Le triomphe historique du Niger sur la cécité des rivières est une lueur d’espoir pour l’Afrique.

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Dr Paulin Basinga, Directeur de la Fondation Gates pour l’Afrique.

Une tribune de Dr. Paulin Basinga sur l’élimination de l’onchocercose au Niger

Dans un petit village de la région de Tahoua, au Niger, un homme du haut de ses 80 ans est assis à l’ombre, ses yeux voilés par une cécité irréversible. Sa femme, septuagénaire, est assise à proximité, son corps couvert de cicatrices sous ses vêtements. Ils font partie des dernières personnes au Niger que le Dr Salissou Adamou a traitées pour la cécité des rivières (également connue sous le nom d’onchocercose), une maladie cruelle qui prive les gens de leur vue, de leur santé et de leur dignité.

Environ 70 % des membres de cette communauté ont souffert de la cécité des rivières, l’une des 21 maladies tropicales négligées (MTN) qui, à elles seules, touchent plus d’un milliard de personnes dans le monde. Cette maladie a fait des ravages dans les écoles et les exploitations agricoles locales, plongeant les familles dans la pauvreté. Un grand nombre de leurs voisins ont fui en cherchant une solution, à la fois pour échapper à la maladie et pour fuir la peur.

En moins d’une génération, le contexte s’est remarquablement amélioré. Cela est dû en grande partie grâce à M. Salissou, qui coordonne le programme national de lutte contre la cécité des rivières au Niger avec le soutien du Comité pour l’élimination de l’onchocercose, un réseau mondial d’ONG et d’experts de la maladie, ainsi que des sociétés pharmaceutiques et des donateurs. Plus tôt dans la journée, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a certifié que le Niger avait éliminé la cécité des rivières en tant que problème de santé publique, ce qui signifie qu’aucun enfant né au Niger aujourd’hui ne craindra d’être aveugle de façon permanente à cause de cette maladie évitable.

Cette avancée extraordinaire, qui s’est faite en 45 ans, n’est pas seulement un triomphe en matière de santé publique. C’est la preuve de ce qui est possible lorsque les pays touchés et les donateurs mondiaux s’unissent derrière un objectif commun.

Et ce ne sera pas la dernière, car chaque jour, des champions locaux comme le Dr Salissou font tomber les barrières pour éliminer les MTN et s’assurer qu’elles ne reviennent pas. Certains font office d’historiens, passant au peigne fin de vieilles cartes et de vieux dossiers pour identifier tous les villages qui ont signalé un cas. D’autres se portent volontaires pour servir d’appât humain, s’asseyant pendant des heures sur le lit des rivières – la peau exposée – pour attirer et attraper de minuscules mouches avant qu’elles ne piquent, une tâche dangereuse mais nécessaire qui permet aux scientifiques de suivre la propagation de la maladie.

Leurs efforts inlassables méritent à la fois une large reconnaissance et le soutien total des bailleurs de fonds et des décideurs politiques.

Les programmes visant à éliminer les MTN telles que la cécité des rivières font bien plus que restaurer la santé. Ils permettent aux enfants de rester à l’école, aux adultes d’aller travailler et aux familles d’échapper à la pauvreté. Rien qu’au Niger, on estime que l’élimination de la cécité des rivières ajoutera 2,3 milliards de dollars à l’économie du pays en permettant à un plus grand nombre de personnes de mener une vie productive. Le rapport coût-efficacité est frappant : de nombreuses personnes peuvent être atteintes et traitées pour moins de 50 cents de dollars par personne.

À l’échelle mondiale, 55 pays ont désormais éliminé au moins une MTN, ce qui représente plus de la moitié du chemin à parcourir pour atteindre l’objectif de 100 pays d’ici à 2030 fixé par l’OMS. Plus de 20 de ces pays se trouvent en Afrique, ce qui constitue un exploit remarquable compte tenu de la charge de morbidité disproportionnée de ce continent. Pourtant, plus d’un milliard de personnes dans le monde restent exposées au risque. Pour honorer les efforts des champions locaux et accélérer les progrès, les programmes de lutte contre les MTN ont besoin de ressources plus importantes et de meilleure qualité.

Tout d’abord, les gestionnaires de programmes ont besoin de données fiables pour comprendre les lieux de propagation des maladies afin que les personnes reçoivent un traitement en temps voulu. Des technologies telles que l’intelligence artificielle et la cartographie géospatiale, qui combinent des données sur les conditions météorologiques, les populations et d’autres éléments de manière visuelle, permettent de localiser plus précisément les habitats changeants des insectes vecteurs de maladies, afin que les équipes sachent dans quelles zones allouer des ressources. Les investissements dans le développement de ces outils permettront de s’assurer que les programmes les exploitent au maximum.

Le dépistage des maladies n’est qu’une partie du défi. Les équipes chargées des programmes ont besoin de médicaments efficaces pour prévenir ou traiter rapidement les maladies. Bien qu’il existe de nombreux traitements éprouvés, des schémas thérapeutiques plus courts permettraient aux agents de santé de traiter les malades en moins de consultations et sur des périodes plus courtes, ce qui accélérerait les délais d’élimination. En 2023, moins de 10 % des fonds consacrés à la recherche et au développement pour la plupart des maladies infectieuses ont été affectés aux MTN, ce qui ne représente qu’une petite fraction de ce qui est nécessaire pour s’attaquer pleinement aux MTN.

