Amnesty International Bénin plaide pour des réformes en santé publique
Dans le cadre de la campagne nationale sur l’éducation au droit à la santé au Bénin, Amnesty International Bénin et ses partenaires ont organisé, ce mardi 26 novembre 2024, une grande caravane motorisée de sensibilisation à travers la ville de Cotonou. Une foule composée d’hommes, de femmes et de jeunes est partie de la Place de l’Étoile Rouge, la caravane a emprunté plusieurs axes stratégiques avant de s’arrêter devant le ministère de la Santé, à Akpakpa.
Sur place, Orion Biao, Coordonnateur de l’Éducation aux droits humains à Amnesty International Bénin, a pris la parole pour livrer un message poignant. « La santé est un droit fondamental de l’être humain, indispensable à l’exercice de tous les autres droits », a-t-il déclaré devant une assemblée attentive. Il a également évoqué les conclusions alarmantes d’une étude menée par Amnesty International Bénin en 2023.
« Cette étude révèle que 71 % des usagers et usagères des services de santé estiment que leur droit à l’information n’est pas respecté. Le consentement aux soins, pourtant essentiel, reste un défi majeur. Pire encore, des femmes enceintes rapportent des abus allant de l’absence d’explications sur les soins reçus à des violences verbales et physiques », a-t-il dénoncé avec gravité.
Ces pratiques, a-t-il ajouté, exposent particulièrement les femmes à des vulnérabilités inacceptables dans un environnement hospitalier censé être protecteur.
Un plaidoyer fort devant le ministère de la Santé
Pour conclure, il a plaidé : « Nous souhaiterions compter sur votre sensibilité professionnelle pour accélérer les réformes et entreprendre des actions fortes visant à bannir toutes les pratiques de soins violentes et persistantes. »
Rappelons que de nombreuses personnes ont pris part à cette mobilisation, portant des messages invitant au respect du droit à la santé de la personne humaine au Bénin. Parmi les slogans inscrits sur les pancartes brandies, on pouvait lire :
« Les violences gynécologiques et obstétricales sont inacceptables. Exigeons des soins respectueux et humains. », « Chaque femme mérite un accouchement respectueux. », « La santé des femmes, c’est notre responsabilité à tous. », « Consentement, écoute, respect : des droits fondamentaux en gynécologie et obstétrique. », « Accoucher dans la dignité et le respect est un droit, pas un privilège. »
Megan Valère SOSSOU
Respect des droits humains : clé pour éradiquer la pandémie du SIDA selon le nouveau rapport de l\’ONUSIDA
À l\’approche de la Journée mondiale de lutte contre le sida (1er décembre), un nouveau rapport de l\’ONUSIDA révèle que le monde peut atteindre l\’objectif de mettre fin au sida en tant que menace de santé publique d\’ici 2030 – mais uniquement si les dirigeants protègent les droits humains de toutes les personnes vivantes avec le VIH ou à risque. Le message du rapport est résumé dans son titre : « Emprunter la voie des droits pour mettre fin au sida ».
Mme Berthilde Gahongayiré, Directrice régionale de L\’ONUSIDA pour l\’Afrique de l\’ouest et du centre.
« Malgré les progrès considérables réalisés dans la lutte contre le VIH, les violations des droits humains continuent d\’empêcher le monde d\’éradiquer le sida », a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l\’ONUSIDA. « Quand des filles sont privées d\’éducation, quand les violences basées sur le genre impuni, quand des personnes risquent d\’être arrêtées pour ce qu\’elles sont ou qui elles aiment, ou quand accéder aux services de santé devient dangereux en raison de leur communauté, elles se voient privées des services essentiels pour sauver leur vie et mettre fin à la pandémie. Protéger la santé de tous implique de protéger les droits de tous. »
Parmi les 39,9 millions de personnes vivant avec le VIH, 9,3 millions n\’ont toujours pas accès aux traitements vitaux. L\’année dernière, 630 000 personnes sont mortes de maladies liées au sida, tandis que 1,3 million de nouvelles infections ont été enregistrées dans le monde. Dans au moins 28 pays, le nombre de nouvelles infections est en hausse. Pour inverser cette tendance, il est impératif que les programmes vitaux soient accessibles à tous sans crainte.
En 2023, chaque jour, 570 jeunes femmes et filles âgées de 15 à 24 ans ont contracté le VIH. Dans 22 pays d\’Afrique orientale et australe, les jeunes femmes et filles de cette tranche d\’âge sont trois fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que leurs homologues masculins.
