Consultation nationale au Bénin : Vers une gestion durable et sécurisée du complexe W-Arly-Pendjari

Après le Niger et le Burkina Faso, le Bénin a tenu sa consultation nationale dans le cadre de l’initiative visant à soutenir la gestion durable du complexe W-Arly-Pendjari (WAP). Cette rencontre organisée par le CENAGREF, s’est déroulée les 19 et 20 décembre 2024 à Grand-Popo, avec le soutien de partenaires internationaux tels que l\’UNESCO, la Fondation des Savanes Ouest-Africaines (FSOA), l’UICN et la GIZ, et grâce au financement du gouvernement norvégien. L’événement a réuni des acteurs clés de la conservation, des forces de défense, de la sécurité publique, des experts ainsi que des représentants des communautés locales.

Face à la crise sécuritaire persistante au sein du complexe WAP, les trois pays concernés le Bénin, le Burkina Faso et le Niger ont réaffirmé leur engagement à protéger et gérer durablement ce patrimoine naturel commun. Une initiative qui met en avant la coopération transfrontalière renforcée pour répondre aux défis liés à ce site classé au patrimoine mondial.

Au cours des échanges et des travaux de groupe, les participants ont recensé les dispositifs et actions de sécurisation en place, tout en identifiant les risques et lacunes. Ces réflexions ont permis d’élaborer un plan d’action spécifique pour la protection du complexe.

Les participants témoignent

Pendant plusieurs jours d\’intenses activités de réflexion, les acteurs ont pu faire le diagnostics et proposer des solutions nécessaires à la gestion durable et sécurisée du complexe. Sylvestre Djagoun, enseignant-chercheur à l’Université d’Abomey-Calavi et consultant, a salué la qualité des discussions et l’implication des acteurs dans la gestion du complexe WAP.

Pour Bello Abdel Aziz, Directeur du Parc National W au Bénin, les solutions proposées représentent une réponse efficace aux défis de sécurisation du complexe. Il a particulièrement mis en avant la participation active des communautés locales à cette rencontre, tout en soulignant l’importance d’initiatives sociales complémentaires pour renforcer la confiance des populations envers l’État.

À l’issue de cette consultation, Ibrahim Baré Oumarou, Trésorier Général de l’Association Nationale des Organisations Professionnelles des Éleveurs de Ruminants au Bénin, a exprimé son espoir de voir les parcs véritablement renaître et continuer à jouer un rôle crucial dans le développement durable.

Pour Junior Ohouko, de l’Unité Afrique du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, cette initiative se distingue par son approche inclusive et participative. « Nous collaborons d’abord avec les acteurs responsables de la gestion, notamment le CENAGREF et tous les autres acteurs dans chacun des trois pays. »

A noter que ces consultations nationales des différents pays aboutiront à l’élaboration d’un Plan Régional d’Urgence commun et à l’organisation d’une table ronde des partenaires techniques et financiers.

Megan Valère SOSSOU




Biodiversité au Bénin : L’ONG NABEN initie au rugby pour la restauration des écosystèmes à Agonvè

Le vendredi 25 octobre 2024 a eu lieu au complexe fluvio-lacustre d’Agonvè le lancement officiel du projet, intitulé \ »Tackling Nature’s Challenges : Initiation au Rugby pour la Restauration des écosystèmes forestiers et humides d’Agonvè\ ». Une initiative de l’ONG Naben, en partenariat avec l’association Grandir avec le Rugby, le service des Eaux Forêts et Chasse, Ecological Esquads-Benin et soutenue financièrement par Play For Nature. L’objectif est de promouvoir la protection de l\’environnement et la restauration des écosystèmes dégradés à travers le sport, tout en initiant les jeunes (élèves) à la pratique du rugby.

Cette cérémonie de lancement a rassemblé de nombreux acteurs locaux et régionaux de la biodiversité pour sensibiliser la communauté à la préservation de la nature à travers le sport. L’initiative est également inscrite dans une démarche pédagogique en initiant les jeunes, en particulier les élèves, à la pratique du rugby, un sport porteur de valeurs de solidarité et de respect de l’environnement.

Chams-dine Affo, forestier et responsable de la section communale Eaux, Forêts et Chasse de Zangnanado, ne doute pas que la préservation de nos ressources naturelles est essentielle pour faire face aux défis environnementaux d’aujourd’hui. C’est pourquoi affirme-t-il, « Il est important pour chacun de nous de prendre soin de l’environnement en plantant des arbres en abondance »

Habib Agossou, chargé du projet invite les parents à permettre que les enfants puissent prendre part activement au projet afin de permettre que les résultats soient atteints.

