Religions et Biodiversité à BONOU : l\’ODDB ONG sensibilise sur le nouveau cadre mondial de la diversité biologique

Les leaders religieux et dignitaires traditionnels, l\’administration communale et les comités locaux de gestion des quatre aires protégées communautaires de la commune de Bonou se donnent la main aux cotés de l\’ODDB ONG et de l’administration forestière pour influencer positivement les programmes de conservation de la biodiversité en cours dans la commune.

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Ils sont nombreux à être mobilisés par l\’ODDB ONG, les dignitaires des religions endogènes (Vodoun), les responsables des religions abrahamiques (Christianisme et Islam) et les agents assermentés de l’État pour la conservation durable de la biodiversité de la Réserve de Biosphère de la Basse Vallée de l’Ouémé.

Dans le cadre du démarrage effectif des activités du projet intitulé : Mobilisation des dignitaires des religions endogènes (Vodoun), des religions abrahamiques (Christianisme et Islam) et des agents assermentés de l’État pour la conservation durable de la biodiversité de la Réserve de Biosphère de la basse vallée de l’Ouémé (RB-BVO) au Sud-Bénin, l’ODDB ONG a tenu une première séance de rencontre avec les leaders religieux et dignitaires traditionnels de la commune de Bonou.

Les participants à cette rencontre sont des représentants des églises catholiques, évangéliques, célestes, de l\’islam sans oublier les dignitaires des forêts sacrées Gnanhouizoun, Gbèvozoun, Soligbozoun, Lokoguédji, du jardin botanique de Bonou ansi que les chefs de villages concernés.

Il est à noter également la participation d\’une forte délégation d’agents assermentés de l’État dont le Chef de l\’inspection forestière de l\’Ouémé Plateau, le Point Focal de la convention sur la diversité biologique et le responsable de la session communale eaux, forêts et chasse de Bonou.

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Après avoir planté le décor avec ses mots introductifs, Mariano Houngbédji, Directeur technique de l\’ODDB ONG a rappelé le contexte du projet qui vise, à l’en croire au renforcement de la gestion et la protection durable de la biodiversité des aires centrales de la Réserve de Biosphère de la Basse Vallée de l’Ouémé MAB-UNESCO par les valeurs socio-culturelles qui y sont associées.

À sa suite, Idrissou Yazizou, le Secrétaire Exécutif de la mairie de Bonou en procédant à l\’ouverture des travaux a souhaité la bienvenue aux participants avant de les inviter à s\’engager pour la mise en œuvre effective des résolutions qui seront issues des travaux.

Cet atelier était une opportunité à eux offerte par l’ODDB ONG, de s’imprégner du nouveau cadre mondial sur biodiversité, issu de la COP 15 tenue au Canada qui met d’avantage l’accent sur l’importance des connaissances endogènes et des gardiens de la tradition pour enrayer la perte de la biodiversité.

La seule communication au menu de la rencontre a été animée par le Capitaine Augustin Malito Orou, Point Focal Biodiversité et le Lieutenant Colonel Kintonou, chef de l\’inspection forestière de l\’Ouémé Plateau. Au cœur de la communication, les grandes conclusions issues de la COP 15 de Canada sur le nouveau cadre mondial. L\’attention des participants a été surtout mise sur le nouvel engagement à impliquer désormais les leaders religieux et traditionnels dans la conversation de la nature (objectif 19 de la COP), car, soutiennent-ils, étant donné que c\’est « Dieu » qui a créé la nature, pour sa conservation il faut collaborer avec ceux qui travaillent pour « Dieu ».

Les échanges autour de la communication ont conduit les participants à l\’étape des travaux de groupes entre leaders religieux abrahamiques d\’une part et d\’autre part les dignitaires des religions traditionnels avec pour consigne de proposer des actions qu\’ils pensent nécessaires de mener en leur sein et à l’endroit de leurs fidèles pour la conservation de la nature. Il est à retenir plusieurs propositions à la suite des résultats présentés à la plénière. Il s’agit des propositions allant dans le sens des IEC, la sensibilisation des fidèles durant les prêches, le reboisement, la mise en place des appuis en AGR pour la reconversion des auteurs de pressions anthropiques sur les forêts, la réhabilitation des divinités, la promotion du tourisme local responsable, l\’appui à l\’organisation de la journée communale de l\’environnement, la promotion de la médecine traditionnelle, la sécurisation des forêts et autres aires protégées par des actes juridiques.

L\’objectif 3 à l\’horizon 2030 recommande que « 30 % de l\’espace de chaque territoire doivent être une zone protégée ». Cela passe par plusieurs éléments tels que l\’existence des jardins botaniques et des forêts sacrées dont Bonou a la chance et fait déjà l\’effort d\’avoir sur son territoire contrairement à d\’autres communes. Des efforts facilités par l’ODDB ONG qui a su une nouvelle fois porter le choix sur la commune de Bonou. Avec la pertinence du nouveau projet, les différents participants ont trouvé que le mérite revient à l\’ODDB ONG pour sa démarche anticipative par rapport aux objectifs du nouveau cadre mondial sur la biodiversité.

La rencontre a pris fin sur les mots d\’engagement de la mairie à travers le Secrétaire Exécutif pour l\’accompagnement de l\’ONG et autres acteurs pour la mise en application des résolutions issues des travaux et l\’atteinte des objectifs du projet.

Didier AHOUANDJINOU




Investir dans les toilettes publiques, un facteur de création d\’emplois et de richesse

Cotonou : un marché potentiel

Investir dans les toilettes au Bénin ne sera pas du tout un investissement à vau-l’eau. Pour la ville de Cotonou seule où le flux humain est, chaque jour, important, on gagnera beaucoup à construire et à mettre en service des toilettes publiques.

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Aujourd\’hui, les toilettes publiques peuvent être considérées comme un secteur d\’activité où il ne faut pas craindre d\’investir puisqu\’il n\’y a aucun doute au sujet de la rentabilité. En effet, selon les résultats définitifs du 4e Recensement Général de la Population et de l\’Habitat (2013), le Bénin connaît une dynamique démographique qui constitue une opportunité. Avec ce 4e Recensement Général de la Population et de l\’Habitat, les statistiques officielles au niveau national indiquent que la population du Bénin est passée de 6 769 914 habitants en 2002 à 10 008 749 en 2013 soit un taux d\’accroissement annuel de 3,5%.

Du point de vue de la répartition de la population, Cotonou seule compte 679 012 habitants en 2013 et reste la plus grande ville du Bénin même les villes comme Sèmè Podji et Abomey-Calavi connaissent une croissance démographique galopante. Au niveau départemental, ce sont les départements de l\’Atlantique et du Borgou qui viennent en tête.