Même avec des données et des médicaments, les pays ont besoin d’un financement flexible pour s’adapter à l’évolution de la situation et pour orienter la planification. C’est précisément ce que fait le fonds « Reaching the Last Mile » (Atteindre le dernier kilomètre) (RLMF), une plateforme de financement collaborative et diversifiée, en réunissant des autorités locales, des bailleurs de fonds internationaux, des entreprises et des ONG pour soutenir les gestionnaires de programmes dans leurs priorités essentielles, qu’il s’agisse de renforcer les capacités des laboratoires locaux ou de donner aux travailleurs de la santé les moyens d’atteindre les populations vulnérables.

En 2023, le Fonds « Reaching the Last Mile » a audacieusement élargi son objectif afin d’atteindre tous les pays d’Afrique où la cécité des rivières et la filariose lymphatique sont endémiques d’ici 2030, soit cinq fois plus que l’objectif initial. La Fondation Gates est fière de s’associer à d’autres partenaires désireux de soutenir cette vision, mais l’augmentation des objectifs du fonds s’est accompagnée d’une augmentation de ses besoins de financement. Des investissements accrus de la part des bailleurs de fonds et des pays endémiques aideraient les pays du continent à mettre en place des programmes de traitement dans un plus grand nombre de communautés et à veiller à ce que les progrès durement acquis soient préservés même après l’arrêt du traitement – reproduisant ainsi le succès du Niger à grande échelle.

Dans le contexte actuel, nous devons donner la priorité aux investissements qui ont un effet transformateur. S’il existe de nombreuses opportunités intéressantes dans le domaine de la santé publique, les programmes de lutte contre les MTN représentent une opportunité inégalée. Rien qu’au Niger, on estime que l’élimination de la cécité des rivières a ajouté 2,3 milliards de dollars USD à l’économie du pays entre 1976 et 2019 – lorsque la plupart des programmes étaient actifs – permettant ainsi à davantage de personnes de mener une vie saine et productive.

Les bailleurs de fonds internationaux et les pays endémiques sont redevables à ceux qui sont en première ligne de la lutte et doivent faire plus en mettant tout leur soutien financier et politique au service des programmes de lutte contre les MTN. Ensemble, nous pouvons faire de la réussite historique du Niger le catalyseur d’un mouvement mondial, en permettant à des millions de personnes d’échapper à la négligence et en donnant de l’espoir à ceux qui souffrent encore.

Au Niger, cela fait des années déjà que l’équipe de Salissou a traité les derniers patients atteints de cécité des rivières et qu’elle a entamé le long chemin vers la certification de l’élimination de la maladie. Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes n’ont jamais entendu parler de la maladie, ce qui représente un profond symbole de progrès, que nous pouvons continuer à reproduire, j’en suis persuadé.




Dix cadres du ministère de la santé certifiés pour renforcer la lutte contre le paludisme au Bénin 

La salle de réunion du cabinet du ministère de la Santé a abrité, ce jeudi 30 janvier 2024, la cérémonie de remise de certificats aux lauréats de la première cohorte du programme de renforcement des compétences en leadership, management et gouvernance pour l’éradication du paludisme (ALAMIME). Dix cadres du ministère ont ainsi été formés à travers un parcours alternant formations en ligne et en présentiel.

Lutte contre le paludisme des cadres certifés

Dans le cadre de la lutte contre le paludisme au Bénin, dix cadres du ministère de la Santé ont reçu, ce jeudi 30 janvier 2025, leurs attestations après avoir suivi une formation intensive en leadership, management et gouvernance.

Cette initiative, portée conjointement au Benin par le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) et l’Institut Régional de Santé Publique (IRSP), vise à doter les acteurs clés de compétences renforcées pour atteindre l’objectif national d’élimination de la maladie d’ici 2030.  Elle s’inscrit dans le cadre du projet ALAMIME incluant 13 pays africains francophones et anglophones mis sous le leadership de l’université de Makekere en Ouganda.

Présent à la cérémonie, la coordonnatrice du projet au Benin, le professeur Colette AZANDJEME, enseignante-chercheure a l’IRSP a salué la persévérance des participants et demandé que toutes les notions acquises soient maintenant utilisées pour des actions concrètes sur le terrain par la mise en œuvre des plans élaborés. Elle a exhorté les 36 nouveaux participants de la deuxième cohorte du Benin à prendre le pas et donner le meilleur d’eux même dans la riche expérience qui est prévue pour eux dans la formation qui va commencer au cours du mois de février.

A sa suite, le Directeur de la formation, le professeur Ghislain SOPOH, enseignant-chercheur à l’IRSP et représentant du directeur de l’IRSP a rappelé le contexte de la formation, ses objectifs et son déroulement. Il a ensuite proclamé les résultats. Les impétrants ont alors reçu leurs certificats.

Germain PADONOU, Directeur du Centre de Recherche Entomologique de Cotonou, a salué l’engagement des lauréats. « Chers participants, chers lauréats, c’est un grand plaisir pour nous de vous encourager dans cette démarche qui suscite notre engagement formel dans la lutte contre le paludisme. Félicitations à vous et courage aux prochaines cohortes ! », a-t-il déclaré. 

Le Dr Rock AÏKPON, mentor de la formation et coordonnateur national adjoint du PNLP, a souligné l’importance de ce programme. « Il s’agit d’une formation très riche, alternant apprentissages en ligne et sessions en présentiel à Lomé. Les lauréats ont été suivis dans leur stage et leur rédaction de mémoire. Aujourd’hui, nous sommes heureux de voir cette première cohorte couronnée de succès », a-t-il affirmé. 

Pour M. Toumadougou, DPAF du ministère, représentant le ministre de la sante, c’est une réelle fierté que de voir de telle initiative de renforcement de capacite des professionnels de la sante visant à réduire l’impact néfaste d’une maladie qui nuit à tous.