« Le sport en général et particulièrement le rugby renforce la santé humaine tout en sensibilisant au respect de la nature »,  a déclaré, le représentant de l’association Grandir avec le Rugby, Gildas Houkpatin, qui a introduit la première communication de la journée sur le thème : ‘Sport et Écologie : un duo gagnant pour la protection de l’environnement.

Les différentes présentations ont permis de souligner les bienfaits de la restauration des écosystèmes pour les communautés locales et la biodiversité, rappelant que le changement climatique nécessite des actions collectives et locales pour une résilience renforcée.

Les acteurs présents ont ensuite participé à une plantation d’arbres symbolique, marquant le début du processus de réhabilitation du complexe fluvio-lacustre. Des plants de palétuviers et de Ceiba pentandra ont été introduits dans le paysage. Aux côtés des élèves, les sages et têtes couronnées de la localité ont également pris part aux activités, démontrant leur soutien et leur implication active dans la protection de leur environnement.

Le moment marquant de cette journée a été l’initiation au rugby. En effet, les élèves, encadrés par l\’équipe de l’association Grandir avec le Rugby, ont découvert ce sport et ses valeurs : engagement, persévérance et respect – autant d’attributs nécessaires pour mener à bien des projets de protection de l’environnement.

Le succès de cette première semaine dédiée au lancement du projet ouvre la voie à des actions futures pour la préservation des écosystèmes locaux à Agonvè.

Megan Valère SOSSOU




Biodiversité au Bénin : l’ODDB-ONG tend ses mains conservatrices à 876 tortues d’eau douce

Grâce à une opération conjointe des douanes et des défenseurs de la biodiversité, 876 tortues d\’eau douce ont été arrachées des mains de trafiquants et réintroduites dans leur habitat naturel. L\’ODDB-ONG, en première ligne de ce combat, dénonce un massacre écologique et appelle à une mobilisation accrue.

Le lundi 5 août 2024 fut un jour de salut pour des tortues d’eau douce aux mains des trafiquants. En effet, grâce à la vigilance et au professionnalisme des services de douane du poste frontalier juxtaposé de Sèmè-Kraké, des trafiquants en provenance du Nigeria, qui tentaient de faire passer une grande quantité de tortues entassées dans des sacs en tissu, ont été arrêtés. Au total, 876 tortues d’eau douce de différentes espèces et d’âges variés dont 32 mortalités sur place ont été dénombrées par les agents de la douane et les forestiers, notamment le point focal CITES.

À la suite de cette opération, plusieurs organisations engagées dans la défense de la biodiversité ont, aux côtés de la Direction Générale des Eaux, Forêts et Chasses, apporté leur contribution pour assurer la survie et le bien-être de ces espèces précieuses pour la diversité biologique.

Dans cette perspective, l’ODDB-ONG n’a pas ménagé son abnégation, son dévouement et son savoir-faire. Selon Chrystelle Dakpogan Houngbédji, Directrice Exécutive de ODDB ONG, une équipe est intervenue dans les différentes étapes de cette assistance salvatrice offerte à ces tortues d’eau douce. Il s’est agi, dans un premier temps, de l’identification des espèces de tortues. À cette étape, raconte-elle, quatre espèces de tortues d’eau douce ont été identifiées : Pelomedusa subrufa, Pelusios castaneus, Pelusios niger et Pelusios adansonii.

L’espèce Pelusios adansonii n’étant pas répertoriée au Bénin parmi ces quatre espèces, l’occasion a permis de prendre les mensurations des différents individus afin de créer une base de données des spécimens et individus de tortues objets de ce commerce illégal a –t-elle ajouté.

Une action de sauvetage synergique

Pour le point Focal national de CITES au Bénin, Ulysse Korogone, Conservateur de 2e Classe des Eaux, Forêts et Chasses et Coordonnateur de l’équipe nationale de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, c’est une première saisie aussi importante d’animaux d’espèces vivantes. Afin de favoriser la suivie desdites espèces, ajoute-il  travail un travail scientifique a été fait pour déterminer l’aire de relâcher tenant compte des besoins écologiques des espèces.

« C’est l’occasion de remercier l’ODDB ONG qui a vraiment accompagné la Direction Générale des Eaux, Forêts et Chasses dans ces discussions. Nous a aidés à établir cette cartographie bien sûr en discutant avec les autres partenaires » a-t-il déclaré.

Une démarche validée par les autres partenaires, experts, ONGs en particulier par la Direction Générale des Eaux, Forêts et Chasses avec son ministère de tutelle.

