Usage des drones au Bénin : la loi comme bouclier de la vie privée

Connus principalement pour leur usage dans des missions militaires autrefois, les drones sont devenus des outils indispensables dans divers domaines civils. Mais leur usage au Bénin est soumis à une réglementation stricte, sous peine de sanctions.

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« Il y a trois mois, lors d’une cérémonie d’inhumation dans mon quartier à Zakpo Adame, un drone a survolé notre concession alors que je prenais une douche à l’extérieur, près de notre chambre. J’ai été très dérangée de le voir juste au-dessus de ma tête. », a confié Eudoxie Aiclounon, depuis Bohicon perplexe quant à la finalité des enregistrements effectués.

Des témoignages comme celui-ci reflètent la préoccupation croissante des citoyens sur les drones qui peuvent être utilisés pour espionner des espaces privés, filmer des événements sans consentement, voire collecter des données sensibles.

Pour David Gnaha, photojournaliste et pilote drone, bien qu’il soit très difficile d’identifier formellement une personne dans une vue du ciel sauf cas exceptionnel, il est important de respecter la vie privée.

Au Bénin, l’organe en charge de la protection des données personnelles est l’Autorité de Protection des Données Personnelles (APDP). Bellor GANHOUNOUTO est Consultant délégué à la protection des données personnelles à l’APDP. Il explique que l’APDP, dans sa mission de veiller à la protection des données personnelles, organise des séances de formation et de sensibilisation. L’APDP peut se saisir d’office un dossier, tout comme toute personne se sentant victime peut également saisir l’autorité, a-t-il informé. A ce sujet, il déplore l’ignorance des auteurs et des victimes, des droits et devoirs en la matière.

Des mesures pour un usage éthique

L’Agence Nationale de l’Aviation Civile (Anac) est responsable de la régulation de l’utilisation des appareils volants au Bénin. Elle exige que tous les exploitants de drones, qu’ils soient à des fins ludiques ou professionnelles, adressent une demande formelle d’autorisation via son site web avant tout usage. La même démarche est également possible sur le site web des services publics.

« Tous les amateurs doivent savoir que le survol de drone exige qu’on ait une autorisation au niveau de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac) et en plus une formation certifiant. C’est pourquoi au niveau de notre creuset, nous accompagnons tous ceux qui sont passionnés à suivre une formation pour avoir le niveau et la certification requise afin de faire le survol de drone dans de meilleures conditions et éviter les dégâts », avait déclaré Daniel Tossou, président de l’Association Béninoise des Professionnels et Amateurs de Drone (Abepa-Drone) à nos confrères de Etele.

Du cadre juridique

Au Bénin l’utilisation des drones est encadrée par la règlementation technique relative à l\’utilisation des aéronefs pilotés à distance, adoptée le 17 Septembre 2018. La règlementation permet aux drones à usage ludique de monter jusqu’à 122 mètres de hauteur maximale tandis que ceux à usage professionnel sont limités à 91,5 mètres.

Selon Qowiyou FASSASSI, juriste spécialisé en droit du numérique, survoler un domicile privé avec un drone constitue une violation de la vie privée, donnant ainsi le droit aux personnes concernées de saisir la justice. Si l\’infraction est commise par une entreprise, elle risque une sanction selon l\’article 453 du Code du numérique qui considère comme grave toute atteinte à la vie privée.

Si pour le Juriste l\’article 20 de la Constitution protège l\’inviolabilité du domicile il n’en demeure pas moins du Code de l\’information et de la communication en ses articles 48 et 49, « toute personne a droit au respect de sa vie privée. Cela s’entend que toute personne est libre de gérer sa propre existence comme elle la pense sans craindre aucune ingérence extérieure et ou publicité. »

L\’Autorité de Protection des Données Personnelles (APDP) peut mettre en demeure en vertu de l’article 454 du Code du numérique. Quant au nouveau Code pénal, il prévoit dans son article 608, des peines allant de six mois à cinq ans d’emprisonnement et des amendes de 500 000 à 2 000 000 de francs CFA pour les infractions liées à l\’atteinte à la vie privée par l\’écoute, l\’enregistrement ou la transmission d\’images sans consentement. Cependant, lorsque la personne est dans un lieu public, la notion de vie privée ne s\’applique pas.

En attendant des dispositions légales plus spécifiques aux drones en matière de protection de la vie privée, les citoyens sont invités à contribuer au contrôle de l’usage des drones. L’APDP encourage à signaler tout abus, tandis que les professionnels multiplient les campagnes de sensibilisation et de formation aux bonnes pratiques.

Megan Valère SOSSOU

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Au Bénin, l’utilisation des drones est courante en raison de leur utilité pour la société, à des fins diverses, comme dans le cadre du projet d\’Autonomisation des femmes et du dividende démographique en Afrique subsaharienne (SWEDD) en 2021. En effet, pendant la pandémie de la COVID-19, des drones ont été utilisés pour livrer des médicaments dans des zones reculées, comme à Firou, une localité de la commune de Kérou, au nord du Bénin. Cela prouve que les drones peuvent desservir des zones reculées et inaccessibles en produits essentiels.
C’est le cas de Léopold Degbegnon, Ingénieur en Géodésie qui a utilisé le drone pour le calcul des réserves de granite sur le site d\’Okouta dans l\’arrondissement de Setto au centre Benin. Pour l’ingénieur, l’utilisation du drone est plus rapide, moins coûteuse avec des livrables plus précises que l’utilisation d’un avion, lente et plus coûteuse. En clair, l’utilisation des drones constitue des opportunités pour les domaines de la santé, de l’agriculture, de la cartographie, du divertissement et bien d’autres. Elle mérite d’être surveillée pour prévenir les dérives pouvant violer la vie privée d’autrui.




Patrick Atangana Fouda : Un héros de la lutte contre le VIH nous quitte

Tout comme la communauté internationale, l’ONUSIDA pleure la perte de Patrick Atangana Fouda, un activiste exceptionnel et une figure emblématique de la lutte contre le VIH. Militant infatigable et voix des personnes vivant avec le VIH, Patrick a consacré sa vie à défendre les droits humains, à promouvoir l\’accès aux soins et à briser le silence entourant cette maladie.

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Vivant lui-même avec le VIH depuis sa naissance, Patrick Atangana Fouda a su transformer sa réalité personnelle en un puissant moteur de changement. Il a courageusement partagé son histoire pour sensibiliser à l\’importance de la prévention, de la prise en charge et, surtout, de la lutte contre la stigmatisation. À travers son propre parcours, il a incarné l\’espoir et la résilience, prouvant que vivre avec le VIH n\’est pas une limite, mais une opportunité de redéfinir les perceptions et d\’inspirer les autres.

À travers son plaidoyer courageux et ses interventions percutantes, il a rappelé à tous l’urgence d’agir pour garantir un accès équitable à la prévention, aux traitements et aux droits humains pour les personnes vivant avec le VIH. Une anecdote marquante de sa vie témoignage de son esprit combatif et de sa volonté d’agir. Lors d’une conférence internationale sur le VIH, Patrick avait pris la parole spontanément après un panel pour interpeller les décideurs. Avec une voix ferme et une passion palpable, il avait déclaré : « Je suis ici, vivant avec le VIH. Je ne suis pas seulement un chiffre dans vos rapports, je suis une personne avec des rêves, une famille, et une dignité. Faites plus que des promesses, agissez maintenant ! » Ses mots, empreints de sincérité et de force, avaient ému tous les participants, réaffirmant la nécessité de replacer les voix des personnes affectées au centre de nos stratégies et incitant plusieurs organisations présentes à renforcer leurs engagements pour les communautés les plus affectées.

