Agroécologie et économie circulaire: Plus de 100 jeunes et femmes se réunissent pour un atelier

Le 24 juin 2024, le centre IITA d’Abomey-Calavi accueillera cent vingt-cinq (125) jeunes et femmes du secteur agricole pour un atelier de formation et de sensibilisation sur les pratiques agroécologiques et l’économie circulaire. Cet événement, initié par Youth Initiative for Land in Africa (YILAA) avec le soutien de Climate and Clean Air Coalition (CCAC) de l\’UNEP, vise à promouvoir l’adoption de technologies agroécologiques pour réduire les polluants climatiques de courte durée de vie dans la production de maïs et de riz.

Le consortium soutenant cette initiative comprend l\’association des Paysans du Ghana, Africa Rice, et le Council for Scientific Industrial Research (CSIR). L’objectif principal est de sensibiliser les participants à la réduction des émissions de méthane et de noir de carbone, qui sont des polluants significatifs dans la culture de ces deux produits vivriers essentiels.

Cette première cohorte de formation cible les départements de l’Atlantique, du Littoral, du Mono et du Couffo. Au total, près de cinq cents (500) jeunes à travers tout le Bénin bénéficieront de cette formation. Les participants incluront des membres des organisations paysannes, des groupements de femmes, ainsi que des coopératives et associations de jeunes œuvrant dans le secteur agricole, en particulier dans la culture du maïs et du riz.

À la fin de cette journée de formation, les participants devraient être capables d’appliquer sur le terrain des pratiques visant à atténuer les effets des polluants climatiques de courte durée de vie (PCCDV), contribuant ainsi à un secteur agricole plus durable et respectueux de l’environnement.

Megan Valère SOSSOU




Bénin: la Ferme-École Phaz Compassion promeut l\’agroécologie

L’ONG PHAZ Compasion Bénin a tenu sa journée portes ouvertes. Au sein de sa ferme école sis à Tori Cada, le mercredi 13 décembre 2023 un public béninois composé d’acteurs à divers niveaux du secteur agricole et simples curieux, a effectué un déplacement massif pour prendre part aux activités de la journée.

Grande mobilisation

Eliphaz Essah, président et fondateur de PHAZ Compassion Bénin laisse entendre l’objectif de cette journée portes ouvertes. « Nous sommes dans une ère où beaucoup d’aliments que nous consommons ne sont pas des aliments sains. Et de par nos pratiques agricoles avec usage de produits toxiques, nous voulons à travers notre ONG changer la mentalité des jeunes que nous formons à adopter des pratiques saines d’une agriculture écologique dans les processus de production des aliments que nous consommons dans nos maisons et des aliments que nous mettons sur le marché pour les consommateurs. Tout ceci aura donc plus de valeur si nous ouvrons nos portes au public pour découvrir le potentiel de notre ferme ».

Des visiteurs épatés

A l’occasion de cette journée portes ouvertes, la ferme école a organisé un panel de discussion sur le thème : ‘’De l’agriculture conventionnelle à l’agroécologie : Stratégies et défis pour des revenus stables’’. Le panel de discussion a réuni différents corps du métier d’agriculture notamment, un entomologiste, un agronome, un entrepreneur agricole et une entrepreneure agroalimentaire. La qualité des débats a séduit plus d’un.

A noter que la journée a également été marquée par une exposition vente des produits issus des pratiques agroécologiques de la ferme école de PHAZ Compassion. Le public a ainsi donc, eu l’occasion d’apprécier des yeux, la qualité des produits sains pour la consommation. Une séance de dégustation et d’achat des produits a été faite.

