Projet Adapt-WAP au Bénin : les écoliers et élèves à l’école de la préservation des écosystèmes transfrontaliers
Du 19 au 23 mai 2025, une vaste session de sensibilisation a mobilisé les écoliers et élèves des communes riveraines des parcs W et Pendjari dans le cadre de la mise en œuvre de la 4ᵉ composante du projet régional Adapt-WAP mis en œuvre par le Centre National de Gestion des Réserves de Faune (CENAGREF) à travers le Ministère du Cadre de Vie et des Transports, en charge du Développement Durable. Huit communes au total ont accueilli la sensibilisation. Il s’agit des communes de Kandi, Banikoara, Malanville et Karimama pour le compte du département de l’Alibori et les communes de Matéri, Kérou, Kouandé et Tanguiéta pour le département de l’Atacora.

L’objectif est de sensibiliser les apprenants à savoir les écoliers et élèves des écoles établissements des communes autour des parcs Pendjari et W-Bénin a déclaré le Colonel Georges Sossou, Coordonnateur du projet. Il n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction face à la mobilisation des différentes parties prenantes.
Pour Alazi Tino, représentant du Directeur départemental des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle de l’Alibori, la stratégie de sensibilisation auprès des jeunes est porteuse d’avenir. A le croire, trois raisons soutiennent cela : la période choisie, les cibles que sont les élèves et les différentes thématiques au centre de la sensibilisation. Il a exhorté tous les acteurs à pleinement jouer leur rôle pour l’atteinte des résultats durablement.
Même son de cloche dans l’Atacora, où Nahini Chabi-Boni, Inspecteur de l’Enseignement du Premier Degré et Directeur Départemental des Enseignements Maternel et Primaire, a mis en exergue la pertinence de l’approche pédagogique : « La méthode des supports et les illustrations utilisées sont d’une grande portée pédagogique. » Selon lui, le contenu est adapté aux niveaux des élèves et permet de toucher indirectement toute la communauté : « Les changements de comportement des écoliers et élèves vont impacter très rapidement et efficacement les parents d’élèves en particulier et, par ricochet, la communauté en général. » a-t-il laissé entendre.
Des modules pratiques et engageants
Trois thématiques majeures ont structuré cette session : la gestion des risques et catastrophes naturelles, la lutte contre le braconnage et la gestion des conflits, et la gestion durable des terres en lien avec l’adaptation aux changements climatiques. Ces modules ont été animés par les enseignants des différentes écoles concernées.




Pour Issa Bio Sounon, Directeur du Collège d’Enseignement Général de Goumori à Banikoara, le contexte s’y prêtait parfaitement : « Le milieu et le temps s’y prêtent. » Il reste convaincu que les notions acquises permettront aux élèves de jouer un rôle actif dans la gestion durable des ressources naturelles.
Le Chef division des ressources humaines, représentant le Directeur départemental de l’Enseignement maternel et primaire de l’Alibori, salue quant à lui l’initiative : « L’initiative est louable et son importance sur la vie n’est pas mesurable. Personnellement, j’ai appris beaucoup et je ne peux que souhaiter bon vent au projet. »
Les parents d’élèves à l’unisson
Du côté des associations de parents d’élèves, la mobilisation et l’enthousiasme sont tout aussi palpables. Bio Peregue Issa, de la Fédération départementale des associations des parents d’élèves et d’étudiants de l’Alibori, apprécie « l’approche de sensibilisation est innovante » et appelle à sa duplication dans d’autres localités.
Zakari Boukari, Président de la Fédération des associations de parents de l’Atacora, se réjouit de la participation massive observée de Matéri à Tanguiéta, en passant par Kérou et Kouandé. Il a expliqué : « Les enfants sont très contents d’avoir appris des pratiques simples et durables de gestion des terres comme la culture du muccuna, des pois d’angole, la rotation des cultures. Ils sauront transmettre les messages à leurs parents pour une prise de conscience collective ».
Une jeunesse motivée et bien informée
L’engouement des jeunes écoliers et élèves a été unanimement salué. Ouin-Ouro Claude, Chef du service de l’orientation scolaire et professionnelle de l’Atacora, note que la session interactive. Elle a permis selon lui que les élèves aient une meilleure compréhension des enjeux liés aux deux parcs. « A titre illustratif, les écoliers et élèves ont découvert et compris ce qu’est le système d’alerte précoce, les risques que comporte l’utilisation intensive des herbicides et les mesures d’adaptation aux changements climatiques. » a-t-il ajouté.
Même les plus jeunes ont manifesté leurs impressions.. Bakari et Mariam, tous deux en classe de CM1 à l’École primaire publique de Wantéou (commune de Matéri), se disent fiers d’avoir acquis des connaissances utiles pour préserver les ressources du parc. Ils promettent de partager ces leçons avec leurs parents pour encourager des comportements plus respectueux de l’environnement.
Au total huit-cent trente-trois (839) personnes de huit communes riveraines des parcs W et pendjari ont bénéficié et contribué à cette session de sensibilisation dont en grande majorité les écoliers et élèves.
Il convient de rappeler que cette initiative s’inscrit dans la continuité d’une formation tenue du 15 au 19 août 2022, à l’attention des enseignants des zones concernées.
Venance Ayébo TOSSOUKPE & Megan Valère SOSSOU