Projet Benkadi: le Bénin actualise son dossier MAB UNESCO en intégrant de nouveaux sites
Du 7 au 9 novembre 2023 à Lokossa, une étape cruciale a été franchie pour la préservation de la biodiversité au Bénin, avec la validation des plans d\’aménagement et de gestion de neuf nouveaux sites, dont ceux du Mono et de la basse vallée de l\’Ouémé. Cet événement d\’envergure, fruit d\’un travail méticuleux mené par un groupe de consultants sous l\’égide de MAB UNESCO, du CENAGREF et du Projet Benkadi, marque une avancée significative dans la promotion de pratiques durables de gestion des réserves naturelles.
L\’intégration de ces neuf nouveaux sites dans le dossier MAB UNESCO souligne l\’engagement continu du Bénin envers la préservation de sa richesse naturelle et de sa biodiversité exceptionnelle. Les acteurs impliqués dans ce processus ont consacré des efforts considérables pour assurer la conformité des plans d\’aménagement et de gestion aux normes rigoureuses établies par MAB UNESCO.
La signature des documents afférents par les communautés de gestion des nouveaux sites atteste de leur accord formel, établissant ainsi une base solide pour une collaboration efficace dans la mise en œuvre des mesures de conservation.
Cet événement a été rendu possible grâce à la coopération étroite entre MAB UNESCO, le CENAGREF et le Projet Benkadi. Ces partenaires ont travaillé main dans la main pour élaborer des plans d\’action concrets pour les réserves du Mono et de la basse vallée de l’Ouémé.
Megan Valère SOSSOU
Pour plus d’information, suivez ce reportage de la cellule de communication du Projet Benkadi ici
Dialogue ouvert à Parakou : les acteurs échangent pour la résilience climatique
L\’ONG Save Our Planet, en collaboration avec Open Dialogue International et le Journal Santé Environnement, a organisé un dialogue ouvert des plus pertinents le samedi 04 novembre 2023 à son annexe à Parakou. Cet événement a réuni un panel diversifié d\’experts, de citoyens engagés, et d\’agriculteurs passionnés pour discuter des impacts des changements climatiques au Bénin et dans de nombreux autres pays africains.
Vue d\’ensemble
Le débat animé par le Journaliste, Venance Ayébo TOSSOUKPE, a été le lieu d\’échanges fructueux, mettant en lumière les défis que les agriculteurs affrontent silencieusement en raison des extrêmes climatiques. Les participants ont identifié diverses stratégies de résilience, adaptées à leurs réalités locales, soulignant l\’importance de solutions contextualisées.
Tous les intervenants, experts, citoyens et agriculteurs, ont unanimement reconnu que les phénomènes climatiques extrêmes sont largement attribuables aux activités humaines.
Les panélistes
Augustin Accompli Sovegnon, agriculteur et technicien en agroforesterie, a souligné l\’importance cruciale de l\’information et de la formation des agriculteurs. Il a abordé des aspects pratiques tels que la mise à disposition des semences à cycle court, la valorisation des bas-fonds, et le réajustement du calendrier agricole. Selon lui, l\’éducation et la formation joueront un rôle clé dans l\’adaptation des agriculteurs aux nouvelles réalités climatiques.
Marie Reine Houndjo, figure éminente dans la lutte contre les changements climatiques, a mis en avant la nécessité de tenir compte des réalités locales des communautés lors de la mise en œuvre des mesures de résilience. Elle a insisté sur l\’intégration des opinions et des besoins des communautés par les décideurs et les organismes pour garantir l\’efficacité des solutions proposées.
En analysant les résultats scientifiques de nombreuses études, Marcel Adigbegnon a pointé du doigt la responsabilité des pays développés dans la situation actuelle, appelant à une justice climatique mondiale. Selon lui, l\’adoption de pratiques agricoles durables offre une lueur d\’espoir pour renverser la tendance.
Si Marcel Adigbegnon a averti des conséquences d\’une modernisation accrue de l\’agriculture dans la prochaine décennie, Marie Reine Houndjo a mis en garde contre les effets continus des changements climatiques sans des mesures appropriées. Augustin Accompli Sovegnon partage ce point de vue tout en maintenant un esprit optimiste.