« Aucune fille ne devrait être privée de l\’éducation et de l\’information dont elle a besoin pour se protéger », a déclaré Nomonde Ngema, une militante de 21 ans vivant avec le VIH. « La discrimination et la violence envers les filles doivent être traitées comme des urgences de droits humains et de santé. »
La criminalisation et la stigmatisation des communautés marginalisées entravent l\’accès aux services de santé essentiels contre le VIH. Dans la Déclaration politique de 2021 sur l\’élimination du VIH/sida, les pays se sont engagés à ce qu\’en 2025, moins de 10 % des pays maintiennent des cadres juridiques et politiques restrictifs limitant l\’accès aux services de lutte contre le VIH. Pourtant, en 2023, 63 pays criminalisent encore les relations entre personnes de même sexe. Ces lois freinent la réponse au VIH : parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, la prévalence du VIH est cinq fois plus élevée dans les pays où ces relations sont criminalisées.
Mme Jeanne Gapiya-Niyonzima Fondatrice de l\’ANSS et Première personne au Burundi à annoncer publiquement qu\’elle vivait avec le Vih.
« Les lois et politiques punitives éloignent les personnes vulnérables des services essentiels pour prévenir, tester et traiter le VIH », a expliqué Axel Bautista, responsable de l\’engagement communautaire chez MPact Global Action for Gay Men\’s Health & Rights. « Au lieu de punir les communautés marginalisées, les gouvernements doivent garantir leurs droits humains. »
La science continue d\’innover contre le sida. Les médicaments à action prolongée, qui ne nécessitent que quelques injections par an, pourraient changer la donne, mais seulement si une approche fondée sur les droits humains est adoptée pour rendre ces technologies accessibles et abordables à travers le monde.
« Les outils médicaux qui sauvent des vies ne peuvent être prévus comme de simples marchandises », a déclaré Alexandra Calmy, spécialiste du VIH aux Hôpitaux universitaires de Genève. « Les options thérapeutiques et préventives révolutionnaires en cours de développement doivent être mises à disposition sans délai pour garantir un accès universel. »
« Nous connaissons le chemin pour construire une société où chacun peut prospérer », a affirmé Jeanne Gapiya-Niyonzima, fondatrice de l\’ANSS et première personne au Burundi à révéler publiquement qu\’elle a vécu avec le VIH. « Si le monde veut mettre fin au sida en tant que menace de santé publique, il doit protéger les droits de chaque individu. »
Le rapport comprend dix essais rédigés par des dirigeants de la lutte mondiale contre le sida, notamment Elton John ; l\’archevêque du Cap, Thabo Makgoba ; le président irlandais, Michael D. Higgins ; le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l\’homme, Volker Türk ; et l\’ancienne présidente de la Société internationale du sida, Adeeba Kamarulzaman.
Dans son essai, Elton John écrit : « Je connais le sentiment de honte et ses conséquences. Tant que le VIH sera perçu comme une maladie qui touche « les autres » et non les soi-disant « personnes décentes », le sida ne sera pas vaincu. La science, la médecine et la technologie sont peut-être le « quoi » pour mettre fin au sida, mais l\’inclusion, l\’empathie et la compassion sont le « comment ». »
Le président Michael D. Higgins ajoute : « Garantir la plénitude des droits humains est une nécessité pratique cruciale si nous voulons débarrasser le monde du fléau du sida. Tenir la promesse de mettre fin au sida en tant que menace de santé publique est un choix politique et financier. Il est grand temps de choisir la bonne voie. »
Pour mettre fin au sida, il faut protéger les droits de chacun
À l\’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida (1er décembre), l\’ONUSIDA souligne que le respect des droits de l\’homme de toutes les personnes vivant avec le VIH ou exposées au risque d\’infection est essentiel pour mettre fin au sida d\’ici à 2030.
Le monde a fait d\’énormes progrès pour réduire l\’impact du VIH au cours des 15 dernières années.
Au niveau mondial, 30,7 millions de personnes – soit 77 % des personnes vivant avec le VIH – seront sous traitement en 2023, contre seulement 7,7 millions en 2010. Cette évolution s\’est traduite par une baisse spectaculaire du nombre de décès liés au sida, qui a diminué de 51 % au cours de la même période.