Ainsi, des relâchers d’individus de Pelusios castaneus ont été effectués au niveau de la zone marécageuse entre la forêt classée de Pahou et le Lac Toho.

À l’intérieur de la Réserve de Biosphère de la basse vallée de l’Ouémé, d’autres individus de Pelusios castaneus ont été relâchés dans la commune des Aguégués, tandis que les individus de Pelusios niger ont été libérés sur plusieurs sites au niveau de Médédjonou, à la frontière Bénin-Nigeria.

Il convient de noter que des séances de sensibilisation, conduites par l’Organisation pour le Développement Durable et la Biodiversité (ODDB-ONG) et Benin Environment Education Society (BEES-ONG), ont précédé les différents relâchers dans la Réserve de Biosphère de la Basse Vallée de l’Ouémé. Certains individus de Pelusios castaneus ont été accueillis par le refuge animalier de la Vallée du Sitatunga, tandis que les individus de Pelusios adansonii et Pelomedusa subrufa ont été accueillis par le refuge de tortues aménagé pour la circonstance, en attendant leur libération très prochaine.

Un vibrant appel à la conservation des espèces au Bénin

Chrystelle Dakpogan Houngbédji, Directrice Exécutive de l’ODDB ONG condamne fermement ces actes de prélèvements abusifs des tortues dans leur milieu naturel, qualifiant ces pratiques d\’ignobles et irrespectueuses envers la nature.

« Il s\’agit principalement de juvéniles et de sub-adultes. Ces prélèvements massifs risquent de décimer toute une population, mettant en péril la survie de ces espèces », a-t-elle déclaré.

Elle n’a pas manqué également de saluer les efforts de la Direction Générale des Eaux, Forêts et Chasse, ainsi que de la Direction de la Douane pour l’arrestation des trafiquants et la récupération des tortues. Elle appelle les acteurs de la société civile à redoubler d’ardeur dans les activités de sensibilisation, afin que les populations comprennent les enjeux et s’approprient la lutte contre les trafics illégaux d’espèces animales. « Le contrôle doit être poursuivi, et les répressions multipliées. » a-t-elle lancé à l’endroit des autorités.

Un avis partagé par le Coordonnateur de l’équipe nationale de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, point focal national de CITES au Bénin, selon qui des mesures sont en train d’être prises pour déterminer les connexions entre les trafiquants mis en cause et d’autres personnes au niveau du Nigéria.

Cependant, il soulève des défis majeurs dans la gestion de cette opération. Il s’agit de la nécessité de mise en place d’un centre de sauvegarde d’animaux vivants, d’un mécanisme de financement destiné à cette mission, de la mise en place d’une autorité scientifique pour appuyer la Direction générale des Eaux, Forêts et chasses et des moyens roulants pour répondre à ces préoccupations.

Pour la survie des espèces, les coordonnées géographiques des sites de relâcher ont été prises afin de favoriser le monitoring des espèces relâchées en collaboration avec les acteurs à divers niveaux, rassure le point focal national de CITES au Bénin, Ulysse Korogone. Rappelons que cette action a été possible grâce au soutien du partenaire américain, Born Free USA.

En dépit de ces victoires ponctuelles, la bataille pour la préservation des tortues d’eau douce et plus largement de la biodiversité au Bénin est loin d’être terminée. La vigilance et l’engagement de tous, des autorités aux citoyens, restent indispensables pour prévenir de nouvelles menaces. Face à ces défis, l’ODDB-ONG et ses partenaires rappellent que chaque tortue sauvée est une victoire pour la nature, mais que chaque minute compte pour éviter de nouvelles pertes.

Megan Valère SOSSOU




Gestion intégrée du parc W: le Bénin met en place sa plateforme national

Le Bénin accueille depuis ce lundi 26 août 2024 à Cotonou, l\’atelier national dédié à la mise en place de la plateforme de l’écosystème transfrontalier du complexe naturel W au Bénin. Cette activité s\’inscrit dans le cadre du Projet d\’amélioration de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE), de la gestion et de la gouvernance fondée sur la connaissance du bassin du Niger et du système aquifère d’Ilullemeden – Taoudéni/Tanezrouft (NB-ITTAS), piloté par l\’Autorité du Bassin du Niger (ABN).

Vue d\’ensemble des participants

Tchokponhoue Allomasso, Coordonnateur régional du projet NB-ITTAS, a rappelé que cet atelier marque la dernière phase d\’un processus entamé depuis 2020. Il vise à mettre en place une gestion rationnelle de cet écosystème de grande importance pour l\’Afrique de l\’Ouest, reconnu pour sa diversité floristique et faunique a-t-il souligné. Ce projet bénéficie d’un grand intérêt de la part des partenaires internationaux. Il a exhorté les participants à s\’investir pleinement pour la réussite de cet atelier.