Une partie des participants
Notons que la rencontre, organisée en version hybride, a attiré une trentaine de participants en ligne et en présentiel. Leurs préoccupations et idées ont enrichi les discussions, soulignant l\’importance de l\’engagement communautaire dans la lutte contre les changements climatiques.
Cet événement s\’inscrit dans le contexte actuel où le monde se prépare pour les échanges à la COP 28 à Dubaï. Il témoigne de la nécessité d\’une collaboration internationale Nord-Sud pour inverser la tendance climatique et préparer les communautés à un avenir plus durable.
En mobilisant un éventail diversifié d\’acteurs, l\’ONG Save Our Planet continue de jouer un rôle crucial dans la sensibilisation et l\’action concrète pour un avenir plus résilient face aux changements climatiques.
Megan Valère SOSSOU
Concassage de granite à Parakou : Entre survie et risques sanitaires
Le Bénin, à l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest aspire à l’émergence. Depuis son accession à la souveraineté nationale et internationale jusqu’au renouveau démocratique, en passant par la période révolutionnaire, des gouvernements se sont succédés et ont travaillé à mettre le pays sur la voie du développement.
Casimir Nanlomè
Cependant, l’épineux problème qui demeure est celui du sous-emploi et du chômage des jeunes. Ils sont plus nombreux aujourd’hui, ces hommes et femmes qui tentent de joindre les deux bouts en pratiquant des activités indécentes et à hauts risques.
Travailler et vivre au péril de sa santé, c’est le choix difficile que sont obligés de faire ces centaines de citoyens à Parakou qui, au lever du soleil, prennent d’assaut la carrière de granite située à l’ouest du périmètre de reboisement à la sortie Sud de la ville de Parakou.
Marie Kouagou, la quarantaine, est originaire de l’Atacora, et exerce l’activité de concassage depuis 4 ans sur la carrière de granite à Parakou. À l’instar de dame Marie, de nombreux jeunes et parfois adolescents, s’y consacrent. Brûler, concasser et ramasser les pierres, c’est ce à quoi s’attellent au quotidien ces hommes et femmes que l’équipe du Journal Santé Environnement est allée rencontrer au petit matin de ce samedi 11 novembre 2023 au quartier Kpébié à Parakou.
Le travail que font ces braves hommes et femmes comporte de grands risques. Des risques à prendre pour survivre. « Nous souffrons beaucoup ici. Mais puisque nous n’avons pas d’autres choix, nous sommes obligés de venir chercher ce qu’il faut pour nous nourrir », a confié dame Marie Kouagou. Dans cette tâche, dame Marie se fait aider par son jeune garçon Charlemagne qui, lui aussi, fait la douloureuse expérience du marteau aux côtés de sa mère. « Le marteau fait mal à la main. Quand on rentre à la maison les soirs, on chauffe l’eau en y ajoutant du sel, et on introduit nos mains dedans. Ça nous permet de calmer la douleur », a-t-il laissé entendre.
Marie Kouagou
Malgré les risques liés à cette activité, la majorité des acteurs exerçant sur la carrière de granite ne dispose pas de matériels de protection et se voit ainsi exposée à de nombreuses maladies. A en croire Casimir Nanlomè, massier chargé du concassage des grosses pierres, la majorité de ceux qui exercent cette activité souffrent fréquemment du paludisme. Les hommes, en particulier, voient leur hernie prendre du volume, les empêchant de poursuivre l’activité, a confié Casimir Nanlomè. « Il y a ceux qui souffrent du paludisme et de la toux du fait de la poussière et de l’exposition au soleil », a ajouté Marie Kouagou.
Des travailleurs sur le site de concassageSite de concassage
Selon les spécialistes de la santé, ces travailleurs courent le risque d’une infection respiratoire, de troubles auditifs, de blessures et traumatismes, ainsi que d’une pneumoconiose silicotique, qui est une maladie pulmonaire grave. Autant de risques que prennent ces compatriotes, loin des regards bienveillants et laissé à leur triste sort. « L’activité n’est pas rentable, mais nous n’avons pas d’autres choix. Quand nous tombons malades, les patrons n’arrivent pas à nous aider. Nous nous débrouillons nous-même pour nous en sortir », a confié Casimir Nanlomè. Dans ces conditions, l’autorité municipale est interpellée. Ces concasseurs de granite demandent le soutien des autorités de la mairie de Parakou, afin que leur soient mis à disposition des matériaux de protection adaptés à leur activité.