Au Bénin, un total de 58505 personnes, soit 86 % des personnes vivant avec le VIH, étaient sous traitement en 2023. Cela a entraîné une baisse spectaculaire de 51% des décès liés au sida depuis 2010.
Cependant, malgré la mise au point d\’une série de traitements et d\’outils de prévention efficaces, le monde n\’est toujours pas en mesure de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé mondiale d\’ici à 2030. Les progrès sont trop lents. En effet, dans au moins 28 pays, les nouvelles infections par le VIH sont en augmentation.
Comment protéger les progrès déjà réalisés dans la lutte contre le VIH et continuer à progresser vers cet objectif vital de 2030 ?
Un nouveau rapport de l\’ONUSIDA publié avant la Journée mondiale du sida, intitulé \ »Take the Rights Path\ » (Suivons le chemindes droits), montre que le respect des droits est la voie à suivre pour une riposte au VIH qui soit solide et durable.
Le monde peut mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique si les droits de l\’homme de toutes les personnes vivant avec le VIH ou exposées au risque d\’infection sont protégés.
Le respect des droits des femmes et des jeunes filles est essentiel pour mettre fin à la pandémie de sida. La violence fondée sur le sexe accroît la vulnérabilité au VIH.
Au Bénin, selon les dernières études, la majorité des actes de violences a été dirigée contre les femmes ou filles. Ainsi 60% des femmes de 15 ans ou plus et 45% des filles ont déclaré avoir été victimes de violences basées sur le genre, notamment les violences psychologiques ou morales, les violences physiques, les violences économiques, les violences patrimoniales ou culturelles, les violences sexuelles, le harcèlement, les enlèvements et séquestrations, le lévirat et l’inceste.[1]
Le refus de l\’éducation et de l\’information met les gens en danger. Il est urgent d\’investir dans l\’éducation des filles et d\’offrir une éducation sexuelle complète – un élément essentiel de la prévention du VIH.
Les obstacles à la santé doivent être levés. Par exemple, plus de la moitié des pays ont des lois qui empêchent les jeunes de se faire dépister pour connaître leur statut sérologique, à moins qu\’ils n\’obtiennent l\’autorisation de leurs parents, ce qui fait fuir les jeunes et conduit beaucoup d\’entre eux à ne pas savoir s\’ils vivent avec le VIH.
Bien que de nombreux pays aient réalisé des progrès considérables pour réduire l\’impact du VIH sur les enfants, l\’engagement de protéger tous les enfants vivant avec le VIH et affectés par le virus n\’est pas respecté. Un enfant sur trois ne bénéficie pas d\’un test de dépistage du VIH au cours des deux premiers mois de sa vie, la fourniture d\’une thérapie antirétrovirale à vie aux femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH n\’a pas augmenté au cours de la dernière décennie et la couverture du traitement du VIH est nettement plus faible pour les enfants (57 %) que pour les adultes (77 %).
Au Bénin, si l’on constate de bons progrès chez les adultes, la situation chez les enfants reste toujours aussi critique. Seuls 36% des enfants en 2023 ont accès à un traitement antirétroviral (contre 92% chez les adultes).
La criminalisation et la marginalisation de groupes de personnes, tels que les homosexuels, les transsexuels, les travailleurs du sexe et les toxicomanes, sapent également les efforts déployés pour mettre fin au sida. L\’adoption d\’une législation encore plus sévère à l\’encontre de ces groupes dans de nombreux pays augmente les niveaux de stigmatisation et de discrimination et éloigne les gens des services de traitement et de prévention du VIH.
La réaction hostile aux droits qui menace de réduire à néant une grande partie des progrès accomplis dans la lutte mondiale contre le sida doit être combattue de front. Pour protéger la santé de chacun, nous devons protéger les droits de tous.
Il y a de l\’espoir.
Dans le monde entier, un certain nombre de lois qui entravaient la fourniture de services de santé publique à des groupes de personnes vulnérables ont été supprimées. On observe également une nette tendance à la suppression des lois contre-productives qui criminalisent l\’exposition au VIH, la non-divulgation ou la transmission du virus.
Depuis quelques années, le Bénin a engagé le processus de révision de sa loi sur le VIH pour alléger les dispositions pénales au regard des avancées enregistrées en matière prévention et de prise en charge de l’infection. Cette loi en cours d\’adoption protègera mieux les personnes vivant avec le VIH et celles exposées au risque d\’infection à VIH et leur favorisera un meilleur accès aux soins.