Ainsi, le département le plus peuplé est l\’Atlantique avec 1 398 229 habitants. Il est suivi du département du Borgou où le nombre d\’habitants est 1 214 249 selon le RGPH 4. Le constat général révèle que plusieurs communes ont une population qui dépasse déjà le seuil du million d\’habitants.

Sur le plan économique, cette croissance est une source importante pour créer l\’emploi et la richesse si l\’on s\’intéresse à investir par exemple dans les latrines publiques qui deviennent de plus en plus une nécessité surtout dans les grandes villes comme Cotonou. Si on s\’en tient seulement à ces chiffres en attendant le cinquième Recensement Général de la Population et de l\’Habitat, il y a sans doute un besoin criard de latrines publiques en l\’occurrence dans la ville à Cotonou où le flux humain ne cesse d\’être important.

En-dehors de la population de Cotonou qui peut tourner aujourd\’hui autour de 800.000 habitants, il y a tous ceux qui viennent des villes environnantes pour diverses raisons chaque jour.  La ville de Cotonou passe donc à 1,2 million de population par jour alors qu\’il manque de toilettes publiques pour aider tout ce monde qui ne vit pas à Cotonou.

Sur les gares routières, dans les marchés et à certains endroits stratégiques de la ville, ce qui gêne le plus, c\’est l\’absence de ces lieux d\’aisance pour éviter la pollution de notre cadre de vie. Les confessions religieuses ont donné le bon exemple montrant la nécessité et l\’utilité des toilettes publiques et à l\’Église catholique Saint-Michel de Cotonou par exemple, ça marche formidablement avec les conducteurs de taxi-moto qui constituent une clientèle et un marché extraordinaire.

En dotant Cotonou de toilettes publiques, on peut facilement engranger des ressources financières, créer des emplois puisqu\’il sera instauré un système de paiement et pour le suivi et l\’entretien réguliers de ces latrines, beaucoup de personnes seront recrutées. Par ailleurs, en termes d\’assainissement de la ville de Cotonou, et c\’est le plus vital, les populations pourraient facilement trouver des lieux adaptés où elles peuvent se soulager et uriner. Cela permet d\’éviter par exemple le développement de certaines maladies liées au manque d\’assainissement de base.

Les pouvoirs publics, et même les privés sont invités à faire des latrines publiques un facteur important de création d\’emplois et une source de richesse. C\’est un secteur promu à un bel avenir puisque tous les jours, surtout lorsque les populations, les étrangers, les touristes se déplacent, ils ont souvent besoin des latrines publiques pour se soulager.

Patrice GBAGUIDI




Afrique : requins et Éléphants au cœur de la criminalité environnementale

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La criminalité environnementale perdure en Afrique notamment celle liée au trafic d’espèces sauvages. Ce trafic représente la quatrième source de revenus criminels, après les stupéfiants, la contrefaçon et la traite d’êtres humains.
Plus de 4 000 éléphants sont braconnés en Afrique, uniquement pour leur ivoire soutient World Wildlife Fund. Dans le même temps, les estimations indiquent que plus de 100 millions de requins sont tués chaque année, soit plus de 3 requins massacrés chaque seconde en moyenne. Un nombre incroyable !

Ce génocide animal rythme avec l’extinction des espèces animales protégées. En effet, quelque 17 espèces dont les éléphants et les requins, comme tant d’autres, sont tuées et vendues pour leur viande, leur aileron, leur ivoire, pour fabriquer des meubles ou des instruments de musique, servir d’animaux de compagnie ou enrichir une collection.

Selon l’UICN, environ 60 % des requins sont actuellement en danger d’extinction. Un bien mauvais présage pour les océans, car la disparition de ces prédateurs clé qui trônent tout en haut de la chaîne alimentaire aurait de lourdes conséquences pour les écosystèmes marins.
En novembre 2022, les États du monde ont été conviés à se prononcer, sur proposition mexicaine, l\’inscription des requins-taupes à l\’annexe II de la CITES, la Convention sur le commerce international d\’espèces de faune et de flore menacées d\’extinction.

Dans cette nouvelle liste rouge, six espèces sont classées en \ »danger critique\ », dont trois pour la première fois. Les requins se retrouvent menacés d\’extinction, victimes de l\’appétit humain. Les requins tout comme les éléphants souffrent particulièrement de la destruction de leur habitat naturel, du braconnage et de la surpêche qui les privent de certaines de leurs sources de nourriture.

L’aménagement des littoraux par l’Homme, la pollution marine et les techniques de pêche destructrices ont tous des incidences sur les habitats naturels marins dont dépend la survie des populations de requins. Il est à ajouter également le changement climatique auquel nous devons d’importantes transformations qui modifient déjà la distribution de l’espèce et de ses proies. Il n’y a pas que pour sa chair que le requin blanc est chassé à travers la planète. Son foie est également utilisé pour faire de l’huile, sa peau est transformée en cuir de chaussures, sacs ou porte-monnaie, et ses dents sont vendues aux touristes sous forme de colliers.

Les éléphants sont également abattus dans certaines parties de l\’Afrique, pour garder la taille des troupeaux gérable et contenus dans les réserves. Le nombre d\’abattages annuels, dans le cadre d\’une politique délibérée, varie d\’une année à l\’autre, mais dépasse probablement 500 par an.

Manque de synergie entre pays africains

Par exemple, un bras de fer subsiste entre quelques pays africains et la CITES sur la décision ou non de la reprise du commerce de l’ivoire. Ceux d’Afrique australe dont le Zimbabwe, la Namibie, le Botswana et l’Afrique du Sud, veulent avoir l’autorisation pour vendre leurs stocks d’ivoire pour financer leurs politiques de conservation des espèces protégées en voie d’extinction. Ce que la trentaine d’autres pays de la coalition pour l’éléphant d’Afrique ne veut du tout pas entendre et exige la plus stricte interdiction du commerce de l’ivoire à tous les États du continent.

En 2021, la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui évalue les probabilités de survie des espèces, a fait passer l’éléphant de savane qui vit en Afrique australe, du statut de « vulnérable » à celui « en danger d’extinction ». L’éléphant de forêt, dont l’aire de répartition couvre la bande sahélienne et le bassin du Congo, a, lui, été classé « en danger critique d’extinction ».

Au Togo, la population d’éléphants a subi dans les années 90, des pressions qui se sont traduites par l’envahissement des parcs animaliers à des fins anthropiques, mettant en mal les rapports entre les éléphants et les hommes. Néanmoins, il y a des éléphants qui vivent dans le parc de Fazao Malfakassa et d’autres à Djamdè. Ceux de Djamdè ne vivent pas dans leur milieu naturel.