Cérémonie d\’ouverture de l\’atelier

Représentant le Secrétaire Exécutif de l\’Autorité du Bassin du Niger, Ibro Adamou, Directeur technique par intérim de l’ABN, a exprimé sa gratitude envers les autorités béninoises, notamment le ministère en charge de l\’eau, qui assure la tutelle de l’Autorité du Bassin du Niger au Bénin. Il a souligné l’importance capitale de cet atelier dans le contexte des efforts déployés depuis plusieurs années pour accompagner les pays membres de l\’ABN dans la préservation des ressources naturelles du bassin du Niger.

Aurélien Tossa, Chef de service de la coopération internationale et d’appui aux structures et organes GIRE, représentant le ministère de l’Eau, de l’Énergie et des Mines, a insisté sur l\’objectif principal de cette plateforme : améliorer la gestion, la gouvernance et la conservation des ressources naturelles dans 11 pays, dont le Bénin et le Burkina Faso. Il a rappelé que les écosystèmes, véritables interfaces entre nature et société, doivent être gérés de manière intégrée et participative pour garantir leur préservation.

la plénière

La plateforme, un outil pour une gestion efficace des écosystèmes

L\’atelier permettra de dresser un état des lieux des écosystèmes d\’importance mondiale, dont fait partie le parc W. Des plateformes nationales et régionales sont prévues autour de ces écosystèmes pour créer un environnement favorable à une meilleure gestion de la biodiversité. Après le Burkina Faso, c\’est maintenant au tour du Bénin de mettre en place sa propre plateforme. Ibro Adamou s’est réjoui de la diversité des acteurs présents à cet atelier, signe du succès de l’initiative.

Cette nouvelle plateforme permettra de regrouper, analyser et produire des informations de qualité pour une gestion plus efficace des écosystèmes. Elle constitue un outil essentiel dans la lutte contre les défis sécuritaires et climatiques qui menacent ces ressources d’importance mondiale.

À l’issue des trois jours de travaux, une plateforme intégrée sera mise en place, offrant une opportunité unique aux différents acteurs d\’apporter leurs contributions à la préservation de cet écosystème vital.

Abalo Towanou




Journée mondiale des Abeilles : Lucresse Yeheze Koclo nous parle de l’importance de ces grandes espèces pollinisatrices

Les pollinisateurs dont les abeilles jouent un rôle crucial dans la préservation de l’écosystème et dans la sécurité alimentaire des communautés. Cependant, ces grandes espèces pollinisatrices subissent de nombreuses pressions anthropiques, et sont menacées d’extinction. Pour échanger autour de l’importance des abeilles et du rôle de la jeunesse dans la protection de ces grandes espèces pollinisatrices, Ferrante Gnimadi du Journal Santé Environnement s’est entretenue, dans le cadre de la journée mondiale des abeilles, célébrée ce 20 mai 2024, avec l’apicultrice béninoise Lucresse Yeheze Koclo, agronome de formation et promotrice de la marque \ »Merveille des Abeilles\ ».

Disponible en article et en podcast

Lucresse Yeheze Koclo

Voici l’intégralité de l’interview qu’elle a accordée à votre média :

Journal Santé Environnement (Ferrante Gnimadi): Madame Lucresse Yeheze Koclo, bonjour !

Lucresse Yeheze Koclo : Bonjour madame la journaliste.

Journal Santé Environnement (Ferrante Gnimadi): Merci d’avoir accepté notre invitation. C’est un plaisir pour nous de vous recevoir ce matin.

Lucresse Yeheze Koclo : Le plaisir est partagé. Merci pour l’intérêt accordé à ma modeste personne.

Journal Santé Environnement (Ferrante Gnimadi): Le 20 Mai est la journée mondiale des abeilles. Que représente cette journée pour vous ?

Lucresse Yeheze Koclo: En tant qu\’apicultrices, la journée du 20 Mai est une journée très importante pour nous. C’est une journée spécialement dédiée aux abeilles pour leur capacité à travailler pour l\’environnement et pour les hommes également, malgré qu\’elles soient peu considérées par ces derniers. C\’est aussi une journée dédiée à toute la chaîne apicole. Il s\’agit des apiculteurs, des agriculteurs, des naturalistes pour ne citer que ces acteurs-là.