Parlant au nom des lauréats, Saka Iréné AMOUSSOU, chef du service Partenariat et Interventions à base communautaire du PNLP, a insisté sur l’impact des compétences acquises. « Aller vers l’élimination du paludisme d’ici 2030 nécessite des compétences solides. Ces cadres joueront un rôle clé au sein du ministère de la Santé pour atteindre cet objectif. » 

Il a exprimé la satisfaction et l’engagement de tous les lauréats à mettre en pratique les connaissances acquises. Cette initiative marque une étape importante dans le renforcement des capacités des acteurs de la santé publique et témoigne de la détermination du Bénin à éradiquer le paludisme.

Opportune AHITCHEME




Le Niger, premier pays africain à éliminer l’onchocercose selon l’OMS

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) félicite le Niger pour avoir satisfait aux critères d’élimination de l’onchocercose, devenant ainsi le cinquième pays au monde et le premier pays en Afrique à être reconnu par l’OMS pour avoir interrompu la transmission du parasite Onchocerca volvulus.

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« Éliminer une maladie est une réussite majeure qui exige un dévouement sans faille », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Je félicite le Niger pour son engagement à libérer sa population de cette maladie cécitante et stigmatisante qui cause tant de souffrances humaines parmi les plus pauvres.

Ce succès témoigne une fois de plus des progrès remarquables que nous avons accomplis dans la lutte contre les maladies tropicales négligées et offre de l’espoir aux autres nations qui luttent encore contre l’onchocercose, prouvant que l’élimination est possible. »

L’onchocercose, communément appelée cécité des rivières, est une maladie parasitaire qui constitue la deuxième cause infectieuse de cécité dans le monde, après le trachome. Elle est transmise à l’homme par la piqûre de mouches noires infectieuses, principalement présentes dans les zones riveraines. La maladie touche principalement les populations rurales d’Afrique subsaharienne et du Yémen, avec des zones endémiques plus petites dans certaines régions d’Amérique latine.

Efforts et partenariats efficaces menés par les pays

Entre 1976 et 1989, dans le cadre du Programme de lutte contre l’onchocercose en Afrique de l’Ouest (OCP) de l’OMS, le Niger a entrepris des mesures de lutte antivectorielle en pulvérisant des insecticides qui ont considérablement réduit les niveaux de transmission de l’onchocercose. Suite au don d’ivermectine par Merck, Sharpe & Dohme (MSD), les zones encore touchées par la filariose lymphatique (FL) ont fait l’objet d’une administration massive de médicaments (AMM) à base d’ivermectine et d’albendazole de 2008 à 2019, suivie d’une surveillance. Étant donné que l’ivermectine est efficace contre les deux maladies et que les zones ciblées par l’AMM contre la FL étaient également endémiques pour l’onchocercose, cette intervention a également contribué à interrompre la transmission du parasite Onchocerca volvulus .

Le Niger a commencé les évaluations préliminaires sur l’interruption de la transmission de l’onchocercose en 2014 après avoir arrêté la DMM contre la FL dans la plupart des zones. Ces évaluations ont été suivies d’enquêtes entomologiques et épidémiologiques qui ont révélé que la combinaison de médicaments et de lutte antivectorielle avait réussi à éliminer la transmission de l’onchocercose, comme en témoigne la réduction de la prévalence d’environ 60 % à 0,02 %.

Outre les interventions de lutte antivectorielle et les dons de médicaments de MSD, un facteur clé du succès du Niger est le partenariat entre le gouvernement nigérien, l’OMS et les organisations non gouvernementales, qui a permis de mobiliser des ressources et un soutien technique. Le suivi continu de la prévalence de la maladie et de son impact a permis d’ajuster les stratégies en temps opportun et de garantir l’efficacité des interventions.       

 « L’onchocercose est depuis longtemps à l’origine d’immenses souffrances humaines. Elle entrave également le développement économique des communautés touchées, éloignant les populations des rivières, qui sont souvent vitales pour leurs moyens de subsistance », déclare le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Le succès du Niger met fin à ce fardeau pour sa population. Il positionne également le Niger comme un modèle pour l’élimination des maladies tropicales négligées en Afrique. Le pays a déjà démontré son leadership en matière de santé publique en éliminant la maladie du ver de Guinée en 2013. Aujourd’hui, il franchit une nouvelle étape historique. »

À l’échelle mondiale, 54 pays ont éliminé au moins une maladie tropicale négligée. Le Niger rejoint quatre autres pays qui ont été vérifiés par l’OMS pour l’élimination de l’onchocercose, tous dans la Région des Amériques : la Colombie (2013), l’Équateur (2014), le Guatemala (2016) et le Mexique (2015).

Dans la région africaine de l’OMS, 21 pays ont éliminé au moins une maladie tropicale négligée. L’onchocercose est la deuxième maladie tropicale négligée éliminée au Niger : le pays a été certifié exempt de transmission de la dracunculose (maladie du ver de Guinée) en 2013.




La campagne « Aller plus loin » de Speak Up Africa, amplifie la lutte contre les MTN

À l’occasion de la Journée mondiale des maladies tropicales négligées (MTN), Speak Up Africa répond à l’appel mondial « Unir, Agir, Éliminer » avec son initiative ALLER PLUS LOIN. Cette initiative repousse les frontières de la lutte contre les MTN en mobilisant une coalition diversifiée de porte-voix.