VIH pédiatrique en Afrique de l’Ouest et du Centre, une priorité absolue pour les droits des enfants
Le VIH pédiatrique demeure une crise silencieuse en Afrique de l’Ouest et du Centre. En 2023, moins de 35 % des enfants vivant avec le VIH dans cette région ont eu accès à un traitement. Ce chiffre alarmant, bien en-deçà de celui des adultes, révèle non seulement un problème de santé publique mais aussi une injustice flagrante en matière de droits de l\’enfant. Pour ces enfants, le droit fondamental à la santé reste inaccessible, exposant des millions de jeunes vies aux conséquences dévastatrices d’une maladie pourtant gérable.
Berthilde GAHONGAYIRE, Directrice du Bureau Régional de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre
L’importance d’une approche centrée sur les enfants
Les enfants vivant avec le VIH sont confrontés à des défis uniques : un besoin de soins spécifiques, de médicaments adaptés et de suivis médicaux continus. Pourtant, le traitement pédiatrique reste rare, difficile d’accès et, dans bien des cas, indisponible. Dans un contexte où la stigmatisation et le manque de ressources viennent amplifier les obstacles, il est de notre responsabilité collective de mettre en place une stratégie de lutte contre le VIH pédiatrique priorisant les besoins de ces jeunes patients.
Un enjeu de droits humains
Priver un enfant du traitement nécessaire, c’est porter atteinte à ses droits fondamentaux. La Convention des Nations Unies relative aux droits de l\’enfant affirme le droit de chaque enfant à la santé. Or, en Afrique de l’Ouest et du Centre, des milliers d’enfants sont privés de ce droit, faute de financement et de services de santé adaptés.
Chaque enfant a droit à un départ équitable dans la vie, et garantir cet accès aux soins contre le VIH, c’est lui permettre d’envisager un avenir en bonne santé. Les défis de la prévention et du dépistage Un autre enjeu critique est le dépistage précoce. Bien que les outils de prévention de la transmission mère-enfant soient disponibles, leur accès reste limité. Trop souvent, les femmes enceintes ne sont pas dépistées, et les enfants naissent sans savoir s’ils sont porteurs du virus. Cette réalité souligne le besoin de renforcer les programmes de santé prénatale et de sensibilisation, afin d’assurer un dépistage systématique et une prise en charge dès les premiers jours de vie.
Renforcer les systèmes de santé pour des soins pédiatriques équitables
Assurer un avenir sans VIH pour les enfants nécessite des engagements fermes de la part des gouvernements, des bailleurs de fonds et des partenaires. Cela implique de soutenir les systèmes de santé, de former des professionnels spécialisés dans les soins pédiatriques, et de garantir l’approvisionnement en médicaments adaptés. En outre, il est crucial d’impliquer les communautés et les familles dans les campagnes de sensibilisation, pour lutter contre la stigmatisation et encourager un environnement où chaque enfant peut bénéficier du soutien dont il a besoin.
Un appel à l’action pour les droits des enfants
Il est temps que la communauté internationale et les gouvernements locaux reconnaissent le VIH pédiatrique comme une urgence humanitaire et une priorité pour les droits de l’enfant. Les enfants n’ont pas choisi de vivre avec le VIH, mais nous avons le pouvoir de leur offrir les soins et le soutien qu’ils méritent. Chaque jour sans action est un jour de souffrance pour ces jeunes. Nous devons donc nous mobiliser, accroître les ressources et les efforts pour garantir que chaque enfant en Afrique de l’Ouest et du Centre puisse accéder à un traitement de qualité et vivre une vie pleine et épanouie. L’avenir des enfants vivant avec le VIH dépend de nos actions aujourd’hui. Assurons-nous de respecter leur droit à la santé et à un avenir en bonne santé.
Op-Ed de Berthilde GAHONGAYIRE, Directrice du Bureau Régional de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre
Afrique de l\’ouest et du centre: L’UNICEF, l’OMS, l’UNFPA et ONU Femmes en lutte contre la mortalité maternelle et infantile
Des agences des Nations unies ont lancé mardi 19 novembre à Dakar un programme de consultation régionale dénommé ”Chaque femme, chaque nouveau-né partout”, par lequel les acteurs concernés ont l’ambition d’apporter des réponses indiquées au défi de la croissance du taux de mortalité maternelle et infantile en Afrique de l’Ouest et du Centre.