Patrick a mené un combat acharné pour défendre les droits et le bien-être des jeunes vivant avec le VIH, particulièrement les enfants. Il était profondément convaincu que chaque enfant, indépendamment de son statut sérologique, mérite tout comme lui, une vie pleine de possibilités et d’espoir. À travers ses initiatives, il a plaidé pour un accès équitable aux traitements pour les enfants vivant avec le VIH, dénonçant les inégalités criantes dans l’accès aux médicaments pédiatriques.

Son travail auprès des jeunes, notamment ceux d’Afrique de l’Ouest et du Centre, a inspiré toute une génération à se lever contre la stigmatisation et à exiger un avenir meilleur. Avec l’appui de notre bureau il a fondé le Réseau Afrique de l’Ouest et Afrique Central de D’adolescents et Jeunes Positifs (RAJ+ AOC), la première organisation régionale francophone d’adolescent(e)s et jeunes vivant avec le VIH. Patrick croyait fermement que l’éducation, la sensibilisation et la solidarité sont des piliers essentiels pour mettre fin à la transmission du VIH et pour garantir des vies dignes et épanouies.

Son combat pour le SIDA pédiatrique reste l’une des contributions les plus marquantes de son parcours. Il s’est battu sans relâche pour que les enfants vivant avec le VIH reçoivent des traitements adaptés, insistant sur le fait qu’aucun enfant ne devrait mourir à cause d’un manque de médicaments ou d’une prise en charge inadéquate.

Son partenariat avec l’ONUSIDA a été d’une valeur inestimable. Patrick était non seulement une voix pour les communautés, mais aussi un allié stratégique dans nos efforts pour briser les chaînes de la stigmatisation et de la discrimination. Il a contribué à façonner des initiatives clés visant à améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH, tout en plaidant sans relâche pour des politiques inclusives et durables.

Patrick a joué un rôle central dans de nombreuses initiatives internationales visant à améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH. Ses interventions dans des forums mondiaux, ses collaborations avec des organisations de santé publique, et ses efforts pour renforcer les systèmes de santé en Afrique ont été déterminants. Grâce à son travail, des milliers de personnes ont pu accéder à des services vitaux, tandis que des communautés entières ont appris à mieux comprendre et soutenir les personnes vivant avec le VIH.

Mais Patrick n\’était pas seulement un militant. Il était une source d\’inspiration pour les jeunes et pour tous ceux qui le connaissaient. Sa force intérieure, son humanité et sa détermination à surmonter les défis étaient palpables dans chacune de ses actions. Quelques jours avant sa mort, aux côtés des collègues d’ONUSIDA, il participait activement aux travaux de préparation de la Conférence internationale sur le SIDA et les IST en Afrique (ICASA) au Ghana, pour s’assurer que la voix des jeunes était entendue. Alors que nous pleurons sa perte, nous restons résolus à poursuivre son combat avec la même détermination et la même passion qu’il incarnait.

La vie de Patrick Atangana Fouda témoigne de l\’impact qu\’une personne peut avoir en choisissant de transformer sa propre expérience en une force pour le bien commun. Son engagement et sa résilience continueront d\’inspirer les générations futures dans la lutte pour un monde sans VIH et sans stigmatisation.

C’est pourquoi au nom de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, j’adresse un message d’espoir et de détermination à tous les jeunes de notre région. Patrick croyait en votre force, en votre capacité à transformer vos défis en opportunités, et en votre pouvoir de bâtir un avenir sans stigmatisation ni exclusion.

En son honneur, je vous invite à poursuivre le combat qu’il a si courageusement mené. Faites entendre vos voix, engagez-vous pour le changement et inspirez le monde par votre résilience. Patrick aurait voulu que vous continuiez à vous battre, non seulement pour vous-mêmes, mais pour tous ceux qui comptent sur votre leadership et votre courage.

Repose en paix, Patrick. Ton combat et ton héritage vivront à travers ces jeunes que tu as tant aimés et défendus.

Berthilde Gahongayire




Le Mobile Money, terreau de l’agriculture au Bénin

Le Mobile Money booste l’activité agricole autrefois confrontée aux barrières géographiques, aux difficultés de trésorerie, à la lourdeur administrative, à l’insécurité et aux retards de paiement, souvent causés par des circuits bancaires classiques.

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Un agriculteur avec son téléphone mobile

Selon les données de l’Enquête Statistique Agricole de la Direction de la Statistique Agricole, la production de soja est passée de 421 886 tonnes en 2022 à 520 929 tonnes en 2023, soit une croissance de 19 %. Quant au maïs, la production a progressé de 1 619 605 tonnes en 2022 à 2 059 254 tonnes en 2023, une hausse remarquable de 27,1 %, attribuable aux paiements en ligne.

Firmin et dame Adagbe témoignent des gains en temps, en sécurité et en productivité. « Grâce à ce système, nous avons vendu notre maïs à des acheteurs de Cotonou sans nous déplacer. Les paiements sont instantanés et sécurisés », raconte Dame Adagbe.

Firmin renchérit, parlant de la plateforme mise en place par l\’Association de Lutte pour la Promotion des Initiatives de Développement (ALIDé) : « Avec la solution Bank to Wallet, les frais de transaction sont fixes : seulement 200 F CFA par opération, quel que soit le montant. Le remboursement aussi se fait directement sur la plateforme ».

Aujourd’hui, la plateforme de ALIDé compte plus de 12 000 utilisateurs actifs, composés d’agriculteurs, de commerçants, de fournisseurs d’intrants, de transformateurs et bien d’autres.

Firmin Matchi, producteur de soja résidant à Ansèkè, une localité de la commune de Ouèssè, située à plus de 330 kilomètres de Cotonou, raconte : « C’était vraiment difficile d’effectuer des transactions financières pour un achat d’intrants ou pour vendre un sac de soja. Je faisais plusieurs navettes avec l’état défectueux de la route et le coût élevé du transport avant même d’obtenir des crédits agricoles ».

Quant à dame Adagbe, dite Maman Ro, productrice et commerçante de maïs dans la localité de Mougnon, commune de Djidja, les structures financières dites décentralisées ne l’étaient pas vraiment. Elle explique : « Il fallait attendre deux, trois, voire quatre mois pour obtenir un crédit agricole. Les agences secondaires renvoyaient les dossiers aux principales pour traitement, ce qui impliquait des navettes épuisantes physiquement, financièrement et psychologiquement ». Elle ajoute qu’auparavant, avec des crédits difficilement contractés, elle devait se déplacer avec d\’importantes sommes d\’argent en liquide, ce qui l\’exposait aux risques de braquage.

Comme Firmin et dame Adagbe, nombreux sont les agriculteurs et agricultrices confrontés à d’énormes difficultés pour effectuer des transactions financières depuis leur localité.

Une tonne à l’hectare

La plateforme de paiement instantané déployée par ALIDé a permis de transformer la réalité financière des agriculteurs.