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La campagne « Aller plus loin » mobilise un large éventail d’acteurs – artistes, athlètes et personnes touchées par les MTN – avec une attention particulière portée aux femmes et aux jeunes. Elle vise à construire un mouvement communautaire avec trois objectifs principaux : faire des MTN une priorité dans l’agenda sanitaire, augmenter les investissements, et développer des solutions centrées sur les personnes et leurs communautés. Cette initiative est cruciale alors que plus d’un milliard de personnes dans le monde sont touchées par ces maladies évitables et traitables, le continent africain supportant à lui seul 40 % de cette charge.

La Journée mondiale des MTN est l’occasion de célébrer les progrès réalisés : vingt-deux nations africaines ont déjà éliminé au moins une MTN, et plusieurs d’entre elles en ont éliminé plus d’une, ce qui témoigne du fort engagement du continent en faveur de la santé publique. Le monde est maintenant à mi-chemin de l’objectif de la feuille de route 2030 de l’OMS sur les MTN, visant l’élimination d’au moins une MTN dans 100 pays d’ici 2030.

Cette journée est également l’occasion d’aborder les défis qui nous attendent : le renforcement des systèmes de santé, le lien entre les MTN et le changement climatique dans un monde confronté à des changements environnementaux croissants et le manque d’approches centrées sur la personne et dirigées par la communauté.

L’initiative ALLER PLUS LOIN explore de nouvelles opportunités dans la lutte contre les MTN en impliquant les personnes et les communautés affectées par les maladies tropicales négligées. Nous mettons à profit leur expertise inestimable et veillons à ce que les solutions soient adaptées aux besoins réels. Nous défions et allons plus loin que les approches traditionnelles de plaidoyer en santé en encourageant la collaboration intersectorielle, en amplifiant les voix communautaires et en favorisant des partenariats inclusifs. Ces champions illustrent la puissance de la diversité, établissant une nouvelle norme pour ce que signifie unir, agir et éliminer les MTN.

« À travers ALLER PLUS LOIN, nous amplifions les voix des artistes, des athlètes et des leaders communautaires à travers l’Afrique pour transformer notre façon de lutter contre les maladies tropicales négligées. En apportant ces perspectives diverses aux décideurs, nous créons l’élan politique et l’engagement communautaire nécessaires pour éliminer définitivement les MTN », déclare Yacine Djibo, Directrice Exécutive et Fondatrice de Speak Up Africa.

Pour la Journée mondiale des MTN, l’initiative ALLER PLUS LOIN rassemblera des jeunes leaders, des musiciens et des artistes à travers le Sénégal, le Kenya et l’Éthiopie et reliera les communautés grâce au pouvoir du sport au Bénin et au Sénégal. En partenariat avec la Basketball Africa League (BAL), les jeunes apprendront comment prévenir et combattre les MTN dans leurs communautés et leurs adversaires sur le terrain en participant à un match de basketball. Au Niger, Burkina Faso et Kenya, des communautés organiseront également des ateliers et des dépistages pour sensibiliser et améliorer la détection dans leurs communautés.

Des champions à travers l’Afrique s’uniront pour soutenir l’élimination des MTN en cette Journée mondiale des MTN en utilisant leurs voix, leurs plateformes et leur expertise pour assurer la durabilité, l’efficacité et l’équité dans la lutte contre les MTN.

L’heure est à l’action. Nous appelons les dirigeants mondiaux à démontrer leur engagement en intégrant les objectifs d’élimination des MTN dans les politiques nationales de santé, en allouant des lignes budgétaires dédiées et en intégrant les programmes MTN dans les plans de couverture sanitaire universelle.

Notre réussite collective repose sur une action coordonnée à tous les niveaux : les gouvernements doivent renforcer leurs financements nationaux, le secteur privé doit investir dans des solutions innovantes de distribution des traitements, et les partenaires financiers doivent maintenir leur appui vital. Car ne rien faire coûtera bien plus cher que d’agir pour l’élimination de ces maladies.

Ensemble, nous devons aller plus loin que les approches traditionnelles et forger de nouveaux partenariats qui placent les communautés affectées au centre des solutions. En cette Journée mondiale des MTN, rejoignez-nous pour construire un avenir où les maladies tropicales ne seront plus négligées.




Santé maternelle et périnatale : UrbanBirth pour éclairer les défis complexes des villes africaines

À première vue, les villes, avec leur concentration élevée en infrastructures de santé, semblent offrir un meilleur accès aux services médicaux, y compris pour les femmes enceintes et les nouveau-nés, par rapport aux zones rurales.

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Santé maternelle et périnatale (1)

Pourtant, les femmes et les femmes et les nouveau-nés des villes rencontrent des défis sanitaires, spécifiques, complexes qui engendrent des souffrances et des décès évitables. C’est pourquoi le Collectif UrbanBirth s’engage dans la production de données qui permettent d’analyser ces défis dans trois zones urbaines d’Afrique subsaharienne. 

Le signal est donné. « Nous voulons contribuer à atteindre zéro décès maternel évitable dans les villes », déclarent les membres du collectif UrbanBirth dans une publication réalisée à l’occasion de la Journée de sensibilisation à la santé maternelle, le 23 janvier 2024. Ces chercheurs, décideurs et acteurs de mise en œuvre, la trentaine, voudraient mettre en lumière, les enjeux de l’accès aux soins maternels et néonatals de qualité, souvent compromis par les pressions liées à l’urbanisation. « Les contextes actuels, marqués par une urbanisation galopante, des catastrophes naturelles, la crise climatique et des épidémies récurrentes, exigent des villes qu’elles développent et mettent en œuvre des stratégies cohérentes pour garantir des soins maternels et néonatals équitables », soulignent-ils. 