Le gouvernement quant-à-lui, devra intensifier et étendre ses actions sociales au profit de cette couche vulnérable de citoyens, afin que celle-ci bénéficie également de bonnes conditions de travail, tel que recommandé dans la Constitution en son article 30, qui dispose que : « L’Etat reconnaît à tous les citoyens le droit au travail et s’efforce à créer les conditions qui rendent la jouissance de ce droit effective et garantissent au travailleur la juste rétribution de ses services ou de sa production. »
Faut-il le rappeler, en travaillant à améliorer les conditions de travail de ces compatriotes, le Bénin réalise ainsi l’ODD 8, celui de promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein-emploi productif et un travail décent pour tous.
Bénin, like other West African countries, aims for development but struggles with youth underemployment and unemployment. Many citizens are compelled to do risky, dangerous jobs, such as the granite quarry workers in Parakou, who lack protective equipment and expose themselves to numerous diseases. They are appealing for government assistance and social support for better working conditions.
Venance Ayébo TOSSOUKPE
Le Réseau des Organisations de Jeunesse pour l\’Environnement et le Climat au Bénin mis sur les fonts baptismaux
Le dimanche 22 octobre 2023, marque le début d\’une nouvelle ère dans la vie des organisations de jeunesse engagées pour la protection de l’environnement au Bénin. Le Réseau des Organisations de Jeunesse pour l\’Environnement et le Climat au Bénin a été officiellement lancé.
Ce réseau, regroupant une vingtaine d\’organisations de jeunesse déterminées, est une réponse proactive à l\’urgence climatique et environnementale au Bénin. Il vise une synergie d’action entre les organisations de jeunesse pour plus d’impacts significatifs au sein des différentes communautés.
L\’une des pierres angulaires de ce réseau est la volonté de partager des expériences, des compétences et des ressources entre organisations environnementales de jeunesse au Bénin. La synergie d’action est perçue comme un levier essentiel pour renforcer les actions entreprises et influencer positivement les politiques et les comportements individuels en faveur de l\’environnement.
Face aux problèmes climatiques et environnementaux que subissent les communautés Rurales et urbaines du Bénin, des organisations de jeunesse ont décidé de s\’unir pour former un réseau solidaire et engagé. Le réseau souhaite promouvoir l’engagement, la créativité et le dynamisme pour susciter des changements durables dans les politiques et les comportements individuels.
A noter, qu’au cours de l\’Assemblée générale constitutive, plusieurs membres ont été élus pour siéger au bureau national du Réseau. Il s’agit de:
– Megan Valère SOSSOU, Coordonateur national.
– Evelyne KADJA, Coordinatrice nationale adjointe.
Et Luc ADETONA, Organisateur Général. Ces jeunes leaders dévoués incarneront le leadership du ROJEC Bénin et travailleront ensemble pour atteindre les objectifs ambitieux du réseau.
En créant ce réseau, ces organisations de jeunesse entendent renforcer leur capacité d\’agir en tant que jeunes acteurs de la société civile. Ils aspirent ainsi à contribuer à un Bénin plus durable et respectueux de l\’environnement pour les générations présentes et futures. Le Réseau des Organisations de Jeunesse pour l\’Environnement et le Climat au Bénin (ROJEC Bénin) est un pas en avant vers la synergie d’action tant souhaitée pour toutes les organisations de la société civile militant en faveur de l’environnement au Bénin.
Stanislas OUSSOUKPEVI (SG ROJEC BENIN)
Conservation de la biodiversité : Waca Bénin compte sur les femmes
Du Lac Toho à la mare aux crocodiles de Tannou, dans les départements du Mono et du Couffo, au sud-ouest du Bénin, les femmes deviennent progressivement les gardiennes de la biodiversité. Les Coopératives financées par le Projet d’Investissement pour la Résilience des Zones Côtières en Afrique de l’Ouest (Waca ResIP) transforment des vies, tant celles des membres de la faune que de la flore.
