Dans le cadre de la cĂ©lĂ©bration de la JournĂ©e Internationale de la Fille Ă©dition 2021, lâorganisation internationale Speak Up Africa a organisĂ© en collaboration avec le musĂ©e de la Femme BĂ©ninoise et lâAssociation des Volontaires ItinĂ©rants Actifs pour le Mieux Etre des populations (ASBL VIA-ME), un panel de discussion de haut niveau Ă lâEspace IFEDU Ă Cotonou.
Panel de discussion
RĂ©unis autour du thĂšme ââCombattre conjointement les maladies tropicales nĂ©gligĂ©es et le paludisme pour favoriser lâĂ©galitĂ© genreââ, les spĂ©cialistes et acteurs engagĂ©s dans cette lutte ont tenus un Ă©change de haut niveau pour mieux combattre ces maladies.
Wuldath MAMA du MusĂ©e de la Femme BĂ©ninoise et modĂ©ratrice de la circonstance, a ouvert le bal des Ă©changes par lâactualitĂ© sur le vaccin contre le paludisme homologuĂ© par lâOrganisation Mondiale de la SantĂ©. A sa prise de parole, Anicet ADJEIN, Economiste de SantĂ© et Chef service des interventions communautaires et de la communication au programme national de lutte contre le paludisme (IBCPP-PNLP) s\’est rĂ©jouit en ces mots : « Câest dâabord une victoire, une effectivitĂ© pour prĂ©venir le paludisme en Afrique aprĂšs des annĂ©es dâefforts ».
Des efforts consentis par les spĂ©cialistes et les acteurs Ă divers niveaux engagĂ©s pour le mieux ĂȘtre de la population. Câest le cas du mĂ©decin spĂ©cialiste en Chirurgie Plastique et RĂ©paratrice, Dr Odry AGBESSI qui sâest engagĂ© pour la mĂȘme cause Ă travers lâAssociation des Volontaires ItinĂ©rants Actifs pour le Mieux Etre des populations (ASBL VIA-ME) quâelle prĂ©side. Car, justifie-elle en tant que femme et citoyenne, le mieux ĂȘtre de la population se trouve entachĂ© par le flĂ©au des Maladies Tropicales NĂ©gligĂ©es et le Paludisme qui ne favorise donc pas lâĂ©panouissement de la fille ni de la femme dans la sociĂ©tĂ©.
Fille et femme, vulnérables aux maladies tropicales négligées et au paludisme
Les enfants, les filles et les femmes constituent la couche la plus vulnérable au paludisme et aux Maladies Tropicales Négligées. Anicet ADJEIN est Economiste de Santé et représentant le Programme National de Lutte contre le Paludisme (IBCPP-PNLP) à ce panel de discussion. Il a, dans sa prise de parole, rappelé les dispositions de la constitution du Bénin qui garantissent à chaque béninois le droit à la santé.
A lâen croire, la vulnĂ©rabilitĂ© de la femme est perçue en particulier, au regard des effets du paludisme sur les femmes enceintes qui prĂ©sentent des formes graves. A ce titre, poursuit-il, il a Ă©tĂ© pris un traitement prĂ©ventif et intermittent pour corriger cette inĂ©galitĂ©.
A sa suite et dans un langage explicite sur la situation des Maladies Tropicales NĂ©gligĂ©es au BĂ©nin, Dr Wilfrid BATCHO, Coordonnateur National du programme national de lutte contre les maladies transmissibles a fait distinguer les deux groupes de ces maladies, constituĂ©s de lâonchocercose, de la bilharziose, de la lĂšpre, de la trypanosomiase africaine, de lâulcĂšre de buruli, des vers de guinĂ©e, de lâenvenimation par les morsures de serpents etc.
Pour ce spĂ©cialiste avertit du secteur de la santĂ©, ces deux groupes de maladies dont lâendĂ©micitĂ© est connue et les stratĂ©gies de lutte Ă©laborĂ©es et exĂ©cutĂ©es, affectent le plus souvent les personnes vivant dans des conditions de pauvretĂ© extrĂȘme.
Il sâen va, Ă lâappui de quelques chiffres, Ă©noncer le taux dâendĂ©micitĂ© de certaines dâentre elles Ă savoir : lâonchocercose, endĂ©mique dans 51 communes sur les 77, le trachome dans 26 communes, surtout dans les quatre dĂ©partements du Nord BĂ©nin et la bilharziose 76 communes sur les 77 que compte le BĂ©nin.
Une chose est sĂ»re, les acteurs prĂ©sents Ă ce panel de discussion sont unanimes. Les maladies tropicales sont vraiment nĂ©gligĂ©es et moins connues des populations. Câest pourquoi, en se basant sur les trois rĂŽles des mĂ©dias, la PrĂ©sidente de lâUnion des Professionnels des MĂ©dias du BĂ©nin (UPMB), Zakiath LATOUNDJI, trouve quâil faut dâavantage des passerelles et des renforcements de capacitĂ© Ă lâendroit des acteurs des mĂ©dias afin que sans les communautĂ©s soient mieux informĂ©es en particulier les jeunes filles et les femmes.