En réalité, l’Afrique subsaharienne concentre à elle seule 68 % des décès maternels à l’échelle mondiale. Avec la projection selon laquelle, d’ici 2050, deux tiers de la population mondiale vivront en zones urbaines — et que 90 %des 2,5 milliards de citadins supplémentaires résideront en Afrique et en Asie—, il devient impératif d’agir avec efficacité. « Notre mission est de mener des recherches percutantes, adaptées aux spécificités locales, afin d’aborder les problèmes complexes de la santé maternelle et néonatale en milieu urbain », précisent les chercheurs. Pour répondre à ces défis, le collectif va s’appuyer entre autres sur l’imagerie satellitaire, les enquêtes nationales et les données sociodémographiques, intégrées dans un cadre de modélisation géospatiale avancé. 

Ces travaux visent à définir un nouvel indice de vulnérabilité de la santé maternelle couvrant les trois dernières décennies dans une vingtaine de villes. « Cet indice englobe divers facteurs de vulnérabilité, notamment les contraintes environnementales, les déterminants sociodémographiques, la charge de morbidité, l’accès limité ou de qualité insuffisante aux soins, ainsi que les dysfonctionnements des systèmes de santé », précise le collectif  

Une attention particulière sera ensuite portée sur les trois grandes agglomérations pilotes : le Grand Conakry, le Grand Nokoué et Lubumbashi, où des données complémentaires sur l’offre de soins seront collectées et analysées. Outre la recherche, UrbanBirth s’engage à rendre les résultats accessibles aux communautés non scientifiques à travers des articles de blog et des publications sur les réseaux sociaux. Le collectif constitue également une plateforme de formation et d’apprentissage mutuel entre institutions et chercheurs. Cette dynamique inclut notamment l’encadrement d’étudiants en doctorat et de chercheurs postdoctoraux. 

Le collectif UrbanBirth est un partenariat d’institutions de recherche créé en2024. Il regroupe l’Institut de médecine tropicale d’Anvers (Belgique), l’École de Santé publique de l’Université de Lubumbashi (ESP/UNILU, RDC), le Centre d’excellence africain pour la prévention et le contrôle des maladies transmissibles (CEA-PCMT, Guinée) et le Centre de recherche en reproduction humaine et en démographie (CERRHUD, Bénin). 




Dispositif pour la sécurité des patients au Bénin : L’A.R.S forme la 2è cohorte de formateurs nationaux

L’Autorité de Régulation du secteur de la Santé (A.R.S) poursuit son processus de formation des formateurs sur le dispositif pour la sécurité des patients. Après une session réussie à Grand-Popo la semaine dernière, c’est la ville de Parakou qui accueille cette fois-ci les délégués des départements de l’Atacora, de la Donga, des Collines et du Zou.

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Cette formation est destinée à un public composé de Directeurs Départementaux de la Santé (DDS), de Médecins-Coordonnateurs de Zones Sanitaires (MCZS), de Directeurs d’hôpitaux et de Responsables de comités de gouvernance de la sécurité des patients. L’objectif principal est de leur permettre d’acquérir une meilleure connaissance et une compréhension approfondie des domaines, normes et critères du dispositif pour la sécurité des patients.

Débutée le lundi 20 janvier 2025, la formation est structurée autour de 19 modules couvrant divers aspects clés tels que :

  • Le contexte international de la sécurité des patients
  • La définition des concepts fondamentaux
  • Une vue d’ensemble du dispositif pour la sécurité des patients
  • Les éléments de base d’une évaluation
  • Le processus et les outils de contrôle
  • La sécurité péri-opératoire
  • La sécurité de l’accouchement
  • La sécurité médicamenteuse

En plus des sessions théoriques, la formation comprend des travaux de groupe et une phase de terrain. Cette dernière permettra aux participants d’effectuer des évaluations pratiques dans divers établissements de santé, renforçant ainsi leurs compétences et leur expérience sur le terrain.

La session de Parakou prendra fin le vendredi 25 janvier 2025. Au terme de cette formation intensive, les 50 participants de cette nouvelle cohorte seront outillés pour jouer un rôle essentiel dans l’application, le maintien et la diffusion des meilleures pratiques en matière de qualité des soins et de sécurité des patients. Ils seront en mesure de conduire des formations en cascade afin de garantir l’installation progressive d’une culture de sécurité des patients au sein des établissements de santé du pays.

Cette initiative de l’A.R.S constitue une avancée significative dans le renforcement du système de santé béninois, avec pour objectif ultime d’améliorer la sécurité et la qualité des soins dispensés à la population.

Megan Valère SOSSOU




Accès aux soins de santé au Bénin : Go Médical, une application pour la prise de rendez-vous et la gestion des dossiers médicaux

« Go médical », une application de prise de rendez-vous et de gestion des dossiers médicaux facilite les soins de santé aussi bien par les médecins que pour les patients…

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Dans la clinique Citadelle du cœur à Parakou, le jeune médecin cardiologue nommé Dr. Dakpo Marius scrute son téléphone portable. Non pas pour vérifier ses messages, mais pour consulter un dossier médical électronique via Go Médical, une plateforme qui redéfinit l’accès aux soins médicaux au Bénin. « Avant Go Médical, nous passions des heures à chercher les dossiers imprimés des patients. Maintenant, tout est à portée de main », explique-t-il avec enthousiasme. « Avant, pour les soins de notre Papa, je devais passer des heures dans des files d’attente avant de prendre un rendez-vous et de payer les frais de consultation. » témoigne Sylvestre Adiba, résident à Parakou. Quand à Dame Modoukpe, elle raconte sa mésaventure avec son carnet de soin : « Lors d’un voyage de Abomey – Calavi pour Bohicon, j’avais oublié de garder sur moi mon carnet de soin. Pour un malaise exigeant à faire des analyses médicales. J’avais le choix d’aller chercher mon carnet de soin à Calavi ou à refaire les analyses. Finalement, j’ai dû refaire certaines analyses médicales avec les coûts redondants. »