Firmin Matchi, a vu sa production s’améliorer grâce à ces paiements instantanés. Aujourd’hui, il cultive 10 hectares contre seulement 3 auparavant, avec une production de soja variant entre 500 kg et 1 tonne à l’hectare.

Des progrès facilités par les crédits agricoles obtenus via ALIDé enregistrée dans la base de données, MoMo Marchands de MTN Bénin en tant qu’accepteur.

Nicaise Ganhounouto, Assistant du Responsable marketing et exploitation à ALIDé, explique : « Depuis 2018, avec l’appui de l’un de nos partenaires, nous avons proposé aux producteurs la solution Bank to Wallet en collaboration avec le réseau de téléphonie MTN Bénin. Ce service permet d’effectuer des transactions directement depuis un téléphone mobile. Les clients peuvent décaisser un crédit ou rembourser via la même plateforme ».

L\’initiative de ALIDé s\’inscrit dans un environnement favorable où le mobile money connaît une croissance accélérée au Bénin. Selon les données des opérateurs MTN Bénin, Moov Africa et Celtiis, partagées avec l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et de la Poste (ARCEP), le nombre de comptes mobile money a triplé entre 2019 et 2023.

De 3 707 281 utilisateurs actifs recensés au dernier trimestre 2019, le Bénin a atteint 11 171 087 utilisateurs au dernier trimestre 2023, soit un taux de pénétration supérieur à 88 %. Ce qui signifie que 8 Béninois sur 10 possèdent au moins un compte d’argent mobile actif.

Pour Colette Kiki Houeze Biga, experte en financement agricole, la numérisation des services financiers a réduit le fossé entre les populations rurales et urbaines. Elle déclare : « Ce système favorise la fluidité des transactions et la traçabilité des flux financiers, un élément capital dans l’accès au financement ».

Elle ajoute : « L\’activité agricole est saisonnière. Quand un financement ne vient pas au moment indiqué, cela compromet toute la saison. À long terme, l’accès rapide aux services financiers améliore la productivité et la compétitivité des filières agricoles ».

« Aujourd’hui, 1 400 milliards de dollars transitent chaque année sur près de 1,75 milliard de comptes enregistrés, soit environ 2,7 millions de dollars par minute », indique le rapport 2023 du Groupe Special Mobile Association (GSMA), une organisation mondiale qui rassemble l’écosystème de la téléphonie mobile.

Dans ce contexte où l\’Afrique de l\’Ouest s\’impose comme un leader mondial du mobile money, le Bénin ne fait pas exception. Le pays s\’appuie sur le développement numérique pour transformer la vie de milliers d\’agriculteurs. Toutefois, certains obstacles persistent. Le manque d’éducation financière et numérique, ainsi que la couverture limitée du réseau mobile dans certaines zones rurales, freinent encore l’adoption généralisée du Mobile Money.

Megan Valère SOSSOU




Ces pesanteurs qui clouent au sol les innovations africaines

Bien qu’elles répondent aux besoins du continent, les solutions africaines sont souvent étouffées par le caractère extraverti de nos habitudes de consommation, entre autres.

  • En plein essor dans de nombreux domaines, les innovations africaines peinent paradoxalement à s’imposer
  • Reflexe des importations, complexe du colonisé et absence de politiques nationales sont les raisons citées
  • On invite les Etats à avoir de véritables politiques de R&D et les innovateurs à se mettre en réseau
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« Cette machine que vous voyez est mise au point pour rendre le travail des menuisiers moins pénible », explique à SciDev.Net Fatoumata Binta Diallo, ingénieure à la Dakar American University of Science & Technology (DAUST) et membre d’une équipe d\’innovateurs venus présenter leurs innovations au salon d’exposition dénommé DAUST Impact, tenu au mois de mai dernier.

La DAUST est une école spécialisée dans la formation aux métiers de l’ingénierie mécanique et informatique ainsi qu’aux nouvelles technologies. Elle est l’une des rares institutions au Sénégal à avoir l’innovation technologique et scientifique comme priorité.

En guise de démonstration, l’ingénieure actionne, en quelques clics sur son ordinateur portable, le mécanisme de découpe du bois. Une vingtaine de secondes plus tard, les planches disposées sous la lame de la machine sont toutes découpées.

 « Vous voyez ? C’est tellement facile et rapide », commente-t-elle, avant de poursuivre : « Nous avons remarqué qu’au Sénégal, les travailleurs du bois entrent en contact direct avec les outils de découpe et cela comporte beaucoup de risques d’accidents. Certains se blessent grièvement ou perdent leurs doigts. Notre machine vient enlever de leur travail cette partie qui comporte des risques de blessure ».

Cette machine à découper fait partie d’une cinquantaine de projets exposés au cours de ce salon organisé par la DAUST à Somone, ville située à environ 80 kilomètres de Dakar, la capitale sénégalaise.

« Ces projets couvrent beaucoup de domaines : l’agriculture, les biens de services, la santé, l’environnement, la robotique, le spatial, la substitution du minéral de bentonite par un minéral local dans le domaine du pétrole et du gaz, etc. », fait savoir Mamadou Diop, enseignant-chercheur et directeur des études de la DAUST.

Ce salon d’exposition est une parfaite illustration de ce que le paysage des inventions et innovations en Afrique est en plein essor. Quel que soit le domaine, les initiatives se multiplient…

Au Congo, par exemple, l’ingénieur Luvick Otoka a conçu un détecteur de fuite de gaz dénommé « Keba na Gaz ». Destiné aux ménages afin de leur permettre d\’éviter d\’éventuels incendies, le détecteur est disponible en plusieurs modèles.

« Le premier qui est fini à 100 % détecte la fuite de gaz et vous alerte par des signaux lumineux et des bips sonores. Le son devient de plus en plus aigu si aucune disposition n\’est prise et ne s\’arrête que quand il n\’y a plus de gaz présent dans la maison. Il a une batterie incorporée et peut fonctionner sans électricité », explique le concepteur.

Ses compatriotes Landry Ndinga et Yannick Mboumba, deux jeunes entrepreneurs, ont quant à eux conçu un générateur d’eau qui transforme l’air ambiant en eau potable. Ils ambitionnent, grâce à leur invention, dénommée « Moboti Mayi », d’améliorer l’accès à l’eau potable au Congo, mais aussi dans les pays africains confrontés à un manque d’eau potable.

Le générateur d’eau est muni d’un dispositif qui permet de produire de l\’eau en transformant la vapeur d\’eau contenue dans l\’air ambiant et peut fonctionner à la fois avec le courant domestique, le groupe électrogène et les panneaux solaires, expliquent-ils.

Complexe d’infériorité

Pour autant, malgré ce dynamisme, les inventions et innovations africaines peinent à jouer les premiers rôles sur le continent, mais aussi à l’échelle internationale. Selon l’Indice mondial de l’innovation de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle 2023, sur les 132 pays classés, les pays africains occupent pratiquement les derniers rangs.

Yannick Mboumba et Landry Ndinga pensent que cette situation s’explique par le fait que « les conservateurs restent accrochés aux solutions traditionnelles plutôt que de s’ouvrir aux solutions innovantes d’une part ; et d’autre part par le fait que la jeune génération est plus friande des solutions technologiques et scientifiques proposées par des chercheurs et promoteurs d’ailleurs ».

Un point de vue partagé par le Béninois Apollinaire Gandonou, inventeur du « foyer sans soucis ». C’est un foyer écologique connecté à un panneau solaire et qui utilise les coques de noix de palme comme combustible.