Pourtant, des séances de sensibilisation sur la protection des espèces en voie d’extinction dont l’éléphant et le requin sont souvent faites. Aussi, les autorités avaient suspendu l’immatriculation des navires de pêche et la délivrance de licences de pêche aux navires étrangers. Plusieurs navires battant pavillon togolais avaient été radiés du registre pour suspicion de pêche illégale dans les eaux d’autres pays.

Même les organisations internationales, dont EAGLE-Togo, appuient les autorités dans la protection des espèces protégées en voie d’extinction. C’est dans cet ordre que cinq trafiquants avaient été arrêtés au moment où ils s’apprêtaient à écouler deux grosses défenses d’éléphant, les 26 et 27 août 2022 à Sokodé. À Lomé, trois trafiquants ont été également arrêtés en flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation illégale de deux grosses défenses d’éléphant le 12 novembre 2022, dans un quartier périphérique de la capitale.

Stopper l’hécatombe des requins et d’éléphants très prisés dans la médecine asiatique reste une équation difficile à résoudre. Certes, les pays dont le Togo, disposent des textes réglementaires les trafiquants d’espèces protégées, mais le commerce illégal des pièces des espèces en voie d’extinction prend toujours le dessus.




Bassin du fleuve Niger : inondations dévastatrices à Malanville, où sont passés les milliards investis ?

Depuis 2007 à Malanville, une ville située à l’extrême Nord-est du Bénin, à la frontière du Niger, des inondations emportent chaque année des humains, des bétails et des habitations ; laissant derrière elles, désolations et scènes de chaos. Pourtant, plusieurs projets sont financés à coups de milliards par des institutions internationales, pour des résultats très peu satisfaisants. Entre l’absence d’ouvrages de protection des habitations et l’inefficacité du système d’alertes de prévention des inondations, les populations de Malanville portent leur croix depuis plus de 10 ans.

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Sur le fleuve Niger, Crédit Photo : Megan Valère SOSSOU

Début septembre 2017, Zoulémiatou, la quarantaine, a tout perdu. Cloîtrée avec ses sept enfants orphelins dans une pièce précaire en pailles, la désormais veuve, larmes aux yeux, peine encore à croire que le fleuve qui lui a tant donné, en vienne à tout lui prendre.

À Garou-Tédji, un village de la commune de Malanville à l\’extrême Nord-Est du Bénin, il y a cinq ans, les inondations ont emporté son époux. Elle ne reverra jamais son corps. Non plus, la vingtaine de tonnes de produits agricoles en réserve, une épargne d’argent de plus de 800 000 F CFA, représentant deux années d’économie, soit 24 mois de travail, une habitation de trois cases, un bétail d’une vingtaine de têtes de moutons, le tout emporté par les eaux débordées du fleuve Niger. Dévastée, Zoulémiatou n’a plus de mot pour décrire la catastrophe qui a frappé sa famille en septembre 2017.

Selon les chiffres communiqués par l’actuel maire de la commune de Malanville, Gado GUIDAMI, rien que pour l’année 2020, dix mille trois cent vingt-et-une (10 321) personnes ont été victimes des inondations dans onze (11) villages. Pire, huit (08) personnes ont péri par noyade et deux mille cent-seize (2.116) hectares de cultures ont été ravagés, sans compter les habitations démolies. C\’est l’équivalent du quart de la superficie totale de Cotonou, capitale économique du Bénin.

À Kotchi, un petit village enclavé de Malanville, les dégâts sont bien plus perceptibles au point où l’espoir de continuer à y résider s’amincit au jour le jour. Le lundi 30 août 2021, en pleine saison pluvieuse et donc inondation, quatre adolescentes ont perdu la vie au cours d’une traversée en pirogue alors qu’elles revenaient de ce village. Il y a plus d’une décennie déjà que ces inondations sont entretenues par des facteurs aussi bien naturels qu\’anthropiques dans la commune de Malanville.

Une combinaison de causes climatiques et anthropiques

Plusieurs acteurs à Malanville pointent du doigt l’action de l’Homme à travers la déforestation excessive en faveur des activités agricoles et le changement climatique comme principales causes liées aux inondations cycliques.

Théodore ADJAKPA, géographe environnementaliste, auteur de plusieurs études scientifiques sur les inondations dans le bassin du fleuve Niger, soutient que les populations à la recherche de terres agricoles ont contribué excessivement à la déforestation en occupant les zones inondables du bassin du fleuve Niger. Une situation qui a occasionné l’ensablement du fleuve. « Le bassin a perdu une bonne partie de son couvert végétal, exposant ainsi les sols nus à l’érosion hydrique et éolienne » a-t-il expliqué. Ce qui aurait entraîné de forts ruissellements et de faibles infiltrations.

Une réalité confirmée par une étude scientifique intitulée « Fleuve Niger et les changements climatiques » qui a indiqué que les débits maximaux annuels du fleuve Niger ont fortement diminué, passant de 41 % avant 1970 à 23 % de nos jours. En effet,  l’ensablement, favorisé par la dégradation du couvert végétal des versants de la vallée, tapit le fond du fleuve et réduit le rythme de circulation favorable aux crues.

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Pour le géographe-environnementaliste, le facteur principal des inondations dans le bassin du Niger demeure la concentration des précipitations saisonnières sur une saison pluvieuse dont la durée se réduit d’année en année. Autrement dit, le changement climatique  se manifeste par une mauvaise répartition des pluies avec une réduction très perceptible de la saison pluvieuse, augmentant ainsi l’agressivité climatique sur un sol faiblement couvert. À l’en croire, cette situation est favorisée également par la sécheresse récurrente, observée au cours des années 1970 et 1980.

Aussi, a-t-il ajouté, la hauteur importante des pluies au mois d’août avoisinant 255 mm en moyenne et la forte pluviométrie en amont du fleuve du Niger en Guinée entraînent des inondations catastrophiques dans le bassin du fleuve Niger. Et pourtant, depuis le début des inondations en 2007, un montant global de plus de 25 milliards de Francs CFA a été englouti dans divers projets censés prévenir les catastrophes.

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Malanville, Crédit photo : Megan Valère SOSSOU

Pluie de milliards sur Malanville

A Malanville, les projets censés protéger les populations se sont succédés, mais aucun ne s’est jamais donné pour mission de construire un ouvrage capable d’endiguer les inondations. Inoussa DANDAKOUE, Maire de la commune de Malanville de 2015 à 2020, reconnaît les dysfonctionnements : « La plupart des projets qui sont intervenus, je ne les vois pas aller loin. Parce que leurs actions ne sont pas suivies. Ceux qui sont censés appliquer les actions ne les conçoivent pas bien ».