Comme eux, nombreux sont ces patients à se plaindre des files d’attentes interminables et les difficultés liés à la gestion des dossiers médicaux. Des réalités auxquelles, Go Médical apporte des solutions pratiques. Depuis son lancement le 24 novembre 2017 par le jeune Gilles Kounou, Ingénieur en génie logiciel et système d’informations et fondateur de la société Open SI, Go Médical, transforme progressivement l’accès aux services de santé au Bénin. L’objectif selon Gilles est de faciliter l’accès aux soins de santé en rapprochant le patient de son médecin. En effet, cette plateforme e-santé disponible en version mobile et web est utilisée à la fois par les patients ou accompagnants, les médecins et agents administratifs du secteur.

« J’avais besoin qu’un médecin dermatologue pour un mal. Go Médical m’aide à mieux gérer mon temps. Une fois les rendez-vous enregistrés, la plateforme envoie automatiquement des alertes aux patients pour leur rappeler leur consultation 24 heures à l’avance. Elle offre également la possibilité aux patients de choisir eux-mêmes leur créneau, ce qui simplifie les choses. » a expliqué Challa Laetitia, secrétaire principale à la clinique Baguidi-Parakou.

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Aujourd’hui, Go Médical compte plus de 10 000 utilisateurs, il met à disposition des patients un éventail de services qui simplifient leur parcours en cas de soins. Il comporte l’annuaire des médecins spécialistes et généralistes du Bénin avec plus de 300 profils de plus de 60 centres de santé.

Grâce au carnet numérique de santé, les antécédents médicaux des patients sont stockés en ligne. Ce qui permet un suivi optimal, même en cas de changement de centre de santé. Romaric Agbodjanto, agent commercial et superviseur d’équipe, explique : « L’application permet de consulter l’annuaire des médecins et de prendre rendez-vous depuis chez soi en payant les frais de consultation pour soi ou pour de tiers.»

Impact sur la réduction des inégalités

Pour les professionnels de santé, la plateforme optimise la gestion des rendez-vous. Selon Dr. Philippe Emmanuel Johnson, directeur de la clinique Les Grâces à Cotonou, « Go Médical fluidifie la gestion des consultations et les rappels de rendez-vous par SMS incitent les patients à respecter leurs engagements. » Le cardiologue Dakpo Marius ajoute, « En fin de journée, je peux consulter les statistiques des patients rencontrés et ceux programmés pour le lendemain, ce qui facilite mon organisation. »

Il est difficile d’avoir un rendez-vous avec un médecin spécialiste en raison de leur effectif pour lequel ils devraient se déplacer en permanence d’un Hôpital à un autre à travers le pays.

Pour Emmanuel Gbavou, développeur mobile et web, l’amélioration de la qualité des soins dans le secteur sanitaire au Bénin passe par la mise en place d’un système automatisé de gestion des dossiers patients, une solution essentielle pour moderniser et rendre favorable les services de santé.

A Go Médical, en plus de la prise de rendez-vous et la gestion des dossiers médicaux, il est possible de se géo localiser par rapport aux pharmacies de garde et de connaitre le prix des produits pharmaceutiques.

L’une des fonctionnalités phares de Go Médical est la téléconsultation, qui permet aux médecins d’offrir des avis à distance, une avancée cruciale pour les patients vivant dans des zones reculées. Des initiatives de ce type reçoivent le soutien du ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin. Lors d’une rencontre de haut niveau à Cotonou, avait indiqué que les technologies de l’information et de la communication (TIC) possèdent un potentiel considérable pour améliorer la qualité, l’accès et la sécurité des soins de santé au bénéfice des patients.

Cependant de nombreux défis restent encore à relever selon les acteurs. Il s’agit des difficultés liées à la connectivité et l’analphabétisme numérique qui continuent de freiner l’utilisation massive de la plateforme. Le Bénin compte 12 535 929 d’habitants selon le RGPH 2021. Pour cette taille de population, il n’y a qu’un médecin pour 13 913 habitants selon les dernières données recueillies au Service de gestion du système d’information partagées par la Direction de la programmation et de la perspective du ministère de la santé. De 6 769 914 à 10 008 749 respectivement en 2002 et en 2013, le Bénin a connu une croissance de sa population de plus de 3 500 000.

Selon le rapport 2021 de la Direction de la programmation et de la perspective du ministère de la santé, 12 535 929 béninois se partagent 803 centres de santé publique sans oublier les cliniques privées installées avec une meilleure organisation chaque béninois pourra avoir accès aux soins de santé.

Avec la croissance démographique, il est vrai que les hôpitaux ou centres de santé connaissent une affluence mais il est irréfutable de se servir du numérique pour contenir le flux d’usagers.

Go Médical envisage d’intégrer un service de livraison de médicaments à domicile, ce qui répondrait aux besoins des patients les plus vulnérables. Avec une adoption croissante et des fonctionnalités toujours plus performantes, cette plateforme est un exemple prometteur de la manière dont la technologie peut améliorer les systèmes de santé en Afrique.