Lucresse Yeheze Koclo prépare un rucher

Journal Santé Environnement (Ferrante Gnimadi): Cette année, la journée mondiale des abeilles est célébrée autour du thème : << Volons au secours des abeilles avec les jeunes>>. Comment les jeunes peuvent-ils contribuer à la sauvegarde des abeilles ?

Lucresse Yeheze Koclo :  Pour contribuer à la sauvegarde des abeilles, les jeunes peuvent défendre la cause des abeilles dans leur entourage en évitant l\’utilisation des produits chimiques, en mettant en terre des plantes mellifères, en évitant la déforestation et en faisant du reboisement. Ils ont également la possibilité de consommer du miel à la place du sucre pour encourager les apiculteurs, car peu d\’entre eux consomment du miel. Aussi peuvent-ils se faire former en apiculture. Parlant de formation, nous avons, par exemple, le projet AZÔLI, qui a eu à former 10.000 jeunes en apiculture. Je pense que c’est un pas à encourager.

Journal Santé Environnement (Ferrante Gnimadi): Dans un contexte de changement climatique, comment les abeilles peuvent-elles contribuer à la sécurité alimentaire ?

Lucresse Yeheze Koclo : Les abeilles peuvent contribuer à la sécurité alimentaire à travers la pollinisation des plantes. Elles favorisent la production agricole et constituent une source de revenus pour ceux qui pratiquent l\’apiculture. Sans les abeilles, notre alimentation serait fortement modifiée.

Le miel de la marque Merveilles des Abeilles disponibles en contactant le +229 66 37 64 26

Journal Santé Environnement (Ferrante Gnimadi): Nous arrivons au terme de nos échanges. Quel message avez-vous à l\’endroit de nos communautés quant à la relation que nous devons entretenir avec les abeilles ?

Lucresse Yeheze Koclo : J\’exhorte tout le monde à prendre conscience de ce que subissent ces insectes pollinisateurs, car elles sont menacées de disparition et elles méritent une attention particulière. Nous devons observer des gestes éco-citoyens à l’égard des abeilles, en évitant la coupe abusive et inutile des arbres, en encourageant le reboisement et en plantant surtout des arbres mellifères autour de nous. Cela participe à la sauvegarde de l\’environnement et des abeilles.

Propos recueillis et transcrits par Ferrante Gnimadi




Décès de la militante agro-écologiste Mère Jah, une grosse perte pour l\’Afrique

La militante agro-écologiste et panafricaine bien connue, Ngoumou Edima Jah Evejah, plus communément appelée Mère Jah, a tragiquement rendu son dernier souffle ce vendredi 26 avril 2024 à Ouidah, au Bénin, où elle résidait. Née le 14 février 1950 à Mfounassi, dans la région de Yaoundé au Cameroun, sa vie fut dédiée à la protection de l\’environnement et à la promotion de pratiques agricoles respectueuses de la nature.

Mère Jah

Mère Jah était une figure emblématique du militantisme agroécologique en Afrique, prêchant l\’importance de conserver la biodiversité tout en assurant la sécurité alimentaire. « L’agroécologie est au cœur de notre démarche promouvant des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. La valorisation des pratiques agricoles endogènes est un autre pilier de notre action, reconnaissant la sagesse et l’innovation des connaissances traditionnelles », avait-elle souligné lors de ses interventions publiques.

En tant que présidente fondatrice de l\’ONG CEVASTE (Centre d\’Expérimentation t de Valorisation de l\’Agroécologie, des Sciences et des Techniques Endogènes), Mère Jah s\’est engagée sans relâche dans la sensibilisation des agriculteurs aux principes de l\’agroécologie et à l\’importance de préserver les écosystèmes naturels. Son organisation a œuvré pendant près de deux décennies en faveur des enfants, des jeunes, des femmes et des agriculteurs, visant à promouvoir un avenir durable pour le continent africain.

« Depuis près de 20 ans, notre organisation s’engage avec dévouement envers les enfants, les jeunes, les femmes et les agriculteurs. En arrivant en Afrique, notre mission était claire : servir le Bénin et contribuer à un avenir durable pour notre continent », avait-elle déclaré, soulignant ainsi son engagement envers les populations locales et l\’environnement.

En tant que leader de CEVASTE, Mère Jah a régulièrement mis en avant les valeurs fondamentales de son organisation. « Nous croyons en la puissance de l’unité des êtres conscients pour régénérer la fertilité du sol. La santé de notre écosystème est vitale, et nous nous engageons à restaurer, préserver et protéger nos terres », avait-elle rappelé, soulignant ainsi son attachement à la préservation de la nature et à la nécessité de préserver les ressources naturelles pour les générations futures.