L’UNICEF, l’OMS, l’UNFPA et ONU Femmes comptent travailler ensemble à travers ce programme pour ”accélérer les progrès dans la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile”, a expliqué le directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale, docteur Samba Cor Sarr à l’ouverture du forum de lancement.
Il a relevé que “la santé de la mère et de l’enfant constitue l’une des principales préoccupations de la santé publique dans le monde”.
En 2020, ”près de 800 femmes sont mortes par jour, de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement”, a souligné docteur Sarr devant des participants venus de 25 pays du continent. Il a ajouté que pendant la même période, “près de 95 % de morts maternelles sont survenues dans les pays à revenus faibles”.
Dr Samba Cor Sarr, Directeur de Cabinet représentant M. Le Ministre de la Santé et de l\’action sociale du Sénégal.
“L’Afrique subsaharienne a enregistré 57% de l’ensemble des décès chez les enfants de moins de 5 ans, son taux de mortalité néonatale était également le plus élevé au monde en 2022”, a rappelé le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale.
De concert avec les ministères en charge de la Santé des pays concernés, les agences onusiennes en question comptent mettre au centre de leurs objectifs, le programme “Chaque femme, chaque nouveau-né”, partout en Afrique de l’Ouest et du Centre.
L’objectif poursuivi à travers cette consultation régionale est de ”concevoir des actions coordonnées et mesurables pour accélérer les progrès vers les Objectifs de développement durable (ODD) avant de diffuser les meilleures pratiques et approches techniques en matière de santé maternelle et infantile”, selon Samba Cor Sarr.
M.Gilles Fagninou, Directeur Régional de L\’UNICEF pour l\’Afrique de l\’ouest et du Centre.
Le directeur régional de l’UNICEF en Afrique de l’Ouest et du Centre, Gilles Fagninou, a justifié la pertinence de cette consultation par la nécessité d’aller “plus vite dans la réduction de la mortalité maternelle et infantile”.
Il a rappelé qu’une femme meurt toutes les quatre minutes en donnant la vie, là où toutes les 17 secondes un nouveau-né perd la vie.
”Il suffirait de rassembler les forces humaines des 25 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre pour atteindre l’objectif d’ici 2030″, a-t-il indiqué.
C’est pourquoi, il a relevé que ”la mobilisation, l’engagement des autorités étatiques seront au cœur des solutions”.
Cette consultation régionale prend fin vendredi.
SOURCE: Agence de Presse du Sénégal ( APS)
Dialogue communautaire à Abomey : sensibilisation sur les droits à la santé et les violences gynécologiques
Un dialogue communautaire a rassemblé plusieurs acteurs ce samedi 2 novembre 2024 à Vidolé, dans la ville d\’Abomey. Organisé par le Journal Santé Environnement en partenariat avec Amnesty International Bénin ce dialogue s’inscrit dans le cadre de la campagne pour le droit à la santé. L\’objectif principal était de contribuer à l\’amélioration du respect du droit à la santé en sensibilisant les différents acteurs sur les mécanismes de recours en cas de violations.
Cette rencontre a rassemblé une grande diversité de participants, parmi lesquels des élus locaux, des leaders féminins d\’associations, des infirmières, des sages-femmes et des membres des comités de gestion des centres de santé d’Abomey.
A l’entame, Megan Valère SOSSOU a exposé le contexte et les objectifs de la campagne d’Amnesty International, permettant aux participantes de mieux comprendre l\’importance de cette initiative. Une vidéo explicative de vingt minutes a été projetée pour sensibiliser aux violences gynécologiques et obstétricales. Madame Annick NONONHOU, sage-femme, juriste, et présidente du Réseau des Sages-femmes Amis des Patients (RSAP), a approfondi ces questions, abordant les aspects juridiques et les droits des patientes.
Des témoignages et échanges d’expériences ont enrichi les débats, révélant plusieurs défis au respect du droit à la santé, notamment un personnel de santé insuffisant et des équipements inadéquats dans les centres de santé.
La deuxième partie de la session a été dédiée à une présentation sur les droits des patients et les recours possibles en cas de violation, animée par Monsieur Megan Valère SOSSOU. Il a rappelé les droits fondamentaux des patients : bénéficier de soins de qualité, choisir librement leur praticien, être informé sur leur état de santé, et donner un consentement éclairé. Il a également abordé le droit d’introduire une plainte auprès d’un service de médiation en cas de non-respect de ces droits.