Megan Valère SOSSOU




Droits en santé sexuelle et reproductive au Bénin: l’ONG New World crée des clubs à Domè

Après le succès de sa première phase, le projet de lutte contre les grossesses précoces et à promouvoir des méthodes contraceptives responsables, conduit par l’ONG New World entame une nouvelle phase. Une nouvelle phase qui vise à créer des clubs DSSR mixtes dans quatre villages de l’arrondissement de Domè autour des questions de santé sexuelle et reproductive. Les filles et les adolescentes à Domè, commune de Zogbodomè, deviennent des ambassadrices pour les Droits en Santé Sexuelle et Reproductive.

Ce samedi 28 décembre 2024, l’ONG New World, en partenariat avec Plan International Bénin et avec le financement de YCF3, a mis en place des Clubs sur les Droits en Santé Sexuelle et Reproductive à Domè.

Au cours de cette journée, des jeunes filles, adolescentes et femmes de la communauté ont participé à des séances de sensibilisation axées sur l’hygiène menstruelle. Des ateliers pratiques ont été également organisés pour apprendre à fabriquer des serviettes hygiéniques écologiques adaptées aux besoins de chaque femme.

Selon Déo Gratias Bonou, chargé de projet à l’ONG New World, il s’agit de former des adolescentes pour qu’elles deviennent des ambassadrices des droits en santé sexuelle et reproductive au sein de leurs communautés.

« Nous avons appris comment fabriquer les serviettes hygiéniques selon les caractéristiques de chaque femme. C’est une véritable avancée pour nous. », s’est réjouie l’une des participantes Ahonnon Débora.

Lokonon Sylvie, également participante, a souligné: « Les précieux savoirs que nous venons d’acquérir feront de nous des femmes exemptes de maladies sexuelles. Nous comprenons désormais nos droits en santé sexuelle et reproductive et sommes prêtes à les partager avec nos communautés. »

Les autorités locales, notamment le Chef d’arrondissement, les délégués, et les pairs éducateurs formés lors de la première phase, sont partie prenantes de ce projet.

Adjakpa Nadège, une participante, a exprimé sa gratitude envers l’ONG : « Je salue l’initiative de l’ONG New World, car elle vient de nous sauver de l’ignorance. Nous avons beaucoup appris et partagerons les connaissances acquises avec nos jeunes sœurs qui n’ont pas eu l’opportunité d’être ici avec nous. »

Amen Bouba, historienne et consultante en hygiène menstruelle, a animé les séances avec une approche inclusive et éducative. Selon elle, ces actions sont essentielles pour autonomiser les jeunes filles et favoriser une meilleure compréhension des enjeux liés à leur santé.

Avec cette nouvelle phase du projet, l’ONG New World sensibilise non seulement les jeunes filles mais aussi leur offre des outils concrets pour la fabrication de serviettes hygiéniques écologiques indispensables à une santé sexuelle et reproductive saine à Domè.

Constance AGOSSA




Patrick Atangana Fouda : Un héros de la lutte contre le VIH nous quitte

Tout comme la communauté internationale, l’ONUSIDA pleure la perte de Patrick Atangana Fouda, un activiste exceptionnel et une figure emblématique de la lutte contre le VIH. Militant infatigable et voix des personnes vivant avec le VIH, Patrick a consacré sa vie à défendre les droits humains, à promouvoir l\’accès aux soins et à briser le silence entourant cette maladie.

Vivant lui-même avec le VIH depuis sa naissance, Patrick Atangana Fouda a su transformer sa réalité personnelle en un puissant moteur de changement. Il a courageusement partagé son histoire pour sensibiliser à l\’importance de la prévention, de la prise en charge et, surtout, de la lutte contre la stigmatisation. À travers son propre parcours, il a incarné l\’espoir et la résilience, prouvant que vivre avec le VIH n\’est pas une limite, mais une opportunité de redéfinir les perceptions et d\’inspirer les autres.

À travers son plaidoyer courageux et ses interventions percutantes, il a rappelé à tous l’urgence d’agir pour garantir un accès équitable à la prévention, aux traitements et aux droits humains pour les personnes vivant avec le VIH. Une anecdote marquante de sa vie témoignage de son esprit combatif et de sa volonté d’agir. Lors d’une conférence internationale sur le VIH, Patrick avait pris la parole spontanément après un panel pour interpeller les décideurs. Avec une voix ferme et une passion palpable, il avait déclaré : « Je suis ici, vivant avec le VIH. Je ne suis pas seulement un chiffre dans vos rapports, je suis une personne avec des rêves, une famille, et une dignité. Faites plus que des promesses, agissez maintenant ! » Ses mots, empreints de sincérité et de force, avaient ému tous les participants, réaffirmant la nécessité de replacer les voix des personnes affectées au centre de nos stratégies et incitant plusieurs organisations présentes à renforcer leurs engagements pour les communautés les plus affectées.

Patrick a mené un combat acharné pour défendre les droits et le bien-être des jeunes vivant avec le VIH, particulièrement les enfants. Il était profondément convaincu que chaque enfant, indépendamment de son statut sérologique, mérite tout comme lui, une vie pleine de possibilités et d’espoir. À travers ses initiatives, il a plaidé pour un accès équitable aux traitements pour les enfants vivant avec le VIH, dénonçant les inégalités criantes dans l’accès aux médicaments pédiatriques.

Son travail auprès des jeunes, notamment ceux d’Afrique de l’Ouest et du Centre, a inspiré toute une génération à se lever contre la stigmatisation et à exiger un avenir meilleur. Avec l’appui de notre bureau il a fondé le Réseau Afrique de l’Ouest et Afrique Central de D’adolescents et Jeunes Positifs (RAJ+ AOC), la première organisation régionale francophone d’adolescent(e)s et jeunes vivant avec le VIH. Patrick croyait fermement que l’éducation, la sensibilisation et la solidarité sont des piliers essentiels pour mettre fin à la transmission du VIH et pour garantir des vies dignes et épanouies.