« Nous n’aimons pas consommer local. Nous n’aimons pas donner de la valeur aux produits locaux. Nous sommes friands de ce qui est importé », déplore-t-il.

 « On se dit souvent que les autres produisent mieux que nous », renchérit Luvick Otoka. Or, ajoute-t-il, « nos innovations sont mieux adaptées à notre contexte socio-culturel. Il faudrait que les consommateurs sachent que nos solutions ne sont peut-être pas mieux présentées que celles des autres, mais elles sont efficaces pour résoudre nos réels problèmes. Et il se trouve juste que les conditions ne sont pas réunies pour produire comme les autres. Mais il nous faut une approche patriotique et panafricaine ».

Concepteur de la couveuse néonatale connectée, Serge Armel Njidjou est plus nuancé. L’innovateur et entrepreneur technologique camerounais reconnait qu’il subsiste un « complexe d’infériorité de certains Africains » vis-à-vis des produits importés. Mais, il reconnaît que ce qu’on présente comme innovation, ce sont des choses qui ne sont souvent pas très connectées à l’écosystème utilisateur.

« L’innovation pour moi, c’est quelque chose de nouveau dans un contexte, mais surtout qui est adopté. (…) On a beaucoup de spectacles, mais pas de vraies innovations. Ce sont de petits changements qu’on met en œuvre dans un environnement pour l’adapter au contexte », explique-t-il.

 « Par exemple, je n’ai pas inventé la couveuse, il y avait déjà des couveuses. Mais je suis parti du principe que comme on a beaucoup de problèmes d’électricité, peut-être il faudrait des couveuses solaires. Comme on a peu de pédiatres, peut-être qu’il faudrait des couveuses connectées, pour que les pédiatres puissent suivre les nouveau-nés sur leurs téléphones », explique Armel Njidjou.

Et de poursuivre : « une fois que je fais le prototype, il faut que j’emmène à l’hôpital et que les gens l’utilisent et que ça corresponde à leurs préoccupations et à leurs habitudes, qu’ils y trouvent leur intérêt et qu’ils soient prêts à l’adopter. Tant que ces étapes ne sont pas franchies, on ne peut même pas parler d’innovation ».

En général, si ces étapes étaient franchies, insiste-t-il, la suite serait plus facile, « parce qu’on saurait que c’est un produit qui correspond à tels utilisateurs, à tels bénéficiaires qui sont potentiellement prêts à consommer et donc qu’on doit développer », soutient l’innovateur.

Absence de législation et de fonds dédiés à l’innovation

Toutefois, Armel Njidjou reconnaît aussi que notre environnement n’est pas favorable à l’éclosion des innovations. Il affirme que « la graine de l’innovation ne peut pas pousser sur une terre aussi aride que la nôtre. Nos États n’ont pas de législations pour favoriser l’innovation », regrette-t-il.

 « Si vous voulez faire un truc technique, vous avez besoin d’outils de production. Ailleurs, vous allez trouver des fablabs (laboratoires de fabrication) pour faire au moins rapidement les premiers prototypes. Ici, vous n’allez pas les trouver. Comment avoir donc les moyens qui vont financer votre prototype ? Par conséquent, beaucoup d’initiatives restent au stade artisanal… », affirme-t-il.

L’ingénieur togolais en électromécanique et fondateur du Centre de recherche, d’inventions et d’innovations technologiques (CRIIT Lado Concept), Edouard Akakpo-Lado, soutient pour sa part qu’il manque de fonds dédiés à la recherche et au développement en Afrique. « Les recherches sont faites avec des fonds propres par des inventeurs et innovateurs isolés dans leur coin », souligne l’intéressé pour le regretter.

Conséquence : de nombreuses inventions et innovations ne sont pas viables au bout d’une certaine période, constate Apollinaire Gandonou.

« Généralement, l’inventeur fait tout du début jusqu’à la fin avec ses propres moyens. À un moment donné, quand il est essoufflé, tout tombe à l’eau parce qu’il n’y a pas de soutien technique ni financier. Moi, par exemple, je suis allé au Nigeria pour faire du taxi-moto. Ce sont mes économies que j’ai investies dans mon projet. Mais avec ça, le résultat ne sera jamais comparable à celui de quelqu’un qui a les accompagnements qu’il faut », analyse-t-il.

Abdoulaye Faye, cofondateur et directeur technique de « CAYTU Robotics », partage cet avis. Sa start-up se distingue dans la fabrication de robots de services et la fourniture de plateformes de contrôle à distance. Connue notamment pour son drone de livraison de repas, opérant depuis Dakar jusqu\’aux États-Unis, la société a été honorée par le Grand Prix du chef de l\’État pour l\’innovation et la recherche lors de la semaine du numérique au Sénégal en mai 2023.

Il soutient que « le domaine de l’innovation et de la recherche est un domaine où il faut acheter beaucoup de matériels qui coûtent cher. C’est donc un apport en financement qui peut permettre un réel développement de ce secteur. C’est le financement qui peut aussi permettre de recruter de nouveaux talents, de produire des prototypes et d’être compétitif à l’international », relève-t-il.

Contraintes financières

Yannick Mboumba et Landry Ndinga connaissent très bien ces contraintes financières. Selon leur témoignage, jusqu’ici, ils ont financé sur fonds propres les différents prototypes du générateur d’eau « Moboti Mayi », qui a une capacité actuelle de production de 12 litres d’eau par jour.

 « Nous avons besoin de partenaires techniques et financiers pour améliorer la dernière version de façon à réduire le temps de production et augmenter considérablement la quantité d\’eau produite. Mais depuis des années, nous n\’avons que des promesses. Il n\’y a vraiment pas du concret pour nous permettre d\’avancer », déplorent-ils.

Également confronté à ce manque de financement, Luvick Otoka affirme être dans l’incapacité de produire en grande quantité son détecteur de fuite de gaz. Pourtant, dit-il, la demande est « forte »…

« Nous sommes en train de chercher les fonds pour une production considérable parce que, avec nos propres moyens, nous ne pouvons produire que 500 exemplaires alors que la demande est grande. Il y a des entreprises qui veulent 1 000 ou 2 000 exemplaires. Avec nos moyens propres, nous ne sommes pas capables de satisfaire une telle demande », confie l’inventeur.

Pour Dodzi Kossi, directeur de la recherche scientifique et technique au ministère de l\’Enseignement supérieur et de la Recherche du Togo, c’est ce faible soutien financier accordé aux innovateurs locaux qui favorise l’importation de produits étrangers par les États africains.

« Parfois, les gens importent des produits parce qu’il n’y a pas mieux sur le plan national, parce qu’il n’y a pas mieux à proximité. C’est pourquoi ils sont obligés d’importer certains produits. Ailleurs, les inventeurs et les innovateurs sont subventionnés ; ce qui leur permet de mettre sur le marché, y compris sur les marchés internationaux, des produits subventionnés beaucoup plus compétitifs et qui présentent des gages de qualité », explique-t-il.

« La réponse aux questions de développement implique un engagement transversal des États qui commence par la qualification d’une ressource humaine qui soit à la hauteur de la nécessité d’apporter des solutions technologiques pour faciliter la transformation locale des ressources minières, minéralières et organisationnelles », appuie François Bouansa, directeur de l’Innovation technologique à la Direction générale de l’innovation technologique (DGIT) en République du Congo.