Pour l’actuel Maire, Gado GUIDAMI, il y a un certain cafouillage dans la réalisation des projets, ce qui a entraîné une absence d’efficacité. « Une bonne partie des interventions des projets ou ONG vient pour secourir. Aucun projet n’a été spécifiquement dédié à la lutte contre les inondations dans la commune », nous a-t-il confié.

À en croire Yacoubou TOROU, Responsable Risque et Catastrophe à la mairie de Malanville, plusieurs projets sont intervenus, notamment le projet Système d\’Alerte Précoce (SAP-Bénin). Initiées suites aux dégâts causés par les inondations en 2010, ce projet a pour objectif de renforcer les capacités de surveillance météorologique, climatique et hydrologique, afin de créer des Systèmes d\’alerte précoce (SAP) et d’information pour répondre à des conditions météorologiques extrêmes et planifier l\’adaptation au changement climatique au Bénin.

Financé en 2013 par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Fonds pour l’Environnement Mondial, ce projet a englouti 9 255 774 500 de FCFA pour  un résultat mitigé. Selon le rapport final du projet que nous avons consulté, le développement de conseils hydrologique/climatologique/météorologique répondant aux besoins d’acteurs socio-économiques n’a pas été réalisé et toute une série d’outils et études non réalisées (partenariat SAP-Communes absent, Portail d’accès libre aux données et informations et plate-forme mobile-phone de conseils agricoles non réalisé, étude portant sur les Proportions des populations (H/F) utilisant les alertes et informations climatiques non disponibles…).

Comme la famille de Zoulémiatou qui a tout perdu, les alertes sont nécessaires pour les personnes vulnérables (activités agricoles dans les lits des cours d’eau, pêcheurs artisanaux, populations vulnérables avec constructions précaires le long des cours d’eau, villages de pêcheurs). Selon le rapport final du projet, \ »les activités de communication et sensibilisation des populations ont été minimes durant le projet\ ». \ »Les activités du projet n’ont pas un impact direct sur les populations\ », précise le rapport.

Le projet a prévu la réalisation et la diffusion, via des radios locales, des messages d’alertes en langues locales, pour prévenir les populations des risques d’inondations. Mais, la ville de Malanville ne disposait pas de radio locale. Aucun des experts ayant travaillé à l’élaboration du projet ne s’en est rendu compte. Finalement, c’est la Radio Fara’a FM de Gaya au Niger près de la frontière du Bénin et la Radio du service public (Ortb) dont l’antenne régionale est située à près de 300 km de Malanville, qui ont servi de canaux de diffusion de messages d’alertes, mais ceci sans un réel impact. En témoigne le rapport d’évaluation du dispositif de production et de diffusion des alertes aux inondations du fleuve Niger qui conclut que : « l’absence de radios locales qui émettent en langue compréhensible par les populations riveraines a affecté négativement la réussite du dispositif d’alerte ».

Osséni Gayouga est riziculteur à Monkassa, l’un des villages les plus vulnérables aux inondations à Malanville. Il déplore : « Chaque année, les eaux nous surprennent toujours. Aucune alerte n’a rien prévenu ici. Comme on n’a jamais su quand elles venaient, on ne sait jamais quand elles devraient aller ».

Dans la même commune, en dehors du projet SAP Bénin, un autre projet financé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) censé lutter contre les effets du changement climatique, a été déployé, sur quatre ans. Plus de 07 milliards de FCFA y sont passés, sans que les objectifs fixés soient atteints.

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Riziculture de contre saison à Bodjécali, Crédit Photo : Megan Valère SOSSOU

Dans le même bassin, la Banque Africaine de Développement (BAD) a financé un Programme pour lutter contre l’ensablement du fleuve Niger. Intitulé Programme Intégré de Développement et d’Adaptation au Changement Climatique dans le bassin du Niger (PIDACC), il est mis en œuvre par l’Autorité du Bassin du Niger, une institution créée en 1980 pour assurer un développement intégré du bassin et promouvoir la coopération entre les 09 pays traversés par le fleuve Niger (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigéria et Tchad).

Ce programme dont la première phase a amorcé la lutte contre l’ensablement et l’érosion hydrique à l’échelle du bassin a connu une seconde phase. D’un budget de plus de 09 milliards, cette deuxième phase vise à préserver les écosystèmes du bassin à travers la réduction de l’ensablement du fleuve Niger. Trois ans après son lancement, ce projet, censé prendre fin en 2025, connaît jusqu’en 2022 des résultats qui sont très loin des attentes sur le terrain. Le taux de décaissement en est encore à 1 % à la date du 25 janvier 2022, selon le rapport de l’équipe du programme.

Encore faut-il noter qu’au sein du même projet, des conflits de compétence au niveau de certaines équipes de mise en œuvre ont conduit à la démission de plusieurs cadres du programme. Cette léthargie est partagée par tous les acteurs intervenants dans ce projet, à partir de la Banque Africaine de Développement (BAD), jusqu’aux unités de gestion du programme dans chacun des pays sous tutelle de l’Autorité du Bassin du Niger, selon le même rapport.

Worou Wara ADAMOU, Coordinateur National du PIDACC au Bénin explique : « C’est vrai qu’il y a eu des cascades de démission. Les raisons sont liées au traitement salarial et aux avantages directs des cadres. » A l’en croire, le faible taux de décaissement enregistré se justifierait par le retard accusé dans le recrutement et les travaux des bureaux d’étude. Conséquence, les populations continuent de faire face impuissamment aux inondations destructives et fatales au vu et au su des pouvoirs publics qui y accordent très peu d’attention et d’actions probantes.

\ »Ce que je suis venu voir est ahurissant, alarmant\ »

À la suite des inondations de 2015, Placide AZANDE, le ministre de l\’Intérieur du gouvernement de Boni YAYI, s’était rendu le mercredi 16 septembre 2015 au chevet des populations de la commune de Malanville. Il a, pour l’occasion, annoncé que le génie militaire se mettrait à l’œuvre pour construire des digues afin d’éviter de nouvelles inondations. Une promesse politique jamais tenue, après quoi, les inondations continuent de dicter leurs lois.

Cinq ans après, et à la veille de l’élection présidentielle de 2021, une tournée parlementaire a été conduite par l’actuel président de l\’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou. Il est allé à la rencontre des populations victimes d’inondations à Malanville. Face aux nombreuses préoccupations exprimées, le Président de l\’Assemblée Nationale a répondu : « … Je pourrai porter directement la voix des sans voix que je suis venu voir, en personne au chef de l’État. Je pourrai lui dire que ce que je suis venu voir est ahurissant, alarmant ». Plus d’un an déjà et rien de concret.