Pour quelques participants à l’image de Khaita Sylla, directrice adjointe de CorpsAfrica, l’agroécologie est la voie du futur et l’expérience de PHAZ Compassion, doit être une inspiration pour tous. « Le fait de me trouver dans une ferme qui a pour ambition d’être une ferme intégrée avec plusieurs espèces et qui veut utiliser l’agroécologie pour régler, certaines problématique notamment celle de la santé par rapport à ce que nous mangeons, également la problématique liée aux changements climatiques par rapport aux techniques agriculturales qui sont utilisées, et la problématique liée à l’appauvrissement des sols relativement aux techniques agricoles qui sont utilisées et participer à un panel qui parle de toutes ces choses et voir comment cela influe sur les changements climatiques, je trouve cela très intéressant » a-t-elle confié.

Prudence KPODEKON




L\’AGRICULTURE ÉCOLOGIQUE: UNE VOIE RESPONSABLE POUR PRESERVER LA PLANETE

L\’agriculture demeure le secteur d\’activité le plus sollicité à l\’échelle mondiale, étant l\’activité économique la plus cruciale, compte tenu des besoins alimentaires quotidiens de la population mondiale. Toutefois, de nombreux paramètres de production nécessitent une révision pour assurer la durabilité des terres agricoles et garantir la santé environnementale. L\’une de ces mesures essentielles est l\’adoption de l\’agriculture écologique, respectueuse des normes environnementales et dédiée à la préservation de la santé de notre planète.

La modernisation de l\’agriculture grâce à l\’utilisation croissante de produits chimiques tels que les herbicides a entraîné une détérioration environnementale significative. Pour préserver l\’intégrité environnementale, en particulier des terres agricoles en tant que patrimoine pour les générations futures, il est impératif de faire la transition vers une agriculture écologique. Contrairement à l\’agriculture conventionnelle, l\’agriculture écologique repose sur des méthodes naturelles et ne tolère pas l\’utilisation de produits chimiques agricoles ou la déforestation pour des besoins agricoles.

Bertin Dègnon, un jeune entrepreneur engagé dans l\’agriculture durable dans le Nord-Bénin, souligne que l\’agriculture écologique protège la terre et exclut l\’utilisation de produits chimiques et de désherbants. De plus, elle impose des exigences supplémentaires telles que la préservation d\’un certain nombre de plantes sur chaque portion de terre cultivée.

Les acteurs engagés dans la protection de l\’environnement, notamment les agriculteurs conscients des dangers potentiels de l\’agriculture chimique, voient dans l\’agriculture écologique une solution à la crise environnementale et sanitaire imminente. Les produits chimiques agricoles présentent en effet un risque élevé pour la santé, avec des conséquences graves que nous ne pouvons ignorer, comme l\’illustre le cas du glyphosate, reconnu par le Centre International de Recherche sur le Cancer de l\’OMS en tant que substance probablement cancérigène pour l\’Homme.

Au lieu d\’utiliser des engrais chimiques, il est possible de recourir à des débris organiques et végétaux comme fertilisants pour les terres agricoles. Des engrais biologiques à base de matière fécale animale peuvent également être fabriqués. Des techniques avancées permettent aujourd\’hui de créer des composés végétaux à partir de débris organiques et végétaux.

Il est impératif de mobiliser les organisations non gouvernementales, le gouvernement et tous les acteurs impliqués dans la protection de l\’environnement pour rechercher des techniques modernes de production d\’engrais biologiques. Ces techniques pourraient couvrir une grande partie de la production agricole, répondre aux besoins nationaux voire régionaux, et constituer une source de revenus. Actuellement, de nombreux agriculteurs se tournent vers les engrais chimiques par manque d\’alternatives viables sur le marché.

Le pouvoir de l’information

Les agriculteurs ont besoin d\’être informés des avantages de l\’agriculture écologique et des dangers liés à l\’usage excessif de produits chimiques. Il est crucial de mettre en place une politique de sensibilisation à long terme pour promouvoir un changement de mentalité. En Afrique, en particulier, où l\’accent est souvent mis sur les gains économiques au détriment de la santé, cette sensibilisation est essentielle. Si des mesures ne sont pas rapidement prises pour contrer l\’agriculture chimique, les terres agricoles se dessécheront et perdront leur fertilité, posant ainsi un risque considérable pour les générations futures.

Germain ALOZE