Une coopérative de femmes
Alors que le soleil se retire derrière les buissons de Kpoba, commune de Djakotomey, à 140 km au nord-ouest de Cotonou, Houefa Bodrenou, ne se presse pas pour autant pour dévoiler la magie qui s’opère dans la coopérative Gbénondjou dont elle est la secrétaire générale. « Ne vous inquiétez pas. Même s\’il fait tard, nous disposons d\’un panneau solaire qui illumine nos vies et nous permet de poursuivre nos activités\ », confie-t-elle. Cette source d\’énergie renouvelable, tout comme de nombreux autres équipements, a été acquise grâce au financement du Projet d’Investissement pour la Résilience des Zones Côtières en Afrique de l’Ouest (Waca ResIP).
Ce qui améliore significativement, depuis 2022, la productivité de ces femmes spécialisées dans la transformation du manioc en Gari et dérivés. « Waca nous a dotées de magasins et de salles de transformation, de tricycles, de bassines, d\’un château d\’eau, de machines à rappeuses et de ressasseuses. Cela nous a permis de passer d\’une production de deux sacs de 315 kg par semaine à dix sacs. Nos vies ont changé. Nous pouvons désormais éduquer nos enfants et soutenir nos maris dans la gestion du foyer\ », se réjouit Houefa Bodrenou.
En choisissant de soutenir ces femmes de Kpoba, le projet connu sous son acronyme anglais Waca (West Africa Coastal Areas Program) vise à réduire les pressions sur les ressources naturelles. « Beaucoup pensent que nous sommes concentrés principalement sur la lutte contre l\’érosion côtière. Cependant, il y a le Fonds pour l’Environnement Mondial, qui ne finance pas les infrastructures grises, mais qui appuie la préservation de la biodiversité et la lutte contre la pauvreté », explique Abdou Salami Amadou, responsable des activités, sous financement du Fonds pour l\’Environnement Mondial à Projet Waca ResIP-Bénin.
Aider les femmes, signifie protéger « l’hippopotame »
A Kpoba, l’appui cible principalement l\’Aire Communautaire de Conservation de la Biodiversité d\’Adjamé qui fait partie de la Réserve de Biosphère Transfrontalière du Delta du Mono, reconnue par l\’UNESCO en 2017. Le site situé dans l\’arrondissement de Kpoba sur la rive Est du Fleuve Mono, abrite diverses espèces de faune, dont l\’hippopotame, le sitatunga (Tragelaphus spekei) en danger dans la région, et le singe à ventre rouge (Cercopithecus erythrogaster erythrogaster) endémique au Dahomey Gap.
« Nous disposons ici d\’une aire communautaire de proximité, la marre d\’Adjamé, où l\’espèce emblématique protégée est l\’hippopotame. Si nous permettons aux communautés de continuer la chasse, d\’ici quelques années, l\’hippopotame pourrait disparaître de cette partie du sud-ouest de notre pays. C\’est pourquoi nous avons décidé d\’accompagner cette communauté tout en nous fixant pour objectif d\’impacter encore davantage les femmes pour des retombées indirectes\ », précise Abdou Salami Amadou.
Dans les départements du Mono et du Couffo, au sud-ouest du Bénin, de nombreuses coopératives ont été soutenues, couvrant les aires communautaires de conservation de la biodiversité d’Adjamé (Djakotomey), du Lac Toho (Lokossa, Athiémé et Houéyogbé), de Naglanou (Athiémé) et de la Bouche du Roy (Grand-Popo). Cette bataille concerne également les trois nouvelles aires créées, à savoir le Chenal Gbaga (Grand-Popo), Avlékété-Djègbadji (Ouidah) et la Mare aux Crocodiles de Tannou (Aplahoué).