La preuve que cette partie du Bénin bénéficie de peu d’attention aux yeux des politiques dont le seul intérêt est de venir faire la quête électorale. Un sentiment largement partagé au sein de la population à Malanville. « Malanville ne fait pas partie du Bénin ? », s’interrogera Abdel Aziz FAYOMI, jeune aviculteur à Bodjécali, commune de Malanville.

Malanville entre résilience et résistance

Il y a plus de vingt ans que Bouraima Moukaila, alias « Coach », vit à Galièl, quartier le plus populaire de Malanville. De concert avec d’autres jeunes du quartier, il a initié la construction d’un ouvrage de franchissement grâce à une collecte de fonds, dont il est énormément fier : « Cette initiative citoyenne nous a permis de réaliser ce pont dont l’efficacité n’est plus à démontrer ».

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Pont réalisé sur l\’initiative citoyenne des jeunes de Galiel, Crédit Photo : Megan Valère SOSSOU

À Malanville, la majorité des habitations est faite de paille et de tôle pour non seulement amoindrir l’ampleur des dégâts liés aux inondations, mais aussi éviter la ruine. Elles sont récupérables et limitent les décès contrairement aux habitations en terre battue. L’élu local de Galiel, GARBA Oumorou ne s’est pas empêché de faire de même. Car, a-t-il confié, les inondations à Malanville n’épargnent personne.

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Type d’habitation répandue à Malanville, Galiel, Crédit photo : Megan Valère SOSSOU

Une zone occupée par les riziculteurs et maraîchers au nord-ouest de la commune est quant à elle protégée par une grande digue de 5 km réalisée par la coopération chinoise en 2006. Au regard de l’efficacité de cet ouvrage, les acteurs sont unanimes qu’il n’y a que la construction d\’ouvrages de protection qui pourra pallier le problème.

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Au contraire, selon nos recoupements, la grande majorité des investissements (60 %) est dépensée dans les projets de secours chaque année, après donc la survenue des inondations et leurs dégâts, contre une part relativement moyenne (30 %) pour les projets de prévention, donc de sensibilisation et de production d’informations agrométéorologiques. Les investissements dans des constructions d’ouvrages de protection, d’endiguement et d’aménagement hydro-agricole sont encore plus faibles (10 %). Pourtant, tous les acteurs rencontrés reconnaissent que la réalisation d’ouvrages constitue la solution durable.

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Auteur : Megan Valère SOSSOU

Pour définitivement tourner le dos aux inondations, un plaidoyer a été lancé en 2018 par la Plateforme de Gestion des Risques et Catastrophes liés au Changement Climatique. L’objectif est d’inciter à la construction d’une digue longue de plus de 100 km. Cette digue doit quitter la limite Karimama-Malanville à l’ouest, pour la limite Malanville-Nigéria à l’est.

Ibrahim SAFIRI, géomorphologue, spécialiste en aménagement des eaux de surface en appelle à une synergie d’action entre le Niger et le Bénin pour plus d’efficacité dans la lutte. Car constate-il, « du côté du Niger, les efforts qui ont été faits sont un peu plus importants que ce qui est fait du côté du Bénin ».

Un risque catastrophique permanent

En raison de l’engloutissement des milliers d’hectares de cultures, de récoltes et de la contamination du système d’approvisionnement en eau potable par les eaux d’inondation, la famine, la migration et l’épidémie de choléra constituent l’épée de Damoclès qui plane sur la commune de Malanville.

A l’image des inondations catastrophiques de 2010, les scientifiques soutiennent qu’un phénomène de grande ampleur reviendrait au moins chaque 10 ans. Il n’y a donc plus de doute sur l’imminence d’une nouvelle catastrophe climatique avec à la clé des conséquences sur la santé, l’économie, l’éducation et sur les réseaux de téléphonie, d’électricité, d’eau, d’infrastructures routières.

Pourtant, Malanville dispose d’un potentiel économique important. Elle abrite le 2e plus grand marché du Bénin dont les recettes en 2020 par exemple affichaient 105 813 150 de FCFA à la régie autonome. Il s’agit de l’un des plus grands marchés céréaliers et maraîchers de la sous-région ouest africaine. La commune de Malanville joue aussi un rôle crucial de transit de marchandises depuis le port de Cotonou par son poste frontalier. Il urge d’endiguer définitivement les inondations pour le bien-être socio-économique et environnemental de Malanville et ses environs.

Toutefois, retenons que la persistance des inondations à Malanville incombe non seulement aux différents projets exécutés sans succès ou grand succès, mais aussi au pouvoir public béninois qui accorde très peu d’attention à la résolution définitive du problème qu’à jouer le médecin après la mort.

Enquête réalisée par Megan Valère SOSSOU avec l’appui de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO)

Comme à Malanville, commune du Bénin, les populations de la localité de Gaya au Niger souffrent toujours des inondations malgré les milliards injectés. Les résultats de la même enquête réalisée par notre confrère Nigérien Nasser ZADA sont à retrouver en version audio ici




Grande campagne de dépistage du Cancer de la Prostate à Ouidah

Le Centre Médico-social garnison de Ouidah organise une grande campagne de dépistage du cancer de la prostate et autres maladies de l’appareil urinaire chez l’Homme de 40 ans et plus. Il s’agit d’une opportunité inédite qui aura lieu du Lundi 23 au Jeudi 26 Janvier 2023 au Camp militaire de Ouidah. Au programme, une consultation urologie à 3000 Fcfa et des bilans diagnostics.

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Rappelons que le cancer de la prostate est l\’un des cancers les plus fréquents chez les hommes en Afrique. Selon le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), le cancer de la prostate est le deuxième cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les hommes en Afrique, après le cancer du poumon.

La prévalence du cancer de la prostate en Afrique est estimée à environ 5 %, ce qui est légèrement plus élevé que dans le reste du monde. Les taux de mortalité sont également plus élevés en Afrique, en particulier en Afrique subsaharienne.

Les principales causes de cette hausse sont l\’accès limité aux soins médicaux et aux traitements, ainsi que l\’ignorance et la stigmatisation associées au cancer de la prostate. Les efforts sont en cours pour améliorer l\’accès aux soins et à la prévention, et pour sensibiliser les populations à la prévention et au dépistage du cancer de la prostate. C’est le cas de cette grande campagne organisée par le ministère de la Défense à travers la Direction Centrale service de santé des armées.

Megan Valère SOSSOU




Atelier bilan des activités en 2022: Grand satisfecit à l\’ODDB ONG

Du 30 au 31 décembre 2022, l’Organisation pour le Développement durable et la Biodiversité (ODDB-ONG) a organisé à l’hôtel ‘‘La Grâce verte’’ à Tori, un atelier pour dresser le bilan de ses activités tout au long de l’année 2022 et établir des perspectives pour l’année 2023.