Son combat pour le SIDA pédiatrique reste l’une des contributions les plus marquantes de son parcours. Il s’est battu sans relâche pour que les enfants vivant avec le VIH reçoivent des traitements adaptés, insistant sur le fait qu’aucun enfant ne devrait mourir à cause d’un manque de médicaments ou d’une prise en charge inadéquate.

Son partenariat avec l’ONUSIDA a été d’une valeur inestimable. Patrick était non seulement une voix pour les communautés, mais aussi un allié stratégique dans nos efforts pour briser les chaînes de la stigmatisation et de la discrimination. Il a contribué à façonner des initiatives clés visant à améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH, tout en plaidant sans relâche pour des politiques inclusives et durables.

Patrick a joué un rôle central dans de nombreuses initiatives internationales visant à améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH. Ses interventions dans des forums mondiaux, ses collaborations avec des organisations de santé publique, et ses efforts pour renforcer les systèmes de santé en Afrique ont été déterminants. Grâce à son travail, des milliers de personnes ont pu accéder à des services vitaux, tandis que des communautés entières ont appris à mieux comprendre et soutenir les personnes vivant avec le VIH.

Mais Patrick n\’était pas seulement un militant. Il était une source d\’inspiration pour les jeunes et pour tous ceux qui le connaissaient. Sa force intérieure, son humanité et sa détermination à surmonter les défis étaient palpables dans chacune de ses actions. Quelques jours avant sa mort, aux côtés des collègues d’ONUSIDA, il participait activement aux travaux de préparation de la Conférence internationale sur le SIDA et les IST en Afrique (ICASA) au Ghana, pour s’assurer que la voix des jeunes était entendue. Alors que nous pleurons sa perte, nous restons résolus à poursuivre son combat avec la même détermination et la même passion qu’il incarnait.

La vie de Patrick Atangana Fouda témoigne de l\’impact qu\’une personne peut avoir en choisissant de transformer sa propre expérience en une force pour le bien commun. Son engagement et sa résilience continueront d\’inspirer les générations futures dans la lutte pour un monde sans VIH et sans stigmatisation.

C’est pourquoi au nom de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, j’adresse un message d’espoir et de détermination à tous les jeunes de notre région. Patrick croyait en votre force, en votre capacité à transformer vos défis en opportunités, et en votre pouvoir de bâtir un avenir sans stigmatisation ni exclusion.

En son honneur, je vous invite à poursuivre le combat qu’il a si courageusement mené. Faites entendre vos voix, engagez-vous pour le changement et inspirez le monde par votre résilience. Patrick aurait voulu que vous continuiez à vous battre, non seulement pour vous-mêmes, mais pour tous ceux qui comptent sur votre leadership et votre courage.

Repose en paix, Patrick. Ton combat et ton héritage vivront à travers ces jeunes que tu as tant aimés et défendus.

Berthilde Gahongayire




L\’UNFPA offre un don de plus d’un milliard de francs CFA au Ministère de la Santé du Bénin

Le mardi 10 décembre 2024, une cérémonie de remise de matériels, équipements et produits de santé d’une valeur totale de 1 177 800 506 francs CFA s’est tenue entre le représentant résident de l’UNFPA au Bénin, M. Richmond TIEMOKO, et le ministre de la Santé, Prof. Benjamin HOUNKPATIN.

Ce don représente un acte fort dans le renforcement du système de santé béninois, particulièrement dans les domaines de la santé maternelle, néonatale et reproductive.

Parmi les matériels remis, on retrouve 95 concentrateurs d’oxygène, pour améliorer la prise en charge des patients en situation d’hypoxie. 75 tables d’accouchement et 15 tables d’examen, pour optimiser les conditions de travail dans les maternités. 126 lits d’hospitalisation avec matelas et 44 autoclaves de 24 litres, indispensables pour la stérilisation des instruments médicaux. 37 ventouses obstétricales et 191 kits d’AMIU, pour appuyer les interventions obstétricales complexes. 50 000 comprimés d’Azithromycine (250 mg), utilisés pour prévenir les infections. 5 oxymètres de pouls et 2 tables de réanimation pour nouveau-nés, essentiels pour la surveillance et le soin des patients les plus vulnérables. 33 kits d’accouchement pour sage-femme, adaptés aux maternités SONU (Soins Obstétricaux et Néonatals d\’Urgence). 12 échographes et une table opératoire, pour renforcer les capacités diagnostiques et chirurgicales. Des modèles anatomiques, pour la formation des professionnels de santé.

L\’UNFPA a également fourni 1 ambulance et 1 véhicule de supervision pour le Département de l’Atlantique. 8 motos ambulances, afin de faciliter les références des patients vers les centres de santé communautaires. 32 motos pour les Agents de Santé Communautaires Qualifiés (ASCQ), afin de renforcer leur mobilité.

Le don est aussi composé des contraceptifs, des produits vitaux pour la santé maternelle, ainsi que des équipements innovants tels que : 4 000 ballons de tamponnement utérin et 15 000 draps gradués de collection des pertes sanguines, dont la réception est prévue dans les prochains jours.

Cette initiative de l’UNFPA vise à améliorer les soins de santé dans les structures publiques et à réduire les décès maternels et néonatals au Bénin. Le ministre de la Santé, Prof. Benjamin HOUNKPATIN, a exprimé sa gratitude envers l’UNFPA pour cet appui qui contribuera grandement à atteindre les objectifs nationaux en matière de santé.