Échanges interactifs avec un engagement collectif
Des témoignages d’acteurs de terrain, comme celui de Madame Lucie Edwige BESSE, sage-femme à Zoumou, ont démontré les démarches internes pour traiter les cas de violations du droit à la santé. William DJISSA, représentant de l’autorité sanitaire, a souligné la nécessité d’une collaboration respectueuse entre agents de santé et usagers pour garantir ces droits.
Les participantes ont posé des questions, partagé leurs expériences et pris l’engagement de promouvoir le respect des droits de santé dans leurs communautés. Ils ont également promis de transmettre les informations acquises pour sensibiliser davantage leurs entourages.
Adèle Zohou, sage-femme au centre de santé de l’arrondissement de Djegbe, a exprimé son ressenti : « Nous sommes heureuses d\’apprendre ces pratiques qui respectent davantage le corps de la femme. Cependant, notre pays n\’a pas encore les moyens d’adopter pleinement ces approches. » A l’en croire, le défi est de taille, il est facile d\’entendre ces beaux messages, mais leur application reste difficile, vu le contexte actuel et les défis auxquels nos services de santé font face.
Hortense Atakla, sage-femme à Adjahito, dans le centre-ville d’Abomey, a quant à elle souligné un important besoin : « Une formation approfondie serait nécessaire pour mettre en œuvre efficacement ces nouvelles pratiques visant à renforcer le respect du droit à la santé de chacun. »
Assohoto Carole, commerçante à Abomey, a apprécié l’initiative : « Si ces informations sont réellement appliquées, elles permettront de réduire les taux de mortalité dans les maternités. »
Aux termes de cette rencontre, une trentaine de participants à savoir : élus locaux, femmes leaders, infirmières, sages-femmes et membres des comités de gestion ont été mieux informés sur les violences gynécologiques, le droit à la santé et les recours possibles. Ce dialogue communautaire organisé à Abomey, a contribué à la dynamisation de la communication entre les citoyens, les professionnels de santé et les autorités locales, pour le respect des droits de santé au Bénin.
Hornella ADOGBO-MEDAGBE
Remise du Prix Galien Afrique : Deux initiatives de santé primées pour leur excellence et leur impact innovant
Le 7ème Forum Galien Afrique a fermé ses portes ce vendredi 25 octobre, lors d\’une cérémonie officielle présidée par le chef de l\’État sénégalais, SE Bassirou Diomaye Faye. Cette édition, placée sous le thème « Actions sanitaires et communautaires face aux crises climatiques et environnementales en Afrique », a réuni d\’éminents chercheurs, responsables politiques et membres de la communauté scientifique africaine pour débattre des enjeux sanitaires et climatiques du continent.
Remise du Prix Galien Afrique
En clôture, deux initiatives d\’exception ont été honorées par le Prix Galien Afrique, une distinction prestigieuse qui célèbre l\’excellence et l\’innovation en sciences de la santé.
Depuis sa création en 2018, le Forum Galien Afrique se consacre au renforcement de la recherche et au développement durable par le partage d\’expériences pour répondre aux grandes problématiques de santé publique en Afrique. Cette année, le président Bassirou Diomaye Faye a remis les prix aux lauréats lors d\’une cérémonie marquée par la lecture de la Déclaration de Dakar, acte symbolique de l\’engagement collectif envers une approche inclusive et durable de la santé publique en Afrique.
Lauréats du Prix Galien Afrique 2024
Meilleure Technologie Médicale : MAScIR SARS-CoV-2 PCR Kit, par le Professeur Hassan Sefrioui (Maroc). Ce test innovant permet une détection rapide et précise du virus SARS-CoV-2, apportant une solution vitale dans la lutte contre les épidémies.
Meilleure Solution Digitale : CyberRwanda, plateforme numérique développée par le collectif YLabs, représenté à cette cérémonie par Zack Witkin. Ce projet vise à améliorer la santé sexuelle et reproductive des jeunes rwandais, offrant un soutien essentiel à plus de 25 000 adolescents et prévoyant d\’en atteindre 100 000 d\’ici fin 2024.
Chaque lauréat a reçu une bourse de 20 millions de Francs CFA, soit environ 30 000 USD, pour soutenir davantage leurs efforts dans le domaine de la santé en Afrique.
A noter que dans les catégories Meilleur produit pharmaceutique et Meilleur produit biotechnologique, les Prix sont non-attribués pour 2024.