Des amazones de la biodiversité
À travers ces coopératives, les femmes sont donc mises en avant, comme un rempart contre la dégradation des ressources naturelles. « Pour défendre un espace, il faut permettre aux communautés d’avoir des activités alternatives génératrices de revenu revenus. Nous avons alors soutenu plus de 250 microprojets, bénéficiant à plus de 3500 personnes, dont 75% sont des femmes. Dans le Couffo, malgré l\’avancée de l\’agriculture, ce sont les femmes qui accomplissent le travail. Grâce à ces activités génératrices de revenus, elles gagnent plus qu\’en travaillant aux champs », souligne l\’expert.
Ces microprojets apportent également des avantages en termes de réduction de la pauvreté, d\’autonomisation des femmes, ainsi qu\’une amélioration de leurs conditions de vie et de travail. À Agamè, dans la commune de Lokossa, près du Lac Toho, l\’énergie déployée par les membres de la coopérative des transformateurs de produits agricoles en est une preuve tangible. Cette coopérative bien organisée, composée de 730 membres, s\’emploie à valoriser les noix de palme produites par l\’Union des Coopératives d\’Aménagement Rural (UCAR).
Rien ne se perd ici, tout se transforme. De la matière première à la transformation, cette coopérative couvre toute la chaîne, avec des retombées significatives, pour l’autonomisation des femmes. « Nous disposons désormais de grandes machines qui nous aident à produire suffisamment d\’huile. Nous avons même un stock selon la période que nous vendrons au meilleur prix. Aujourd’hui, avec l’amélioration des conditions de production, nous avons un peu plus de moyens pour nourrir nos enfants », renseigne Philomène Adangnonnan, secrétaire générale de la coopérative des transformateurs des produits agricoles de Agamè. Cette résilience, ces femmes entendent la renforcer, même après la fin du projet en Décembre 2024.
Fulbert ADJIMEHOSSOU
Série des potentiels africains face aux enjeux climatiques: Jonas A. ATCHADE et d\’autres éminents experts situent l\’Afrique en Italie
Le mardi 24 octobre 2023, l\’École Transnationale de Gouvernance (STG) de l\’Institut Universitaire de l\’Europe (EUI) a accueilli un panel de haut niveau dans le cadre de la série \ »Les potentiels Africains\ ». Cet événement a rassemblé d’éminentes figures pour discuter des défis et opportunités liés aux changements climatiques, à la migration, et à la transition énergique en Afrique.
Les intervenants de renom étaient le Professeur Titulaire Yacob Mulugetta, Directeur du Centre de formation sur les Énergies Renouvelables à l\’Université de Londres, le Dr. Youba Sokona, vice-président du GIEC (Groupe intergouvernemental d\’experts sur l\’évolution du climat) en charge du groupe de travail sur la transition énergétique et l\’expert ATCHADE A. Jonas. Une session animée par Tuwilika Shaimemanya de Namibie.
Dans ses interventions, Jonas ATCHADE a abordé les questions relatives à la migration climatique, l\’accentuation des risques climatiques sources des pertes et dommages récurrentes, la gouvernance des changements climatiques en Afrique et notamment les implications pour le continent, les défis liés à la paix, à la sécurité avec une interconnections des aléas climatiques dans le Sahel.
Cet événement visait à mieux comprendre les risques liés au réchauffement climatique, à la migration et la gouvernance climatique ainsi que la transition juste sectorielle en Afrique. Les discussions ont également examiné l’impact du changement climatique dans le contexte africain, le progrès social et ses indices en tenant compte de la croissance démographique et du développement des différentes régions africaines. Les experts ont échangé autour des opportunités offertes par la transition verte et de l\’importance de l\’énergie verte pour la sécurité énergétique de l\’Afrique.
Au cours de l\’événement, il a été abordé des questions plus approfondies liées à la gouvernance climatique en Afrique, en explorant les alternatives vers une gestion efficace du changement climatique sur le continent.
Notons que la série \ »Les potentiels des Africains\ » à Florence (Italie) a permis une réflexion approfondie sur ces enjeux climatiques et a mis en lumière les efforts et les attentes de l\’Afrique. Cette initiative a permis de réunir des experts de renommée mondiale pour éclairer les débats et contribuer à la recherche de solutions face aux défis climatiques qui pèsent sur le continent africain.