Associer les médias, les filles et les femmes pour une lutte efficace
Elle nâa pas manquĂ© de rappeler que les mĂ©dias sont mieux organisĂ©s pour aborder les thĂ©matiques liĂ©es Ă la santĂ©. « Il y a certes un besoin dâinformation Ă complĂ©ter en matiĂšre des Maladies Tropicales NĂ©gligĂ©es parce que autant la population nâa pas toutes les informations nĂ©cessaires, autant les mĂ©dias aussi nâont pas lâinformation », fait-elle savoir.
Dans le mĂȘme sens, renchĂ©rit, Dr Odry AGBESSI, pour lutter efficacement contre les Maladies Tropicales NĂ©gligĂ©es et le paludisme, il est indispensable dâassocier les jeunes filles et les femmes. Car, approuve-elle, elles sont au cĆur du dynamisme Ă©conomique des sociĂ©tĂ©s africaines.
Selon les donnĂ©es, lâimpact direct de la manifestation des maladies tropicales nĂ©gligĂ©es et du paludisme sur les femmes est de 1,3% du PIB. Pour Eunice LOISEL, Directrice de la banque commerciale, Ecobank BĂ©nin, partenaire de Speak Up Africa sur le projet ZĂ©ro Palu les Entreprises sâengagent, les consĂ©quences de ces maladies sur les femmes actives sont dâautant plus diverses.
Elle a, pour sa part, pointĂ© du doigt la baisse du rendement et de la productivitĂ© Ă©conomique de la femme engendrĂ©e par son absentĂ©isme au travail et les effets de perturbation psychologique, quâelle soit dans un foyer monoparental ou polygamique, dĂ©plore-t-elle.
Du coup, la femme au dĂ©pend de son activitĂ© rĂ©munĂ©ratrice de revenu est la premiĂšre a apportĂ© les premiers soins tout en Ă©tant moins productive, souligne Eunice LOISEL, avant de prĂ©ciser que tous ces facteurs pĂšsent dans la balance de la lutte pour lâĂ©galitĂ© genre. Des rĂ©alitĂ©s qui portent un coup aux efforts pour lâĂ©mancipation et lâautonomisation de la jeune fille et de la femme africaine.
Câest au regard de ces entraves aux jeunes filles et femmes que lâAssociation des Volontaires ItinĂ©rants Actifs pour le Mieux Etre des populations (ASBL VIA-ME) du Dr Odry AGBESSI, Ćuvre activement pour le renforcement des capacitĂ©s des jeunes filles et des femmes ainsi que lâautonomisation financiĂšre des jeunes filles dĂ©scolarisĂ©es.
Maintenir le cap de la mobilisation contre les maladies tropicales négligées et le paludisme
Au terme de ce panel de discussion de haut niveau, modératrice et panélistes, de part leurs riches contributions devant un parterre de jeunes citoyens hommes et femmes de la société civile, des médias et des programmes de développement, espÚrent avec certitude que le message sera relayé aux différentes communautés à la base.
Il faut noter que cette initiative de Speak Up Africa, organisation internationale, spĂ©cialisĂ©e dans la santĂ© publique en particulier, le paludisme, les Maladies Tropicales NĂ©gligĂ©es, la vaccination, lâassainissement amĂ©liorĂ©, le genre etc., en collaboration avec le MusĂ©e de la Femme BĂ©ninoise et lâAssociation des Volontaires ItinĂ©rants Actifs pour le Mieux Etre des populations (ASBL VIA-ME), vient en soutien aux efforts du gouvernement dans sa lutte contre le paludisme et les Maladies Tropicales NĂ©gligĂ©es.
Franz OKEY, Coordonnateur Speak Up Africa au Bénin
Franz OKEY, Coordonnateur pays de Speak Up Africa, se rĂ©jouit que les objectifs fixĂ©s Ă travers lâorganisation du panel de discussion soient atteints. Il affirme « Il faut que nous puissions dâavantage faire portĂ© le message auprĂšs des communautĂ©s. Cet Ă©vĂšnement montre combien, nous sommes disposĂ©s Ă soutenir les efforts du gouvernement du BĂ©nin afin que nous puissions progresser dâici 2030 Ă lâĂ©limination du paludisme et des maladies tropicales nĂ©gligĂ©es ». Face aux gaps financiers qui subsistent au sein des programmes de lutte, il faut mobiliser les ressources domestiques en amenant les entreprises Ă la culture de la responsabilitĂ© sociĂ©tale des entreprises.
Rappelons que cette rencontre â Ă©change entre en ligne de mire avec la campagne En marche vers Kigali, lancĂ©e pour amplifier les efforts de communications et de plaidoyers pour la priorisation de la lutte contre les Maladies Tropicales NĂ©gligĂ©es et le paludisme en Afrique.