Déclaration de Dakar
Lue par Prof. Awa Marie Coll Seck, présidente de Galien Africa, ancienne ministre d’Etat et ancienne ministre de la Santé du Sénégal, la déclaration de Dakar énonce plusieurs recommandations majeures : promouvoir des politiques de santé publique intégrant les enjeux climatiques, investir dans des infrastructures résilientes et soutenir les jeunes dans l\’utilisation d\’outils modernes tels que l\’intelligence artificielle. La déclaration appelle également à une collaboration intersectorielle renforcée pour une réponse coordonnée aux défis et climatiques de l\’Afrique, tout en garantissant une implication accrue des femmes dans les sphères décisionnelles.
Le message du Président Bassirou Diomaye Faye
Saluant les efforts des participants, le Président Faye a souligné l\’importance de l\’investissement dans la recherche et l\’innovation pour un système de santé africain plus résilient face aux crises environnementales. Il a également mis en avant le rôle fondamental du leadership africain pour une souveraineté sanitaire acquise et a réaffirmé l\’engagement de son gouvernement à bâtir un système de santé inclusif, ambitieux et adapté aux besoins de la population.
Le Forum Galien Afrique, désormais inscrit dans l\’agenda international de la santé, continue de jouer un rôle moteur pour un développement durable et un avenir résilient. Le rendez-vous est déjà pris pour l\’édition 2025, en vue d\’un engagement toujours plus fort pour la santé en Afrique.
A noter que le Forum Galien Afrique est une plateforme d\’excellence dédiée à l\’innovation et à la recherche dans le domaine de la santé. Il rassemble des dirigeants et experts mondiaux pour promouvoir des solutions durables face aux défis de santé publique en Afrique.
Journées des Médecins du Bénin: Les médecins béninois en réflexion sur l\’avenir de leur profession
Les médecins béninois se réuniront du 24 au 26 octobre prochain au Palais des congrès de Cotonou à l’occasion des Journées des Médecins du Bénin, placées sous le thème « Exercice de la médecine au Bénin hier et aujourd\’hui : bilan, défis et perspectives ». Cet événement, organisé par l\’Ordre National des Médecins du Bénin (ONMB) en collaboration avec les syndicats et associations du secteur médical, vise à encourager une réflexion approfondie sur l\’avenir de la profession médicale dans le pays.
Durant ces trois jours, les praticiens béninois discuteront des grandes questions qui façonnent leur métier aujourd\’hui et demain. Parmi les sujets au programme figurent le financement des projets médicaux, le développement professionnel continu des médecins, les relations entre médecins et assureurs, l\’exode des praticiens vers d\’autres pays, ainsi que l’adéquation entre la formation médicale et les besoins du marché du travail.
Ces journées seront aussi l’occasion de renforcer la solidarité entre les professionnels de la santé à travers des activités sociales et sportives. Un don de sang est prévu ainsi qu\’une « Marche du cœur », organisée pour sensibiliser sur la prévention des maladies cardiovasculaires. En clôture, une soirée récréative, intitulée « Nuit du Médecin béninois », rendra hommage aux médecins pour leur engagement quotidien dans la promotion de la santé publique.
L\’objectif principal de cet événement est de créer un espace d’échanges constructifs pour relever les défis auxquels la profession fait face et identifier des pistes d\’amélioration. Le système de santé béninois, comme ailleurs, est confronté à des problématiques complexes liées à l’insuffisance des infrastructures, au manque de financement, ainsi qu\’à la fuite des cerveaux, un phénomène particulièrement préoccupant dans le secteur médical.
Pour participer à ces journées, une inscription de 25 000 FCFA est requise, à régler via Mobile Money au 62053278 (MTN) ou au 94559159 (MOOV) au nom d’Adjalla Carolle Abiola Mahougnon. Les informations complémentaires peuvent être obtenues auprès de Dr Mystère DJENONTIN au 61 19 91 01, Dr Romuald ASSOCLE au 96 64 54 43 ou Dr Gilbert FASSINOU au 96 96 31 72.
Cet événement sera l’occasion pour les médecins béninois de réfléchir à l’avenir de leur profession et de proposer des solutions concrètes pour un meilleur exercice de la médecine au Bénin.