Le décès de Mère Jah représente une perte immense pour la communauté africaine et le mouvement mondial en faveur de l\’agroécologie. Son héritage perdurera à travers les actions de ceux qu\’elle a inspirés et guidés, continuant ainsi son combat pour un monde plus durable et respectueux de la nature.

Megan Valère SOSSOU




Mise en œuvre efficace des Plans d\’Aménagement et de Gestion des Réserves de Biosphères de l’Ouémé: Un mémorandum d’engagement signé

Le Projet Benkadi a rassemblé à l’hôtel « Les oliviers de Porto-Novo », du mardi 20 au mercredi 21 février 2024, plus d’une cinquantaine d’acteurs impliqués dans la mise en œuvre des Plans d’Aménagement et de Gestion (PAG) des Réserves de Biosphères de l’Ouémé. À l\’issue de 48 heures d\’échanges, un mémorandum d’engagement a été signé par les participants pour une gestion efficace des réserves.

Photo des participants

L’objectif de la formation a été atteint, s’est réjoui le Chef Projet Benkadi, M. Sagbo Damien Djodjo Kouton, à la fin de l’atelier. Car, il visait essentiellement à contribuer à la mise en œuvre efficace des PAG des Réserves de Biosphères de l’Ouémé et du Mono, et l’étape de l’Ouémé venait d’être franchie. La signature du mémorandum est pour lui, le gage de l’engagement commun pour la sauvegarde des réserves. Le Maire de la Commune de Zogbodomè, M. David Towèdjè, qui a ouvert les travaux, avait félicité tous les participants pour leur disponibilité et les avait invités à travailler avec assiduité pour contribuer effectivement à la préservation du capital environnemental, objet de leur atelier.

De manière concrète, les parties prenantes des Associations Communautaires de Conservation de la Biodiversité (ACCB), des ONG intervenant dans la région, les Mairies, les Cellules Communales des Ministères en charge de l’agriculture et du cadre de vie, et les partenaires de mise en œuvre du projet Benkadi sont tous repartis mieux aguerris. Car, la gouvernance des Réserves et la cartographie des acteurs ; le Cadre institutionnel proposé pour la mise en œuvre du PAG ; et les rôles et implications spécifiques de chaque catégorie d’acteurs dans le PAG, ont été entre autres les thèmes de renforcement de capacités des participants. Chacun étant désormais capable d’expliquer ses rôles et responsabilités dans la mise en œuvre des PAG, ces parties prenantes peuvent appliquer les principaux outils de la Gouvernance participative dans la mise en œuvre des PAG.

Il est à rappeler que le projet Benkadi, mis en œuvre par la Plateforme des Acteurs de la Société Civile au Bénin (PASCiB), a accompagné, tout au long de l’année 2023, le processus d’actualisation du Plan d’Aménagement et de Gestion (PAG) aussi bien pour la Réserve de Biosphère de l’Ouémé que pour celle du Mono. Ces PAG élaborés ont été validés par les différentes parties prenantes courant novembre 2023. C’est donc pour l’effectivité et l’efficacité de la mise en œuvre de ces plans actualisés et validés que l’atelier de formation a été organisé.

Les deux Aires Marines Protégées (AMP) du Bénin (Bouche du Roy et Donaten) faisant partie intégrante des Réserves de Biosphères de l’Ouémé et du Mono, bénéficieront aussi d’une meilleure gestion. Les principaux outils de la gouvernance participative (dialogue multi-acteurs, participation citoyenne, redevabilité, etc.) ayant été bien développés au cours de l’atelier. L’Étape du Mono est prévue pour les 27 et 28 février à Grand-Popo.

Cell Com/Benkadi




Combattre la Désinformation : un grand défi pour la planification familiale au Bénin

Alors que le Bénin s’est engagé au Partenariat de Ouagadougou à faire passer le taux de prévalence contraceptive moderne chez toutes les femmes de 11,7 % à 18 % en 2026, c’est sans compter sur les rumeurs et fausses informations qui circulent au sujet de la contraception au Bénin.

Selon les données de la 5e enquête démographique et de santé au Bénin, seuls cinq pour cent des jeunes femmes du département du Couffo, où se trouve Aboloumè, utilisent des méthodes contraceptives modernes. Ce faible taux s\’explique en grande partie par la propagation de mythes et de fausses informations au sein de communautés conservatrices.