Cependant, poursuit-il, la concurrence sur le marché de la mondialisation impose des défis à relever à l’échelle organisationnelle, de production en chaine et de tous les moyens technologiques qui s’y prêtent.

« Les besoins urgents des marchés ne permettent pas aux administrations africaines de rivaliser avec les pays industrialisés. L\’avantage technologique des nations développées et la compétence des ressources humaines favorisent une production de qualité en chaine à un prix défiant toute concurrence », précise François Bouansa.

Manque de connexion

D’autres facteurs tels que le manque de connexion entre innovateurs, centres d’innovations et les grandes entreprises du secteur privé africain peuvent expliquer la faible compétitivité des innovations africaines à l’échelle mondiale, précise Mamadou Diop.

« L’une des causes du manque de soutien aux chercheurs et innovateurs africains, c’est l’absence d’une tradition de collaboration entre les universités et les entreprises qui sont dans le domaine industriel », introduit-il.

Pour lui, cette absence de collaboration a pour corollaire le manque de financement des start-up et des porteurs de projets innovants pour leur permettre d’être plus créatifs et compétitifs.

« Normalement, pense-t-il, les entreprises devraient financer les recherches scientifiques et la mise en place des prototypes. Il faut donc renforcer la collaboration entre chercheurs et entreprises susceptibles d’utiliser les résultats des recherches », ajoute-t-il.

Les responsabilités sont partagées entre les inventeurs et les innovateurs africains d’une part et les États d’autre part, soutient pour sa part François Bouansa. Ce dernier déplore le fait que les chercheurs et entrepreneurs travaillent la plupart du temps sur les mêmes projets et n’arrivent pas à se constituer en réseau. Leur incapacité à créer des partenariats afin d’éviter de compter sur les financements de leurs États constitue aussi un frein, soutient-il.

Mais pour Djiba Millimono, coordinateur du « Grand concours jeunes entrepreneurs », un projet qui a pour but de lutter contre le chômage des jeunes et l’émigration en les accompagnant dans les domaines du numérique et de l’agrobusiness en Guinée, l’Afrique « est un peu sanctuarisée ».

« Il n’y a pas un véritable programme d’accompagnement de ces start-up qui évoluent dans le domaine de l’innovation, ni un cadre juridique qui favorise un réseautage pouvant leur permettre de compétir ou d’avoir un accompagnement. A cela s’ajoutent la cherté des matières premières et un manque d’identification des besoins du marché… », détaille-t-il.

Pour illustrer ce manque d’accompagnement, François Bouansa révèle par exemple qu’en dépit de l’arsenal administratif mis en place au Congo pour identifier, appuyer et accompagner les inventeurs et innovateurs, « dans la pratique, on ne constate pas grand-chose. La DGIT, qui a entre autres missions d’identifier et de faire la promotion des inventeurs et innovateurs, a le budget le plus faible du ministère. »

De telles conditions ne permettent pas aux inventeurs, innovateurs et chercheurs « de réaliser de véritables exploits. Alors les produits obtenus dans ces conditions précaires ne peuvent pas s’imposer sur le terrain, mais vont rester dans les tiroirs », ajoute cette source.

Système de valorisation

Toutefois, certaines inventions ou innovations africaines ont réussi à se démarquer en Afrique et même au-delà. C’est le cas par exemple du Cardiopad, conçu et fabriqué par l’ingénieur camerounais Arthur Zang. Ou encore de la couveuse néonatale connectée d’ Armel Njidjou.

« À l’époque, on avait juste notre atelier à Bafoussam (Ouest-Cameroun). Aujourd’hui, on a trois sites (Yaoundé, Douala, Bafoussam) avec une présence dans 5 pays africains (Mali, Sénégal, RDC, Benin et Côte d’Ivoire). Le produit a été homologué en 2020. On va atteindre les 200 couveuses vendues », se félicite ce dernier.

Cependant, il soutient que « la projection à l’international est difficile. Un peu partout chez nous, c’est comme si les lois sont faites pour importer. Quand vous fabriquez, vous vous retrouvez face à des législations complétement illogiques, face à des fonctionnaires qui ne comprennent rien, et on est sur le médical. Le processus d’homologation dans divers pays est pour nous une barrière alors que le potentiel est vraiment énorme », confie-t-il.

Pour Rosy Kadel Ntsiloulou, secrétaire général de l’Association des inventions et innovations du Congo Brazzaville, les inventions qui sont créées en Afrique auront de la valeur si et seulement si nous mettons en place un autre système capable de les valoriser.

« Une fois que nous les valoriserons nous-mêmes, les autres leur accorderont de la valeur. Il y a des produits, par exemple, qui vont vous demander de l\’or pur, un petit cristal de diamant ou du cobalt ou encore du mercure. Mais on ne peut pas les avoir parce qu’on n’a pas tous les moyens nécessaires, ni les centres de recherches technologiques adéquats pour pouvoir faire les recherches, transformer ces matières premières en produits qui seront utilisés afin d\’avoir des inventions qui auront une viabilité dans le temps et l\’espace », soutient-il.

Soutien à l’innovation

Même si innovateurs et inventeurs s’accordent sur les maux qui freinent une véritable émergence des innovations et inventions en Afrique, certaines institutions, organismes et autres fondations s’investissent de plus en plus dans l’accompagnement des porteurs de projets innovants sur le continent.

C’est le cas par exemple au Sénégal de l\’Agence belge de développement (Enabel), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), ou encore de l’Agence luxembourgeoise de coopération et de développement (Luxdev). Cette dernière a inscrit le financement et le soutien à l’innovation comme priorités, selon sa responsable chargée du secteur privé et des partenariats, Ndèye Awa Guèye.

A travers son projet LuxAid challenge Fund, doté d’un million d’euros et lancé en novembre 2023, l’agence entend accompagner et cofinancer un total de dix innovations à fort impact portées par des jeunes entreprises ayant moins de 5 années d’existence ou des start-up du Mali, du Burkina Faso et du Sénégal, selon les explications de Ndèye Awa Guèye.

Pour cette première édition, elle précise que seuls les secteurs relevant de la sécurité alimentaire et de l’apprentissage à distance seront financés. Chaque start-up ou projet retenu pourra bénéficier d’un cofinancement allant jusqu’à cent quarante mille euros.

À travers son programme d’entrepreneuriat lancé en 2015, la Fondation Tony Elumelu figure parmi les organisations qui accordent des financements aux start-up sur le continent. Contactée à plusieurs reprises, elle n’a cependant pas souhaité répondre aux questions de SciDev.Net.

Quant à la Fondation Mo Ibrahim, elle renvoie SciDev.Net au rapport du Forum Ibrahim 2024 qui souligne que l’Afrique a besoin de financement pour atteindre ses objectifs de développement.

En plus des financements, Serge Armel Njidjou martèle qu’il faut avoir la culture du travail en équipe. « C’est tellement compliqué que, pour avoir une chance de réussir, il faut être une équipe. Il y a très peu d’équipes d’innovateurs chez nous ; ce sont toujours des individualités. Les aventures solitaires ne sont pas susceptibles d’inspirer la confiance des gens qui pourraient financer ou accompagner l’innovation », insiste-t-il.