Megan Valère SOSSOU
Mise en œuvre de la Convention de Bâle : Vers une meilleure gestion des déchets d\’équipements électriques et électroniques au Bénin
Du mardi 24 au jeudi 26 octobre 2023, la ville de Bohicon a abrité une importante rencontre d\’information sur la gestion des déchets d\’équipements électriques et électroniques. Cette rencontre animée par une équipe du ministère du Cadre de Vie, des Transports, et du Développement Durable, a réuni les praticiens, les cadres de la mairie, les ONG locales, quelques radios locales ainsi que des acteurs des structures déconcentrées, afin de garantir une meilleure gestion de ces déchets.
Atelier de formation sur les DEEE à Bohicon
À l’instar de plusieurs autres pays, le Bénin est signataire de nombreuses conventions internationales, parmi lesquelles figure la Convention de Bâle, qui réglemente le mouvement transfrontière des déchets dangereux et leur élimination. Alors qu’ils sont classés parmi les déchets dangereux, les déchets d\’équipements électriques et électroniques se trouvent répandus dans l\’ensemble du territoire béninois. Cette prolifération expose les populations à des risques de contamination chimique si les déchets d\’équipements électriques et électroniques ne sont pas mieux gérés.
C\’est pourquoi, le Ministère du Cadre de Vie, des Transports, en charge du Développement Durable dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention de Bâle, a prévu une activité spécifique dans le plan de travail annuel de la Direction Générale de l\’Environnement et du Climat. L’objectif de cette activité est d\’informer et de former les acteurs opérant dans la gestion des déchets d\’équipements électriques et électroniques sur le cadre juridique, l’état des lieux et les impacts sur la santé et l’environnement.
Pulchérie DONOUMASSOU SIMEON, Docteure en Droit de l\’environnement e cadre au Ministère du Cadre de Vie et du Transport en charge du Développement Durable, a exprimé sa satisfaction quant à la participation active des acteurs impliqués. Elle a souligné l\’importance de briser l\’ignorance qui entoure cette question cruciale. Ces acteurs, qui interviennent pour la plupart sans grand intérêt pour les équipements de protection individuels, ont montré un fort désir d\’intégrer les informations reçues lors de la formation pour mieux contribuer à la gestion des déchets d\’équipements électriques et électroniques.
Durant trois jours, les participants ont pris connaissance des tenants et aboutissants de la gestion des déchets d\’équipements électriques et électroniques. Ils se sont davantage impliqués à travers la rédaction d’un projet spécifique pour aborder de façon concrète la problématique.
« J’ai acquis de précieuses informations sur la gestion des déchets d\’équipements électriques et électroniques au cours de cette formation » a déclaré Solange SEFAN, chargée de programme à l\’ONG IFÊ ALA JOBI. Elle compte partager avec ses pairs et les communautés les informations acquises.
Un vœu vivement souhaité par Pulchérie DONOUMASSOU SIMEON, Cheffe de la mission de formation qui n’a pas manqué d’inviter les parties prenantes à relayer les informations acquises au sein de leurs différentes communautés. De la part de la mairie, elle attend un accompagnement toutes les fois que les acteurs voudront organiser des activités pour disséminer l’information au niveau des populations. Car a-t-elle soutenu, la mauvaise manipulation des déchets d’équipement électriques et électroniques est une source de contamination à la fois pour l’Homme et son environnement.
C’est pourquoi, la mission de formation qui a commencé à Parakou n’est pas prête de s’arrêter si tôt. Elle continue son périple à travers d’autres villes du Bénin pour une meilleure gestion des déchets d’équipement électriques et électroniques au Bénin, contribuant ainsi au bien-être de la population et à la préservation de l\’environnement.
Megan Valère SOSSOU
Mobilité urbaine : Les nids de poule, un obstacle majeur sur la voie du développement à Parakou
À Parakou, la fluidité de la circulation des personnes et des marchandises reste un enjeu crucial auquel les autorités et les citoyens sont confrontés quotidiennement. Si les chemins secondaires non bitumés sont déjà considérés comme des parcours du combattant pour les usagers, il est regrettable de constater que même les routes bitumées ne garantissent pas le confort attendu par les résidents.