« Notre équipe est jeune dévouée, dynamique et ne recule devant aucun obstacle » Chrystelle DAKPOGAN HOUNGBÉDJI, Directrice exécutive de l\’ODDB ONG

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Profitant des deux derniers jours de l’année 2022, l’équipe de l’ODDB ONG s’est réunie à Tori pour faire le bilan de ses activités et envisager l’avenir pour l’année 2023.

Prenant la parole pour la circonstance, la Directrice exécutive, Chrystelle DAKPOGAN HOUNGBÉDJI a remercié ses collaborateurs pour leur esprit de sacrifice, leur dynamisme et leur bravoure. En effet a-t-elle souligné, aucune difficulté n’a freiné les ardeurs des uns et des autres face à l’immensité des tâches à accomplir. C’est donc grâce à cette disponibilité permanente et à cette détermination farouche que tout au long de l’année 2022, plusieurs actions ont été conduites avec succès dans différents domaines.

Des activités à fort impact

Dans le domaine de la biodiversité, de nombreuses collectes de données ont été effectuées durant l’année 2022 sur les sites d’interventions de l’ODDB ONG. Il s’agit particulièrement de la forêt de Gnanhouizounmè, trois groupes zoologiques à savoir : les primates, les oiseaux et les anoures ont été priorisés. Des reboisements ont également été faits au niveau du Jardin Botanique de Bonou et de la forêt de Gnanhouizounmè.

Grâce à l\’appui financier de ses partenaires, l’éducation environnementale a prospéré en 2022. En effet, l’ODDB-ONG a conduit des séances d\’éducation au profit des écoliers des communes de Bonou et d’Adjohoun. Plus de 300 séances ont été conduites, plusieurs thèmes ont été développés et ont porté sur la forêt, les primates, les oiseaux et le rôle important de la biodiversité, etc.

En ce qui concerne le volet, écotourisme, l’ODDB-ONG a reçu quelques touristes qui ont visité ses sites d\’intervention. Des écolodges, une cuisine et un réfectoire ont été construits à Gnanhouizounmè et seront équipés pour renforcer l\’activité écotouristique.

Dans sa dynamique pour le développement communautaire, l’ODDB-ONG a, au cours de l\’année 2022 procédé au suivi des activités pour lesquelles elle a appuyé les populations locales au cours de l\’année précédente. Il s\’agit de l\’aviculture et la production de savon à Bonou, de l\’achatiniculture à Adjohoun et de l\’apiculture à Bassila.

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Des perspectives pour 2023

Pour 2023, l’ODDB-ONG envisage un renforcement conséquent, en s’appuyant sur la dynamique de son équipe ainsi que sur les soutiens de ses partenaires techniques et financiers. Plusieurs actions sont au menu de cette nouvelle année.

Pour le compte du domaine de la biodiversité, elle connaîtra au niveau des sites traditionnels d’intervention, un renforcement systématique du suivi écologique. Les sites n’ayant pas fait l’objet d’un suivi strict, en bénéficieront au cours de cette année 2023. Dans ce sens et mieux que l’année écoulée, le nombre de caméras pièges sera augmenté. Cette disposition élargira considérablement l’espace initialement mis sous surveillance et prendra également en compte de nouvelles forêts dans notre zone d\’intervention.

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L’éducation environnementale connaîtra, elle aussi, un meilleur développement, car nous espérons obtenir des autorisations du ministère des Enseignements Maternel et Primaire et ministère des enseignements secondaire, technique et de la Formation Professionnelle afin de conduire les séances d\’éducation environnementale dans les écoles publiques de nos communes d’intervention.

Quant au développement de l’écotourisme, l’ODDB-ONG s’activera à initier des stratégies efficaces de communication pour faire connaître et découvrir les différents circuits touristiques qu’elle a mis en place au niveau de ses sites d\’intervention.

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En matière de développement communautaire, l’ODDB-ONG prévoit une intensification de ses actions au profit des populations locales. Elle veillera au suivi constant des activités en cours et pour lesquelles elle appuiera conséquemment les bénéficiaires. Grâce à cette stratégie, l’ODDB-ONG motivera davantage les populations dont elle suscitera l’engouement en vue de leur participation spontanée et volontaire aux nouvelles activités à mener à leur profit.      

Pour conférer à toutes ses activités une meilleure visibilité, l’ODDB-ONG envisage sérieusement, pour le compte de l’année 2023, l’instauration d’une stratégie efficiente de communications sur les réseaux sociaux et en relation avec les média publics et privés de la place.

Des échanges de vœux de nouvel an

Enfin, comme l’exige la tradition en cette période de fin d’année, les membres de l’équipe de l’ODDB-ONG ont souhaité à leurs responsables, à leurs familles ainsi qu’à eux-mêmes, une année de santé, de paix, de succès et de bonheur.

En réponse, la Directrice exécutive, Chrystelle DAKPOGAN HOUNGBÉDJI a déclaré : « A l\’endroit de toute l\’équipe de l\’ODDB-ONG, je dis un sincère merci. Je vous  témoigne, au nom de l’équipe dirigeante, ma profonde gratitude pour le travail quotidien que vous avez abattu et qui a nécessité beaucoup d\’efforts et de sacrifices. Ce n\’est pas facile de travailler avec la communauté, mais notre équipe dynamique, dévouée et ne reculant devant aucun obstacle a relevé de nombreux défis. Je vous félicite pour tout ce que vous avez fait tout au long de l’année 2022 et vous souhaite plein succès pour l\’année 2023 »

Elle n’a pas manqué de souhaiter une heureuse année 2023 à tous les partenaires sans lesquels l’organisation n’aurait pu conduire toutes ses actions à bonne fin.

Les vœux de l’ODDB-ONG sont également allés aux populations bénéficiaires de qui elle attend davantage d’engagements pour l’année 2023.

                                                                                      Arsène AZIZAHO




Climat: la couche d’ozone est-elle en train de se reconstituer réellement ?

La couche d\’ozone devrait se reconstituer complètement au cours des 40 prochaines années. L\’information a été rapportée dans un rapport publié le lundi 9 janvier 2023 par des experts du Groupe d\’examen scientifique du Protocole de Montréal sous les auspices de l\’Organisation météorologique mondiale et du Programme des Nations Unies pour l\’environnement. \ »L’élimination progressive de près de 99 % des substances interdites qui détruisent l’ozone a permis de préserver la couche d’ozone et contribué de façon notable à sa reconstitution.\ »

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Le trou dans la couche d\’ozone pourrait se refermer \ »d\’ici 2066 environ dans l\’Antarctique, d\’ici 2045 dans l\’Arctique et d\’ici 2040 ailleurs\ ». Ce changement devrait empêcher un réchauffement de 0,3 à 0,5 °C d\’ici 2100, selon le Comité d\’examen scientifique.