Incubateurs technologiques

L’une des solutions préconisées par François Bouansa est la mise en place d’incubateurs technologiques. « L’incubateur sera le puissant catalyseur du succès des projets dans le paysage dynamique de l’innovation et de l’entrepreneuriat », dit-il.

Ce dernier explique que « la mise en place d’un incubateur constitue un pôle de créativité et de développement qui rassemble des inventeurs, des chercheurs et des entrepreneurs dans un espace collaboratif qui facilite les rencontres fortuites, créant des opportunités de réseautage et conduisant à des innovations raffinées ».

En outre, Dodzi Kossi pense qu’il faut mettre en place des mécanismes d’accompagnement tels que des fablabs qu’il présente comme des espaces où il y a des infrastructures nécessaires pour que les innovateurs qui n’ont pas la possibilité de créer eux-mêmes un centre de développement de leurs produits, puissent avoir l’équipement nécessaire pour le faire.

« Quand vous prenez aujourd’hui la Silicon Valley (États-Unis), c’est un espace où il y a tous les équipements et toutes les infrastructures. Un espace où les inventeurs, chercheurs et autres… font des expérimentations et développent des produits. Pourquoi ne pas créer aussi des parcs scientifiques et technologiques, des technopoles dans nos pays où les inventeurs puissent développer leur talent ? » S’interroge-t-il.

A l’en croire, les jeunes ont des talents, ils conçoivent les premiers modèles, mais ce ne sont pas des modèles aboutis parce qu’il n’y a pas d’appui pour déjà faire le prototypage. « Or c’est le premier prototype qui attire les investissements », indique Dodzi Kossi.

Quelques incubateurs technologiques existent dans certains pays africains. Au Sénégal par exemple, l’incubateur technologique FRTN Technologie, spécialisé dans la formation et l’accompagnement des porteurs de projets technologiques, guide les innovateurs jusqu’à la mise sur le marché de leurs produits, depuis la phase de conceptualisation jusqu’à celle de la disponibilité du produit final.

« L’une des structures à avoir bénéficié de notre accompagnement est « Clarize Technology Group », une start-up spécialisée dans la proposition de solutions cloud aux entreprises et aux particuliers. Nous avons aussi accompagné PRO DEME, une start-up spécialisée, elle, dans la gestion de déchets et la production de l’énergie renouvelable », explique Mbemba Diallo, start-up mentor chez FRTN Technologie.

Toutefois, « malgré les efforts qui sont faits, nos innovateurs ont toujours des difficultés d’accès aux sources de financements… », regrette-t-il.

Selon Dodzi Kossi, les États africains devraient tenir leur promesse faite en 2006 de consacrer 1 % de leur produit intérieur brut (PIB) à la recherche et au développement. « Aujourd’hui, c’est à peine 0,51 % du PIB en moyenne que nous investissons dans les pays africains », se désole le directeur de la recherche scientifique et technique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche du Togo.

Il propose aussi la mise en place de mécanismes d’assurance qualité pour garantir la qualité et la compétitivité des produits, « parce que nous sommes de plus en plus dans des marchés ouverts. Si nous ne prenons pas garde, ce sont d’autres produits qui vont encore inonder nos pays ».

Armel Ndjidjou rappelle que la priorité devrait être accordée aux produits locaux. « Il faut qu’on comprenne que pour que nos petites initiatives émergent, il faut que dès qu’on a une bonne innovation, qu’on la protège pour qu’elle se développe », conclut-il.

Brice Kinhou, Kuessi Giraud Togbé, Beatrice Longmene Kaze et Charles Kolou




L\’UNFPA offre un don de plus d’un milliard de francs CFA au Ministère de la Santé du Bénin

Le mardi 10 décembre 2024, une cérémonie de remise de matériels, équipements et produits de santé d’une valeur totale de 1 177 800 506 francs CFA s’est tenue entre le représentant résident de l’UNFPA au Bénin, M. Richmond TIEMOKO, et le ministre de la Santé, Prof. Benjamin HOUNKPATIN.

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Ce don représente un acte fort dans le renforcement du système de santé béninois, particulièrement dans les domaines de la santé maternelle, néonatale et reproductive.

Parmi les matériels remis, on retrouve 95 concentrateurs d’oxygène, pour améliorer la prise en charge des patients en situation d’hypoxie. 75 tables d’accouchement et 15 tables d’examen, pour optimiser les conditions de travail dans les maternités. 126 lits d’hospitalisation avec matelas et 44 autoclaves de 24 litres, indispensables pour la stérilisation des instruments médicaux. 37 ventouses obstétricales et 191 kits d’AMIU, pour appuyer les interventions obstétricales complexes. 50 000 comprimés d’Azithromycine (250 mg), utilisés pour prévenir les infections. 5 oxymètres de pouls et 2 tables de réanimation pour nouveau-nés, essentiels pour la surveillance et le soin des patients les plus vulnérables. 33 kits d’accouchement pour sage-femme, adaptés aux maternités SONU (Soins Obstétricaux et Néonatals d\’Urgence). 12 échographes et une table opératoire, pour renforcer les capacités diagnostiques et chirurgicales. Des modèles anatomiques, pour la formation des professionnels de santé.

L\’UNFPA a également fourni 1 ambulance et 1 véhicule de supervision pour le Département de l’Atlantique. 8 motos ambulances, afin de faciliter les références des patients vers les centres de santé communautaires. 32 motos pour les Agents de Santé Communautaires Qualifiés (ASCQ), afin de renforcer leur mobilité.

Le don est aussi composé des contraceptifs, des produits vitaux pour la santé maternelle, ainsi que des équipements innovants tels que : 4 000 ballons de tamponnement utérin et 15 000 draps gradués de collection des pertes sanguines, dont la réception est prévue dans les prochains jours.

Cette initiative de l’UNFPA vise à améliorer les soins de santé dans les structures publiques et à réduire les décès maternels et néonatals au Bénin. Le ministre de la Santé, Prof. Benjamin HOUNKPATIN, a exprimé sa gratitude envers l’UNFPA pour cet appui qui contribuera grandement à atteindre les objectifs nationaux en matière de santé.




Awards des REMAPSEN: Plusieurs journalistes récompensés à Dakar

Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), en partenariat avec Brands on a Mission (BOAM), a récompensé les meilleurs journalistes et les meilleures coordinations nationales lors de la clôture de son forum tenu du 4 au 6 décembre 2024 à Dakar, au Sénégal. Ces distinctions, dénommées « Prix Michel Sidibé », ont célébré l’engagement des médias dans la promotion de la santé et de l’environnement.

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L’engagement des médias dans les domaines de la santé et de l’environnement a été récompensé par le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), avec le soutien financier de Brands on a Mission (BOAM). Les prix, portant le nom de Michel Sidibé, ancien directeur exécutif de l’ONUSIDA, visent à reconnaître et encourager les efforts des journalistes ainsi que des coordinations nationales du réseau.

Deux types de récompenses ont été attribués :

  • Prix pour les journalistes : huit distinctions au total, réparties à égalité entre les thématiques de la santé et de l’environnement, couvrant les catégories presse en ligne, presse écrite, radio et télévision.
  • Prix pour les meilleures coordinations nationales : trois distinctions récompensant les initiatives les plus dynamiques et structurées.
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Awards des REMAPSEN : Madina Belémviré de bulletin santé lauréate du 1er « Prix  Michel Sidibé » presse en ligne

Cette initiative reflète l’importance de l’implication des médias africains dans la sensibilisation et la promotion de ces thématiques cruciales pour le développement durable et le progrès social.