Amour Priscille AGUIAR, sage-femme et spécialiste en santé sexuelle et reproductive, explique que de nombreuses rumeurs sont basées sur des \ »on-dit\ » plutôt que sur des expériences réelles. Elle qui a longtemps servi au Centre de Santé de Akassato dans la commune de Abomey-Calavi, l’une des villes populaires du Bénin, a elle-même été témoin de cas de désinformation, tels qu\’une femme prétendant qu\’un dispositif intra-utérin s\’était déplacé dans la gorge de sa sœur, provoquant une opération chirurgicale. En réalité, il s\’agissait d\’un goitre non lié au dispositif.

Même s’il existe quelques effets secondaires liés à certaines méthodes contraceptives, les avantages de l\’utilisation des contraceptifs l’emportent largement.

Nécessité de combattre les informations anti-contraceptives

Edwige BINAZON, journaliste spécialisée dans la vérification des informations à UNICEF Bénin et activiste des droits en santé sexuelle et reproductive, relève des progrès significatifs au Bénin, mais souligne que les informations correctes ne sont pas encore accessibles à tous. Elle plaide pour la création d\’un répertoire des fausses informations afin de mieux orienter la lutte contre la désinformation.

Les adolescentes et les jeunes sont particulièrement exposés aux conséquences de la désinformation, avec des grossesses non intentionnelles et des infections sexuellement transmissibles en hausse. Le rapport 2022 du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) estime qu\’environ 12 millions de grossesses non intentionnelles surviennent chaque année dans le monde, avec des naissances de plus en plus rapprochées au sein des couples.

Pourtant, selon les estimations de données réalisées en 2021 par Track20 grâce à l\’utilisation de contraceptifs, 140 000 grossesses non intentionnelles pourraient être évitées, ainsi que 52 000 avortements non sécurisés. De plus, 410 décès maternels pourraient être évités chaque année au Bénin.

Il est donc impératif de lutter contre les rumeurs et les fausses informations afin de promouvoir efficacement la planification familiale, que ce soit en milieu rural ou urbain. Si de telles désinformations étaient déconstruites dans l\’entourage de dame Nondi, elle ne serait pas aujourd\’hui confrontée à la difficulté de subvenir aux besoins de huit enfants à seulement 25 ans.

L’engagement du tous les acteurs

« La taille d’une population et sa jeunesse peuvent être un atout, son augmentation trop rapide est un frein pour son développement, quand dans un pays la demande en matière d’éducation, de santé et de l’emploi croît beaucoup trop vite que l’investissement et l’offre dans ces trois domaines, le pays s’appauvrit », avait déclaré le Président de la République du Bénin, Patrice Talon au cours d’une interview accordée au média français Le Figaro.

En claire, le président Patrice Talon soutient que l\’explosion démographique constitue un frein au développement, et la responsabilité de tous les acteurs est nécessaire pour atteindre cet objectif.

Pour y parvenir, il faut miser sur l’engagement des activistes, des agents de santé, des Organisation de la Société Civile, des gouvernants et aussi bien des femmes que des hommes. A cet effet, les personnes ressources rencontrées recommandent de profiter des opportunités de sensibilisation à la maternité pour mieux informer les femmes. Des campagnes d\’information, y compris des cliniques mobiles au sein des communautés et des campagnes digitales, sont nécessaires pour lutter efficacement contre la désinformation et atteindre les objectifs de planification familiale au Bénin.

Megan Valère SOSSOU




Grand-Popo et Athiémè : Une Caravane pour la justice climatique et l’intégration de l\’Adaptation Basée sur l\’Écosystème dans les Plans de Développement Communaux

Le 14 et 15 novembre 2023, les villes de Grand-Popo et Athiémè ont accueilli une initiative majeure visant à sensibiliser et plaider en faveur de l\’intégration de l\’Adaptation basée sur l\’Écosystème (AbE) dans les Plans de Développement Communaux (PDC). Organisée dans le cadre du projet BENKADI, cette caravane de sensibilisation a été coordonnée et animée par l\’ONG JVE BENIN, mandatée par le Projet BENKADI.

L\’objectif de cette caravane était de donner une voix aux communautés locales, mobiliser les acteurs locaux et sensibiliser sur l\’importance cruciale d\’intégrer l\’AbE dans les PDC, renforçant ainsi la résilience face aux changements climatiques et promouvant la durabilité environnementale.

À Grand-Popo et Athiémè, une cinquantaine de participants issus de divers secteurs ont activement participé à cette caravane, scandant des chants et des slogans tels que \ »AbE PDC\ » pour rythmer le parcours jusqu\’à la mairie, lieu symbolique où le plaidoyer a pris toute son ampleur. La déclaration de plaidoyer des communautés a été remise aux autorités municipales.