En effet, la couche d\’ozone fait partie de la stratosphère terrestre qui contient des quantités relativement importantes d\’ozone. Elle a un effet protecteur car elle absorbe la plupart des rayons ultraviolets (UV) du soleil. Cette couche est d\’épaisseur relativement réduite. Des avertissements concernant cette réduction d\’épaisseur ont été émis pour la première fois en 1985 en Antarctique. Une autre observation a été faite dans l\’Arctique en 2011.

Ainsi, certaines régions sont concernées par ce phénomène, mais notamment au Chili, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Les produits chimiques qui appauvrissent la couche d\’ozone sont couramment utilisés dans la conception des réfrigérateurs, des climatiseurs et même des aérosols. Pour cette raison, le Protocole de Montréal pour la sensibilisation, signé en 1987, a conduit à des mesures concrètes pour limiter la propagation des gaz CFC aux humains. La Convention a été ratifiée par 198 pays à ce jour. L\’Union européenne a interdit l\’utilisation des CFC en 1989. Il a été suivi en 2016 par l\’Accord de Kigali qui prévoit une réduction progressive de la consommation et de la production des HFC, hydrofluorocarbures (HFC).

Cependant, il faut continuer de surveiller l\’émission de substances nocives. Dernièrement comme le rapporte Le Monde, le HFC-23 qui est un gaz à effet de serre 14 800 foisplus puissant que le CO2 a été identifié de manière huit fois plus importante que les rejets déclarés par les pays.

Megan Valère SOSSOU




10e édition NOËL EN FORET : L’ODDB ONG initie les enfants à la protection de la nature

Au lendemain de la fête de Noël, le lundi 26 décembre 2022, a eu lieu au sanctuaire des singes de Drabo-Gbo dans la commune d’Abomey-Calavi, la  session 2 de la 10ème édition de Noël en forêt. Cette initiative de l’ONG-Organisation pour le Développement durable et la Biodiversité (ODDB) a réuni des enfants et des adultes autour d’une activité ludique qui inclut la découverte de la nature et la sensibilisation à sa protection.

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Noël en forêt est une composante de notre Programme d’Éducation Environnementale qui consiste à organiser dans la période de Noël une sortie en forêt et à sensibiliser les participants sur une thématique en lien avec la préservation de la diversité biologique. Cette activité qui est organisée depuis 2011, initialement prévue pour les enfants, elle est désormais ouverte aux adultes.»

La session 2 de la 10ème édition a été marquée par les activités suivantes: une visite guidée du sanctuaire des singes de Drabo-Gbo; une communication sur le thème \ »La biodiversité menacée du Bénin\ »; une causerie sur l’importance des forêts et des animaux; les comportements à adopter vis-à-vis de la nature pour la protéger et l’organisation de divers jeux.

Selon Alfred OGA, chargé de l\’écotourisme et du développement communautaire de l’ODDB, en plus de réunir les participants, des enfants en majorité, autour d’activités saines, Noël en forêt se veut être un tremplin pour leur faire connaître l’importance de la nature pour le bien-être de l\’homme et la satisfaction des ses besoins. C’est cet impératif qui justifie d’ailleurs les activités concoctées par les organisateurs.

Situé à 25 kilomètres de Cotonou, dans la commune d’Abomey-Calavi, le sanctuaire des singes de Drabo-Gbo est le site retenu pour une parfaite illustration de la diversité biologique. Partis tôt de Cotonou à bord d’un bus, les participants, une vingtaine environ, sont arrivés à destination vers huit heures.  Le village de Drabo-Gbo, plutôt très calme comme on pouvait le constater, a accueilli ses visiteurs dans une ambiance empreinte d’une tranquillité.

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Cette ambiance, ajoutée à l’abondance de la flore, laisse déjà entrevoir dans la pensée des enfants, la connaissance de la forêt dont ils ont tant entendu parler ou qu’ils ont même vu à la télévision sans jamais l’approcher réellement. Ainsi commence pour eux, la première étape de la journée : le contact avec  la forêt. Cet exercice qui inclut la découverte du singe à ventre roux, des tortues et des aquariums a permis aux enfants de communier directement  avec la forêt et ses composantes, notamment le singe à ventre roux, une espèce menacée au Bénin.

Après la visite de la forêt, les enfants ont eu droit à une séance de sensibilisation sur le thème : « La biodiversité menacée du Bénin». À travers ce thème,  ils ont reçu des explications sur  la biodiversité avec pour  exemples, les êtres vivants qui nous entourent. Ceux-ci naissent, vivent, respirent, grandissent et meurent. Par la suite, les enfants ont été entretenus sur l’importance des êtres vivants avant de découvrir comment des menaces pèsent sur certaines espèces. Parmi les espèces menacées, a indiqué Alfred OGA aux enfants, se trouvent  certaines espèces de singe, l’éléphant, le pangolin, le sitatunga, le lion, etc. Ces menaces qui planent sur la biodiversité, ont pour cause entre autres, la fragmentation de l’habitat, la destruction des forêts, la chasse pour l’alimentation et pour les usages médico-magiques, tutti quanti.

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Les enfants, heureux et engagés

En plus des activités énumérées ci-dessus, les enfants ont procédé à divers jeux puis au coloriage. Grâce à l’ensemble des activités menées, durant la journée, les participants en général, les enfants en particulier ont compris le message et fortement apprécié cette heureuse initiative de l’ODDB. C’est le cas par exemple de Owen Shalom HOUNGBEDJI élève âgé de 11 ans, en classe de cinquième, qui déclare très enthousiaste : « Cette activité qui promeut la protection de l’environnement est à encourager »,

Toutefois, Shalom est triste parce que des espèces sont menacées. Il a donc pris l’engagement de protéger au mieux son environnement, notamment son cadre scolaire, une fois retourné dans son collège et de sensibiliser également ses camarades. Tout comme lui, Adrian WHANNOU de DRAVO a retenu qu’il est primordial de protéger les espèces menacées. Alors, il s’engage, selon ses moyens à sécuriser ces animaux.

Stéphane FONGANG, un adulte ayant également participé à cette activité, la trouve très instructive. C’est pourquoi, depuis quelques années, il y participe activement avec sa femme et ses enfants. Il convient de noter que la première session a eu lieu à Bassila, dans la forêt sacrée de Kikélé, le 21 décembre 2022 et a réuni une centaine d’écoliers. Cette session de Drabo- Gbo est la deuxième de cette année.