Au total, sept journalistes ont été primés, parmi lesquels notre consœur Madina Belémviré de Bulletin Santé, qui s’est vu décerner le 1er Prix Michel Sidibé dans la catégorie santé, presse en ligne. Membre du bureau REMAPSEN du Burkina Faso, c’est la deuxième fois qu’elle est distinguée, après avoir remporté le 3e prix l’année dernière. Cette reconnaissance témoigne de sa détermination et de son engagement à contribuer à la promotion des droits en matière de santé sexuelle et reproductive.

 Les autres  lauréats pour la thématique santé sont  Idrissa Niassy (Sénégal) pour la presse écrite, Jules Elobo (Cameroun) pour la radio, et Constance Mananga (RDC) pour la télévision.

Les lauréats  en environnement sont composés de  Wilfrid Diankabakana (Congo Brazzaville) pour la presse en ligne, Mireille Siapje (Cameroun) pour la presse écrite, et Cécile Goudou (Bénin) pour la radio. Aucun lauréat n’a été désigné pour la télévision dans cette catégorie.

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L’ancien directeur exécutif, de l’ONU Sida, Michel Sidibé remettant le prix de la meilleure coordination

En ce  qui concerne  le Prix de la meilleure coordination nationale, les critères sont entre autres, la légalité de l’existence, l’organisation des initiatives de sensibilisation médiatique sur la santé et l’environnement dénommées les « Rendez-vous du REMAPSEN » et la production des rapports d’activités réguliers.

Le Madagascar  a remporté le 1er  prix Michel Sidibé  coordination pays, le 2e et le 3e  sont revenus respectivement  à la Guinée équatoriale et au Benin.

Les prix varient de 200 000 à 50 000fcfa. Le président du REMAPSEN, Youssouf Bamba, a remercié le parrain des awards du REMAPSEN, Michel Sidibé qui a assisté himself  à la remise des prix mais aussi  au partenaire Brands on a Mission (BOAM), représenté par M Tobi Onabolu.

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Remise du prix spécial au Président sénégalais

Michel Sidibé, ancien directeur exécutif de l’ONUSIDA et envoyé spécial de l’Union africaine pour le médicament, s’est déclaré honoré par l’institutionnalisation du « Prix Michel Sidibé des meilleures coordinations pays » du REMAPSEN.

« Ce prix, a-t-il affirmé, ne célèbre pas uniquement mon parcours de plus de 40 ans au service de la santé en Afrique. Il met également en lumière le rôle essentiel des médias dans notre combat collectif pour le progrès social. »

Tout comme le représentant du ministre en charge de la communication, Amadou Kanouté, et la représentante résidente d’ONU Femmes, Arlette Mvondo, Michel Sidibé a souligné l’importance incontournable des médias dans le changement social.

« Les médias africains ne sont pas de simples relais d’information. Ils sont des bâtisseurs de conscience, des architectes du changement. Leur travail connecte les décideurs aux réalités des populations, inspire l’action, sauve des vies et donne une voix à ceux qui, souvent, ne sont pas entendus », a-t-il déclaré avec conviction.




Forum des Médias du REMAPSEN à Dakar : Brands on a Mission récompense l\’engagement des jeunes pour la SDSR

Lors de la cérémonie de clôture, vendredi dernier à Dakar au Sénégal, du Forum des Médias organisé, par le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l\’Environnement (REMAPSEN), partenaire de Brands on a Mission (BOAM), les lauréats de la première édition des Fatima TV Youth Media Awards ont été dévoilés. Ces prix, qui célèbrent des récits novateurs portés par de jeunes Africains, s\’inscrivent dans le cadre du projet African Voices de BOAM.

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C\’est M. Tobi Onabolu, représentant de BOAM au Bénin, qui a eu l\’honneur d’annoncer les résultats. Le grand prix a été attribué à Boris-Kaloff Batata, 29 ans, du Cameroun, pour son documentaire audio, « l\’abus sexuel » dans le monde du handicap, une œuvre poignante qui met en lumière les défis spécifiques rencontrés par les personnes handicapées face aux violences sexuelles.

Deux prix de distinction ont également été attribués à Uche Odiri, 35 ans, du Nigeria, pour son article « Briser le cycle : Comment les difficultés économiques menacent la santé maternelle et infantile à Lagos ». Et à Akamé Toké Bennet, 32 ans, du Cameroun, pour son documentaire sur « l\’éducation, le genre et la communauté musulmane » dans l\’Est du Cameroun.

Ces récompenses marquent une étape importante dans l\’engagement des jeunes africains à utiliser les médias pour aborder les questions de Santé et de Droits Sexuels et Reproductifs (SDSR), de justice sociale et d\’égalité des sexes.

Une soirée dédiée aux récits et à l\’innovation

La cérémonie, tenue dans une ambiance conviviale et rythmée par des prestations artistiques, a également mis en lumière Fatima, influenceuse virtuelle pré-adolescente créée par BOAM. Reflétant les expériences des jeunes filles africaines, Fatima est une figure centrale du projet African Voices, conçu pour promouvoir des discussions ouvertes et intergénérationnelles sur des sujets souvent stigmatisés.

Dans son discours, Tobi Onabolu a cité la professeure Myriam Sidibé, fondatrice de BOAM, qui a souligné que : « Ces prix illustrent le pouvoir des récits pour transformer les perceptions et mobiliser des actions autour des enjeux critiques de notre continent. Les jeunes Africains ont démontré qu\’ils peuvent être des leaders du changement. »

Le Forum des Médias du REMAPSEN, véritable plateforme d\’expression pour les professionnels et acteurs du développement, a ainsi conclu ses travaux sur une note optimiste, mettant en avant le rôle des médias et de la jeunesse dans la construction d\’un avenir équitable et inclusif.




La reine d\’Oussouye : une voix forte contre les violences faites aux femmes et aux filles

« Il faut briser le silence pour mieux lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique » la reine du royaume d’Oussouye.

Parmi les intervenants au Forum des Médias sur l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles en Afrique figurent des leaders communautaires tels que la reine Ahan Kalidji Béatrice, une figure emblématique de la défense des droits des femmes et des filles.

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Ahan Kalidji Béatrice

Très engagée aux côtés de d’ONU Femmes pour la lutte contre les mariages précoces et les mutilations génitales féminines, elle a co-animé un panel à la deuxième journée du forum. Il s’est agi du partage de son expérience dans la lutte contre des violences faites aux femmes et aux filles.

Intronisée à l’âge de 14 ans en août 2000, Ahan Kalidji Béatrice, qui venait tout juste de réussir son examen d’entrée en 6e, codirige aujourd’hui les 17 villages de son royaume aux côtés de son époux, le roi Sibilumbaï Diédhiou. Bien que ses rêves de poursuivre ses études aient été contrariés par les traditions royales, elle s’est imposée comme une ardente militante des droits des femmes.

Son engagement l’a menée à remettre en question certaines pratiques du royaume. Traditionnellement, chaque village envoyait une jeune fille et un jeune garçon à la cour royale, mais la reine a insisté pour que ces enfants restent dans leurs familles et poursuivent leur scolarité.