Constance AGOSSA
Propriété Intellectuelle: Elisée FADE reçoit le brevet d’invention de sa table de réanimation
Le 31 janvier 2024, l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) a décerné un brevet d\’invention à Elisée FADE pour sa table de réanimation destinée aux nouveau-nés et aux nourrissons. Cette invention qui promet de révolutionner la prise en charge des nouveau-nés en milieu hospitalier a été brevetée officiellement. Une annonce publiée dans le bulletin de la propriété industrielle de l’OAPI le 10 mai 2024.
Table de réanimation destinée aux nouveau-nés et aux nourrissons
La table de réanimation développée par Elisée FADE se distingue par sa capacité à offrir une thermorégulation uniforme sur toute la surface du matelas, assurant ainsi un environnement sécurisé et adapté aux besoins des soins de développement des nouveau-nés. Selon le fascicule du brevet, ce dispositif permet de maintenir la température idéale pour les bébés, prévenant ainsi des situations d’hypothermie qui représentent un danger important pour les prématurés.
L’OAPI, après une analyse approfondie de l\’invention, souligne que cet équipement médical contribue à réduire le taux de mortalité des nouveau-nés en minimisant les risques d\’asphyxie néonatale et en évitant les conséquences neurologiques graves. Cette table de réanimation, conçue pour les centres de santé, se distingue également par son coût abordable et son accessibilité, deux facteurs essentiels pour améliorer la qualité des soins dans les régions aux ressources limitées. En plus de garantir une prise en charge rapide et efficace, elle permet aux établissements de santé de s\’équiper en matériel performant à moindre coût.
Conçu et fabriqué par UP ELEC, une entreprise spécialisée dans les équipements médicaux basée à Djougou, avec une annexe à Hêvié, ce dispositif témoigne du génie d’Elisée FADE, technicien en électricité, maintenance industrielle et biomédicale. UP ELEC, sous la direction de FADE, poursuit son objectif de développer des technologies de pointe adaptées aux besoins de santé de l\’Afrique.
Pour toute information supplémentaire ou pour acquérir cette innovation, UP ELEC est joignable au (+229) 90 55 27 51 (WhatsApp) ou par e-mail à info.upelec@gmail.com.
Avec cette invention, Elisée FADE contribue à placer le Bénin sur la carte de l\’innovation technologique et médicale en Afrique, apportant une solution concrète aux défis de la santé néonatale dans le contexte africain.
Description de la table de réanimation pour les nouveau-nés et pour nourrissons
Le dispositif démontable, comprend un élément de réception définissant une surface de couchage (3), ledit élément de support est monté sur la surface de couchage adjacente à l’extrémité ou au bord arrière dudit élément de couchage. Le dispositif est équipé d’un microprocesseur servant à contrôler le système de température et la gestion d’un fonctionnement automatique.
Megan Valère SOSSOU
17e Journée Mondiale de la Contraception : « Accéder à la contraception permet le développement économique des nations » Dr Sennen HOUNTON
Le 25 septembre 2024, le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement a tenu un webinaire pour marquer la 17e Journée mondiale de la contraception. Ce webinaire a réuni plusieurs experts, dont le Dr Sennen Hounton, Directeur du bureau régional de l\’UNFPA pour l\’Afrique de l\’Ouest et du Centre.
Cette journée placée sous le thème, « Un choix pour tous : la liberté de planifier, le pouvoir de choisir », vise à sensibiliser sur l\’importance de la planification familiale et de l\’accès à la contraception pour garantir la santé et les droits sexuels et reproductifs.
Le Dr Sennen Hounton a mis en avant les progrès enregistrés dans la sous-région au cours des dix dernières années, notamment une hausse du taux de prévalence contraceptive, passé de 13% en 2015 à 18% en 2024. De plus, les besoins non satisfaits en matière de contraception chez les femmes de 15 à 49 ans ont chuté de 24% à 17%, malgré les défis posés par les crises humanitaires, les déplacements forcés et la pauvreté accrue.
Malgré ces avancées, les défis persistent, notamment l\’accès équitable aux méthodes contraceptives. Dr Hounton a rappelé que l\’amélioration de l\’accès à la contraception favorise non seulement la santé des femmes, mais également le développement économique des nations. Il a appelé à une sensibilisation accrue pour garantir que chaque individu puisse faire un choix éclairé en matière de planification familiale.
Il faut sensibiliser pour l’accès de tous aux méthodes contraceptives. Accéder à la contraception permet le développement économique des nations a-t-il laissé entendre.