dispose en son article 40, une peine d’emprisonnement de cinq (05) ans à dix (10) ans et d’une amende égale au triple de la valeur des promesses agrées ou des choses reçues ou demandées à l’encontre de tout agent public qui aura directement ou indirectement sollicité ou agréé des offres ou promesses.

Mieux poursuit-t-il, concernant les cadeaux ou gestes, le décret No2008-813 du 31 décembre 2008 portant code des valeurs et d’éthique de la fonction publique interdit la corruption et l’acceptation de cadeaux par les agents publics. Le juriste prévient tout de même que l’article 15 du même texte recommande que s’il n’a été possible pour un agent public de résister à un cadeau, de se confier au secrétaire général de son administration qui lui dictera la conduite à tenir.

Ainsi, bien que le gouvernement continue de multiplier des efforts pour lutter contre la corruption, toute la société béninoise, en particulier les acteurs de la santé (soignantes, usagers) sont également appelés à faire autant d’efforts pour éradiquer le mal du secteur très sensible qu’est la santé a-t-il conclut.

Megan Valère SOSSOU




Pollution dans les Collines : Une quantité importante de liquide inflammable dans le fleuve Ouémé

Le département des Collines qui ne s\’est pas encore remis d\’une situation d\’ouverture de vanne du canal des eaux usées dans le fleuve ouémé par une société sucrière, est une fois de plus attaqué.

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En effet, le Samedi 03 Juillet 2021, nos confrères de l\’Agence Bénin Communication des Collines, nous informaient d\’une présence inquiétante de liquide inflammable dans l\’un des affluents du fleuve ouémé au large de Logozohê, commune de Savalou.

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Il s\’agit d\’un camion transportant de liquide inflammable qui allait dans le sens de Logozohè. Ce dernier s\’était vu renverser dans le fossé près de la rivière. Conséquence, une quantité importante de liquide inflammable se retrouve dans la rivière. A en croire notre source, la situation a eu lieu suite à l\’éclatement du pneu devant côté non chauffeur du camion.

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Une pollution sanitaire et environnementale de plus qui mérite enquête et justice.




SANTÉ REPRODUCTIVE AU BENIN : IPAS en collaboration avec le ministère de la santé, sensibilise les leaders communautaires du Zou

La salle de réunion de la mairie de Zakpota a servi de cadre, ce vendredi 14 Mai 2021, à un atelier de dissémination des résultats de l’évaluation stratégique sur les grossesses non désirées, les avortements et la contraception au Bénin.

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Megan Valère SOSSOU
Afin de mieux communiquer sur les problèmes qui entravent une bonne qualité de soins aux femmes et aux filles au Bénin, IPAS Francophone Afrique et son partenaire Rutgers à travers son projet « Sa santé, ses choix » en collaboration avec la Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant (DSME) et de la Direction de la Recherche, de la Formation et de la Médecine Traditionnelle (DRFMT) du ministère de la santé a organisé un atelier à la salle de réunion de la mairie de Zakpota.
Objectif, diffuser les résultats de l’évaluation stratégique sur les grossesses non désirées, les avortements et la contraception au Bénin dans les communautés ciblées avec les jeunes, les chefs religieux et les dirigeants.
Dans son message de bienvenue aux participants, Merveille AYIHONTON, Assistante de Programme pour IPAS Francophone Afrique, a rappelé le contexte qui soutient l’organisation de l’atelier soulignant qu’en vertu de leur rôle de garant dans la communauté, ils sont appelés à accentuer la sensibilisation.
Au nombre d’une trentaine, les participants à cet atelier composé des leaders des religions endogènes et exogènes (prêtres de couvents, les pasteurs évangélistes, maitre catéchiste) ont suivi avec attention la présentation faite à cet effet.
L’éducation sexuelle, une solution aux grossesses non désirés et avortements non sécurisés.