En effet, de nombreux tronçons bitumés à Parakou présentent des nids-de-poule, créant ainsi des risques considérables d\’accidents, en particulier pour les motocyclistes. Cette réalité déconcertante est évidente pour quiconque ose emprunter des routes telles que celle en face de la résidence du Préfet, la voie bitumée devant la station douane à Kpébié, ou encore les routes bitumées aux abords du stade municipal de Parakou.
Issiaka Abib, conducteur de taxi-moto, exprime son désarroi : \ »L\’état de nos routes est désolant. C\’est loin d\’être une partie de plaisir pour nous, les Zémidjamens. Nous mettons nos vies en danger chaque jour en les empruntant.\ » De même, Bah Moussiou, un habitant résidant le long de l\’une de ces voies, déplore le silence et l\’inaction des autorités face à la dégradation avancée de ces routes : \ »Nous avons déjà soulevé ce problème, et nous continuerons de le faire, car notre quotidien est fortement perturbé par ces routes dégradées.\ »
Un technicien des Travaux Publics, Niberdas Fernando, explique que les nids-de-poule sur les chaussées et au milieu des routes bitumées ont de graves répercussions sur la sécurité et la commodité de la circulation. \ »Les piétons risquent de trébucher ou de chuter en traversant ces routes dégradées, mettant ainsi leur vie en danger. De plus, ces nids-de-poule entravent la fonctionnalité des routes, exposant ainsi les usagers à des conditions de circulation dangereuses\ », précise le jeune ingénieur en BTP.
Issiaka Abib, conducteur de taxi-moto, souligne également les effets néfastes de ces nids-de-poule sur les véhicules et la santé des conducteurs : \ »En plus de l\’usure prématurée de nos motos due à l\’état des routes, nous subissons des conséquences sur notre bien-être physique.\ »
Face à cette situation critique, il est impératif que les autorités municipales agissent rapidement pour alléger les souffrances de la population et faciliter la circulation des personnes et des biens. Ainsi, l\’adage bien connu, \ »La route du développement passe par le développement de la route\ », prendrait tout son sens dans la Cité des Koburu.
Germain ALOZE (Stg)
Diplomatie climatique et Transition énergétique : Les enjeux de l\’Afrique exposés par l\’Expert Béninois Jonas A. ATCHADE au Siège de l\’Union Européenne
Le changement climatique est un défi mondial qui transcende les frontières nationales. Seule la diplomatie permet la coopération entre les nations pour aborder ce problème de manière collective. Au cœur de celle-ci se trouve, l’expert béninois, Jonas Assouhan Atchade qui prend part au programme Syllabus destiné aux Jeunes Leaders Africains. Un programme novateur qui forme des leaders en les décernant un diplôme de troisième cycle en mode hybride.
L\’Expert Jonas Assouhan ATCHADE
Au cours d’un séminaire qu’il a animé ce mercredi 18 octobre 2023 à Bruxelles au siège de l\’Union Européenne, l’expert béninois a exposé les enjeux auxquels les pays africains sont confrontés en matière de changement climatique et de transition énergétique. Une communication de haut niveau en matière de diplomatie climatique, qu’il a déroulé devant de hauts dirigeants de l\’Union Africaine et de l\’Union Européenne, rassemblés pour discuter de ces problématiques.
Dans sa présentation sur la diplomatie climatique, l’expert a mis en évidence les gaps entre les négociateurs européens et africains et décrivant les stratégies climatiques de l\’Union Européenne et de l\’Union Africaine.
Il a souligné que pendant que l\’Afrique se concentre sur des questions telles que l\’adaptation aux changements climatiques, les pertes et dommages, ainsi que la transition énergétique équitable, l\’Europe, en revanche, met l\’accent sur l\’amélioration de l\’offre et de la qualité de l\’énergie, les mécanismes de développement propre et vert, les marchés du carbone et les prix du marché.
Mais pour répondre aux besoins des couches et secteurs vulnérables aux changements climatiques, Jonas A. ATCHADE a expliqué qu’il est nécessaire d\’ajuster les politiques climatiques nationales au niveau africain. Il invite les pays africains à se préparer au nouveau mécanisme financier du fonds sur les pertes et dommages, dont les discussions au plus haut niveau ont évolué dans le cadre de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) à travers le Comité de Transition sur le Mécanisme International de Varsovie.