Dans la commune d\’Athiémè, le Secrétaire Exécutif a officiellement reçu la déclaration, exprimant chaleureusement son engagement à prendre en compte les préoccupations de la communauté. À Grand-Popo, c\’est le Chef du Service Environnement qui a pris la déclaration, affirmant l\’engagement de la mairie à intégrer les préoccupations communautaires.

Les engagements pris par les autorités municipales portent sur l\’intégration de l\’AbE dans les PDC, le développement et la mise en œuvre des politiques locales favorisant les pratiques d\’AbE, ainsi que la promotion de la durabilité environnementale.

À la fin de cette initiative, plusieurs résultats concrets ont été obtenus, dont un fort engagement communautaire, une influence sur les décideurs locaux pour l\’inclusion de stratégies AbE dans les PDC, et le renforcement de la résilience communautaire face aux changements climatiques.

Cette caravane a clairement fait entendre la voix des communautés et a eu un impact positif sur les décideurs locaux. Les résultats obtenus démontrent que la mobilisation communautaire est une force catalysatrice pour promouvoir des politiques locales adaptatives et durables. Les engagements des autorités locales et la participation active des communautés marquent une avancée significative vers la création de communautés plus résilientes et durables face aux défis environnementaux.




FESTISOL 2023 : l\’ONG Save Our Planet sensibilise à la préservation des semences locales

La préservation des semences locales revêt une importance cruciale pour garantir la diversité génétique des cultures et la souveraineté alimentaire des communautés. L\’ONG Save Our Planet, consciente de cet enjeu, a organisé, à l\’occasion de l\’édition 2023 du Festival des Solidarités (FESTISOL), une sensibilisation grand public sur la nécessité de préserver les semences locales pour renforcer la souveraineté alimentaire.

Vue d\’ensemble Festisol 2023 / ONG Save Our Planet

Tenue le samedi 18 novembre 2023 à l\’École Nationale Supérieure des Biosciences, Biotechnologies Appliquées (ENSBBA) de Dassa-Zoumé, cette activité a permis de sensibiliser les enfants, les adolescents, les étudiants, les agriculteurs et tout autre acteur du monde agricole sur l\’importance des semences locales dans le renforcement de la souveraineté alimentaire.

En prenant la parole, avant de présenter sa communication, Megan Valère SOSSOU, Directeur Exécutif de l\’ONG Save Our Planet, a salué la présence effective des participants invités à cette séance. Occasion pour lui de présenter aux participants l\’ONG qu\’il dirige, ses objectifs, mission et vision.

Communication Megan Valère SOSSOU

Dans sa communication, Megan Valère SOSSOU a montré aux participants l\’importance de préserver les semences locales pour renforcer la souveraineté alimentaire. Il dénonce la volonté des multinationales d\’imposer aux agriculteurs des pays sous-développés les semences industrialisées dites améliorées, qui sont généralement non reproductibles. « On met en place des brevets qui refusent aux agriculteurs la possibilité de prélever leurs semences dans leurs propres récoltes et leur interdisent les échanges. Les agriculteurs sont ainsi mis hors du circuit de création et de production de nouvelles variétés », a-t-il dénoncé.

Pour le communicateur, les semences locales sont la base de la création de nouvelles espèces et de nouvelles variétés, et doivent être, à ce titre, préservé. Les semences locales sont un immense trésor que nous avons reçu de nos parents qui l\’on reçut eux aussi des leurs, a-t-il laissé entendre.

Face aux enjeux liés à la préservation des semences locales, les participants ont été invités à s\’engager dans la lutte pour la préservation de ces semences, afin de leur garantir la place qui est la leur dans le système agricole au Bénin, car la préservation des semences locales peut aider à protéger les droits des agriculteurs locaux et à promouvoir une agriculture durable et équitable, a conclu Megan Valère SOSSOU.

Table ronde/Etudiants

Il faut noter que des échanges débat ont également eu lieu au cours de cette sensibilisation grand public, où quatre jeunes étudiants débatteurs, Abel DEHOUEGNON, Luxe HOUNDIN, Evans ALLOGNON et Florentin SOGLONOU, ont partagé avec le public leurs connaissances et expériences sur les méthodes et techniques de conservation des semences locales, les opportunités qui s\’offrent aux jeunes en matière de lutte pour la préservation des semences locales, de même que les contraintes qui limitent l\’engagement des jeunes à mener efficacement la lutte pour la préservation des semences locales.

Prestation culturelle

L\’effectivité de cette activité de sensibilisation est un pari gagné pour l\’ONG Save Our Planet à travers les membres de la Coordination Centre, qui se sont mobilisés pour la réussite de l\’événement.

Venance Ayébo TOSSOUKPE