Une reine engagée contre les violences faites aux femmes et aux filles

Aujourd’hui ambassadrice d’ONU Femmes, Ahan Kalidji Béatrice milite contre les mariages précoces et les mutilations génitales féminines, qu’elle considère comme des traditions néfastes pour les jeunes filles.

Parlant de la violence physique, il est inacceptable qu’un homme frappe sa femme dans le royaume d’Oussouye«Dans le royaume d’Oussouye, il est formellement interdit à un homme de lever la main sur son épouse. Si vous frappez votre femme, c’est comme si vous frappiez votre mère », rappelle-t-elle fermement. Cependant, la forme verbale des violences faites aux femmes et aux filles serait plus grave. Son rôle de médiatrice entre les hommes et les femmes de son royaume lui a permis de comprendre les profondes cicatrices laissées par ces formes de violence.

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C’est pourquoi, chaque année, lors de la fête annuelle du royaume, une journée est consacrée à la dénonciation des violences, notamment les vols, les viols et autres abus. La reine invite sa communauté à briser le silence et à s’exprimer sur ces problématiques.

Ayant elle-même été victime d’un mariage précoce, la reine d’Oussouye fait de cette lutte son cheval de bataille. À travers des campagnes de sensibilisation et d’éducation soutenues par ONU Femmes, elle œuvre pour l’éradication de ces pratiques.

Son intervention au Forum des Médias a résonné comme un appel à l’action. « Le silence alimente la perpétuation des violences », a-t-elle déclaré, invitant les participants à unir leurs efforts pour construire une Afrique où les femmes et les filles peuvent vivre sans crainte ni oppression.

Le Forum, qui s’achève ce vendredi 6 décembre 2024, a permis de savoir que des voix comme celle d’Ahan Kalidji Béatrice sont essentielles pour faire progresser la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles sur le continent.

Megan Valère SOSSOU




Forum des Médias à Dakar : Le cri d\’alarme de Dr Dieynaba Ndao contre les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique

Le Forum des Médias sur l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles en Afrique, actuellement en cours à Dakar, Sénégal, offre une plateforme de partage de connaissances et d’expériences pour plusieurs acteurs et experts engagés dans cette lutte.

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Dr Dieynaba Ndao, Chargée de projets Genre et Santé Sexuelle et Reproductive au Bureau régional Afrique de l’Ouest et du Centre d’ONU Femmes, a dressé un tableau préoccupant de la situation des femmes et des filles dans ces régions. Les données présentées lors de son intervention mettent en lumière une réalité alarmante.

« Quarante femmes sur cent en Afrique de l’Ouest ont subi une forme de violence, contre soixante-neuf sur cent en Afrique centrale », a-t-elle révélé. Une part de cette violence se manifeste désormais sur les réseaux sociaux, où quarante-cinq utilisatrices de Facebook et Twitter sur cent ont rapporté avoir été victimes de violences basées sur le genre.

Les filles ne sont pas épargnées a-t-elle déclaré, « trente-neuf d’entre elles sur cent sont mariées avant l’âge de dix-huit ans ». Par ailleurs, la prévalence des mutilations génitales féminines (MGF) atteint des niveaux alarmants, touchant vingt-huit femmes sur cent, avec des pics allant jusqu’à quatre-vingt-quinze sur cent dans certains pays.

Selon Dr Ndao, les violences à l’égard des femmes et des filles revêtent de multiples formes, notamment la violence exercée par un partenaire intime (physique, sexuelle ou émotionnelle), la violence économique, les mariages forcés et précoces, les mutilations génitales féminines, la traite des êtres humains, les crimes d’honneur, ainsi que les violences facilitées par les technologies numériques.

Ces violences, qui affectent des millions de femmes et de filles chaque année, trouvent leurs racines dans des structures patriarcales, des normes sociales discriminatoires et un accès limité à la justice.

Organisé par le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), avec l’appui technique et financier d’ONU Femmes et des Fonds français MUSKOKA, ce forum s’achèvera ce vendredi 6 décembre 2024. Il se positionne comme un appel à une mobilisation renforcée pour un avenir où les femmes et les filles pourront vivre libres de toute forme de violence.




PAS II : Renforcer la communication des statistiques officielles pour une Afrique plus éclairée

Le Programme Panafricain de Statistiques II (PAS II) a clôturé aujourd’hui ses rencontres stratégiques sur la communication des statistiques officielles à Casablanca, qui ont réuni durant deux jours près de 70 participants venus de toute l’Afrique. Experts en communication, représentants des Instituts Nationaux de Statistique (INS) et partenaires techniques ont partagé leurs expériences et leurs idées pour renforcer la diffusion et l’utilisation des données statistiques sur le continent.

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« Vers une Afrique mieux informée : améliorer la communication des statistiques officielles pour renforcer la transparence et la gouvernance »Ces rencontres, organisées dans le cadre du partenariat stratégique entre l’Union Européenne et l’Union Africaine, avaient pour objectif principal de renforcer les capacités des INS africains en matière de communication et de diffusion des données statistiques. Dans un monde où les données sont essentielles à la prise de décision éclairée, il est crucial que les statistiques officielles soient accessibles, compréhensibles et utilisées efficacement par tous.

 Des recommandations concrètes pour des accessibles statistiques plus Les participants ont formulé des recommandations concrètes pour améliorer la communication statistique en Afrique, axées sur sept points clés :

• Renforcer la collaboration entre statisticiens et communicateurs au sein des INS.

• Améliorer les ressources et les capacités des unités de communication.

• Développer et mettre en œuvre des stratégies de communication partagées.

• Promouvoir la simplification et l’accessibilité des données.

• Investir dans des outils numériques modernes.

• Adopter une approche de communication centrée sur l’utilisateur.

• Promouvoir la sensibilisation et la culture statistique.« Les statistiques, un outil essentiel pour les décideurs et les citoyens. »

Ces recommandations visent à transformer la communication des statistiques officielles en Afrique, en rendant les données plus accessibles, compréhensibles et exploitables par les décideurs, les chercheurs et le grand public. Un appel à la collaboration pour une Afrique plus éclairée STATAFRIC et le PAS II appellent les INS et leurs partenaires a s’engager activement dans la mise en œuvre de ces recommandations.

« la communication statistique n’est pas qu’un uniquement un défi technique, mais une responsabilité partagée aux implications profondes pour la transparence, la gouvernance et le progrès social » a déclaré M. Adoum Gagoloum, Chef de la division des statistiques Economiques, STATAFRIC.

Prochaines étapes et perspectives d’avenir

« Les idées et stratégies développées ici doivent désormais être traduites en actions concrètes qui façonneront l’avenir de la communication statistique à travers l’Afrique » M. Adoum Gagoloum, Chef de la division des statistiques Economiques, STATAFRIC.

« Avec STATFRIC et nos partenaires, nous allons prendre en compte les résultats de cette rencontre et identifier les plans et actions possibles pour appuyer les Instituts Nationaux de nos Etats Membres pour l’amélioration de la communication des informations statistiques dans nos Etats Membres ». a souligné M. Adoum Gagoloum, Chef de la division des statistiques Economiques, STATAFRIC.

Le PAS II remercie chaleureusement l’Union Européenne, Eurostat, Expertise France et tous les participants, les partenaires et les organisateurs qui ont contribué au succès de ces rencontres stratégiques.

Megan Valère SOSSOU