Jonas Assouhan ATCHADE
Rappelons que Jonas A. ATCHADE est un consultant en changements climatiques et croissance verte à la Banque Africaine de Développement (BAD) et Chercheur associé en Gestion des risques et finance climatiques au sein d\’Africa Research and Impact Network (ARIN).
Il possède une solide formation académique, avec une maîtrise en sciences naturelles, un master en changements climatiques et développement durable, ainsi qu\’une qualification en conception et mise en œuvre des politiques de développement, actuellement en cours à l\’École Transnationale de Gouvernance (STG) de l\’Institut Universitaire Européen (EUI) en Italie. Ajoutons qu’il est en phase finale de sa recherche en tant que doctorant au Centre d\’Excellence Régional sur les Villes Durables en Afrique (CERViDA) de l\’Université de Lomé.
L\’expertise de Jonas A. ATCHADE n’est plus à démontrer au regard de son parcours et de son engagement ferme envers la résolution des défis climatiques en Afrique.
Megan Valère SOSSOU
L’ASCINB ET LES MEDIAS : LE MARIAGE PARFAIT POUR L’INTENSIFICATION DE LA NUTRITION AU BENIN
Après son lancement officiel, le dimanche 15 octobre 2023, la Campagne Nationale de Plaidoyer pour l\’Intensification de la Nutrition au Bénin (CaNPIN), enregistre déjà une forte adhésion des médias à travers une mobilisation significative.
Des hommes et femmes des médias venus des quatre coins du Bénin et réunis en atelier à Grand-Popo les 17 et 18 octobre 2023, sur l\’initiative de l\’Alliance de la Société Civile pour l’Intensification de la Nutrition au Bénin (ASCINB) dans le cadre du projet CASCADE.
Les Hommes des médias
L\’objectif de cet atelier était de sensibiliser et de mobiliser les médias en faveur de la Campagne Nationale de Plaidoyer pour l\’Intensification de la Nutrition au Bénin. Au cours de ces deux jours, les participants ont été familiarisés avec les notions de base du plaidoyer et ses différentes étapes, la campagne et son déroulement. L\’atelier a été un cadre pour les acteurs des médias qui ont collaboré et défini des actions concrètes à entreprendre dans le cadre de cette campagne pour la nutrition au Bénin.
L’un des points forts de l\’atelier a été l\’engagement des médias à soutenir activement l\’ASCINB à travers son projet CASCADE pour garantir le succès de la Campagne Nationale de Plaidoyer pour l\’Intensification de la Nutrition au Bénin. Pour le Président de l’ASCINB, Aurélien ATIDEGLA, il est essentiel que cette campagne atteigne toutes les régions du pays, avec une attention particulière portée à la sensibilisation des jeunes filles en âge de procréer et les enfants.
C’est pourquoi, ajoute-il, les médias doivent jouer un rôle essentiel dans la diffusion de l\’information, en organisant des interviews et des débats sur des questions liées à la nutrition.
Au nom du Réseau des Acteurs des Médias pour l\’Eau, l’Environnement et le Climat (RAMEC), Antoinette SAGBO a chaleureusement salué l\’ASCINB pour son initiative. Elle a souligné que l’atelier a le mérite de renforcer les compétences des journalistes sur un sujet de grande importance comme la nutrition.
En ce qui concerne le projet CASCADE, il est mis en œuvre au Bénin dans 20 commune et vise à renforcer l\’efficacité des politiques nationales de nutrition existantes, dans le but d\’améliorer la sécurité alimentaire et de contribuer à la réduction de la malnutrition. Il mérite d\’être mentionné que ce projet est financé par le ministère des affaires étrangères des Pays-Bas.
La mobilisation des acteurs étant une étape cruciale dans la lutte contre la malnutrition et l’amélioration de la santé nutritionnelle, l\’ASCINB et les médias font donc le mariage parfait pour réussir cette Campagne Nationale de Plaidoyer pour l\’Intensification de la Nutrition au Bénin.