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Tout en se basant sur les résultats de l’évaluation stratégique sur les grossesses non désirées, les avortements et la contraception au Bénin, Diane LANCHOESSI, épidémiologiste à l’Agence Nationale des Soins et Santé Primaires, après avoir déroulé les problèmes qui continuent d’entraver la prise de conscience sur les grossesses non désirées, les avortements et la contraception au Bénin, a invité ses hôtes à partager les informations avérées et apprises à cet atelier avec leurs communautés respectives. Tout en les recommandant de planifier leur vie sexuelle en fonction de leurs moyens de subsistance.
Elle a pour finir exhorté les participants à partager la bonne information sur les grossesses non désirées, les avortements non sécurisés et les contraceptions, faisant savoir que l’éducation à la santé sexuelle ne saurait être uniquement l’affaire des femmes.

Des participants prêts à partager l’information avec leurs communautés

Selon Grégoire AKOHOU, Pasteur d’une congrégation chrétienne à Za-Tanta, un village de la commune de Zakpota, cet atelier vient à point nommé dans un contexte où les grossesses non désirées et les avortements sont récurrents. Il affirme être mieux aguerri pour partager la bonne information au grand bonheur de l’avenir des femmes et des jeunes filles.
Comme le Pasteur AKOHOU, le Chef coutumier et Tradi praticien, Azizanon AKPALI venu du village de Tindji-Kpozoun est convaincu que cette stratégie utilisé par l’IPAS en associant les leaders religieux portera ses fruits. Car, promet-il des séances de restitution seront mises en place pour élargir les savoirs acquis au cours de l’atelier à toute la communauté.
Pour l’Assistante du programme IPAS, Merveille AYIHOUNTON, l’objectif de l’atelier a été à priori atteint en raison de la participation active des leaders communautaires et des cas de témoignages évoqués par les participants. Des preuves qui à en croire l’Assistante du Programme IPAS, renforcent la nécessité de passer à l’éducation à une bonne santé sexuelle des femmes et des jeunes filles.
Etant donné que les femmes constituent 52 pour cent de la population, il y a tout l’intérêt à garantir à cette partie de la population la meilleure santé. Car, fait elle remarquer, la santé de reproduction est une question cruciale qui devrait figurer dans toutes les actions qui se mènent de part et d’autre dans la société.
Dans son cri de cœur, Merveille AYIHOUNTON, souhaite que les maris aussi puissent coopérer avec leurs femmes pour l’éducation sexuelle des filles et que l’éducation des filles ne soit pas seulement l’apanage des femmes. Il y va de l’épanouissement des jeunes filles mais aussi de l’émancipation de la femme dans la société a-t-elle ajouté.
Rappelons que l’IPAS est une organisation à but non lucratif internationale qui vise à mettre un terme aux décès et handicaps évitables découlant des grossesses non désirées et d’avortements non sécurisés.




Covid-19 au Bénin : 143 nouveaux cas enregistrés selon l\’OMS

La propagation du coronavirus s\’accélère au Bénin. C\’est du moins le constat fait après les fêtes de fin d\’années selon les différents rapport du ministère de la santé et de l\’OMS.
Ainsi, dans un nouveau rapport publié ce jeudi 28 janvier par l’Organisation Mondiale de la Santé, plus de cent sujets ont été testés positifs au Bénin ces derniers jours.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué dans un rapport actualisé ce jeudi 28 janvier 2021, que 143 nouveaux cas auraient été enregistrés à la date du 27 janvier au Bénin. Ce qui dangéreusement porte le nombre total de cas positifs à 3 786 cas confirmés de Covid-19 avec une stagnation du nombre de décès.

Conformément au bilan présenté à la date du 20 janvier sur le site du gouvernement ( 3 643 ), il est remarqué 143 nouveaux cas testés positifs ces derniers jours. Il y a donc lieu de renforcer l’observance des mesures barrières comme l\’a rappelé le minister de la santé au cours de sa dernière sortie.