Arsène AZIZAHO




Mini-Déjeuner de presse à Nature Tropicale ONG: Bilan des activités de 2022 et perspectives en 2023 au menu

Nature Tropicale ONG a organisé le vendredi 30 décembre 2022, avec les professionnels des médias un mini-déjeuner de presse à son siège sis à Akpakpa Cotonou. Cette séance a permis de partager le bilan 2022 de Nature Tropical, mais aussi d’échanger sur les perspectives de 2023 et les contributions des médias et autres partenaires pour une gestion durable des ressources naturelles.

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« Malgré tout, les médias jouent et continuent de jouer des rôles très importants dans l’information, la sensibilisation et la conscientisation du grand public sur la préservation de la nature, l’environnement et la biodiversité ». Joséa Dossou-Bodjrenou Directeur Exécutif de Nature Tropicale ONG, est parti de ce constat pour relever l’importance de la contribution des hommes des médias dans la préservation de la biodiversité.

Une contribution qui a permis la visibilité autour des activités de Nature Tropicale ONG d’une part, mais qui a surtout permis à une prise de conscience progressive dans le rang de la population, parce que informée ; même s’il reste encore à faire. C’est pourquoi, au nom de toute l’équipe de Nature Tropicale ONG, Joséa Dossou-Bodjrenou a remercié les hommes des médias, surtout les organes qui ne ménagent aucun effort, pour trouver une place de choix aux questions environnementales dans leurs rédactions.

Au titre de l’année 2022, le bilan est énorme. Avec la relance progressive des actions à l’échelle locale, nationale, régionale et internationale, après la pandémie du Covid-19, les médias ont accompagné Nature tropicale ONG dans ses programmes phares, a reconnu et salué le président de Nature Tropicale. En effet, courant 2022, l’ONG a mené plusieurs programmes.

Il s’agit notamment de l’éducation environnementale ; de la construction du ‘Centre d‘Education environnementale et du développement durable’’ (CEEDD), qui a pour objectif de contribuer à l’atteinte des ODD à travers l’éducation et la diversification des offres écotouristiques pour faire du Bénin un pays de destination touristique privilégiée en Afrique de l’Ouest, avec à la pointe ‘le premier aquarium public du Bénin.

Il s’en suit le programme de sauvegarde des espèces menacées telles que les tortures marines, les lamantins d’Afrique, les baleines et dauphins, les forêts humides et sacrées, les mammifères des Aires protégées avec la création des 2 AMP du Bénin. À ces programmes s’ajoutent : diversité bio-culturelle, écotourisme, agriculture familiale durable, sécurité environnementale et changement climatique, sauvegarde du patrimoine génétique africain, tutti quanti.

Des perspectives pour 2023

Une chose est de se réjouir de ces exploits, mais une autre est encore de relever de plus grands défis. Ce plus grand défi, Nature Tropicale entend le réaliser au titre de la nouvelle année 2023. La première consiste à organiser les journées des tortues marines, prévues se dérouler du 3 au 10 février 2023. Le défi est d’avoir le Chef de l’État aux côtés de l’ONG pour la tenue de ce programme qui est en lien direct avec les objectifs du décret de création des deux AMP du Bénin.

Pour atteindre l’objectif, Joséa Dossou-Bodjrenou dès lors a associé les hommes du quatrième pouvoir. La deuxième perspective consiste à trouver des moyens (avec un financement participatif) pour acquérir une embarcation maritime (20 à 30 places), c\’est-à-dire un bateau, afin d’alléger les charges des sorties en mer (visite des baleines par exemple) et autres.

Le dernier programme concerne le volet reboisement, inspiré d’un programme togolais ‘‘1 milliard d’arbres pour 2030’’. À en croire le président de Nature Tropicale, il faille dépasser les discours et poser les actes dans les milieux, les environnements les plus proches, et qui impactent tous les acteurs. Ce programme va mettre l’accent sur la sensibilisation pour conscientiser les parties prenantes, renforcer leurs capacités sur l’importance de planter, où planter, quelle essence planter et comment faire le suivi.

Pour réussir, plusieurs opérations seront mises en œuvre par exemple : 1 citoyen 1 arbre ; 1 maison 1 arbre ; 1 acteur politique 1 arbre, etc. « Plantez, plantons, continuez à planter, toujours des arbres pour atténuer l’effet des changements climatiques et éviter les catastrophes naturelles », est le mot d’ordre. Le dernier programme concerne la mer. « On a beaucoup à apprendre sur la mer ; connaître les métiers de la mer, c’est tout un domaine à explorer », a fait savoir Joséa Dossou-Bodjrenou.

Avant que les hommes des médias et Nature Tropical ne partagent le déjeuner concocté, le Directeur de Naturer Tropicale ONG a remercié tous les partenaires qui accompagnent son organisation dans l’atteinte de ses objectifs à savoir UICN, Cebios, Rampao, Museum, Mava, SGP, AFOSA pour ne citer que ceux-là. Pour rappel, Nature Tropical ONG, c’est 28 ans au service de la conservation de la biodiversité et la protection des Aires Marines Protégées au Bénin.

Arsène AZIZAHO




La foire Internationale de Parakou promeut l’écotourisme durable

C’est la quatrième fois que les forains et les visiteurs venus des différentes contrées du Bénin et de la sous région ouest africaine vivent à la fin de chaque année un évènement inédit. Il s’agit de la Foire Internationale de Parakou, initiée par Charles TOKO épris du développement local. Une foire qui en dehors des échanges commerciaux, promeut l’écotourisme à travers un mini zoo innovant.

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Une fois encore pour cette nouvelle édition de la foire, les forains et les visiteurs ont eu droit à un mini zoo. Situé en face des stands en matériaux définitifs érigés sur le champ de la foire, ce cadre zoologique clos mais ouvert au public réunit des espèces de serpents, des oies, des lapins, des dindons, un chacal, un âne, un cheval, des biches, des tortues, des crocodiles, des porcs et des singes vus comme jamais. Un écosystème de sauvegarde, de conservation et de valorisation de plusieurs espèces animales.
Pour l’un des gérants de ce mini zoo, de nombreux jeunes, adolescents et enfants n’ont pas la culture du règne animal. Ainsi, à l’en croire, cette exposition permet à ces derniers d’acquérir des connaissances sur le règne animal et de le protéger. Car justifie t-il, l’espèce animale participe aussi à la résilience de l’espèce humaine.

De très belles rencontres animalières dans un décor sympa et séduisant

En compagnie de leur deux enfants, le couple BELLO trouve un grand plaisir à visiter les animaux en particulier les singes et les serpents. « Cette foire est géniale. Elle permet à nos enfants de découvrir des animaux fascinants de façon ludique » s\’exclame Mme Soulémiath BELLO.
Une découverte de certaines espèces animales jugées trop souvent dangereuses faute de telle initiative d’imprégnation.
« C’est beau et magique de les voir tous. Merci à tous les acteurs qui participent à leur suivie » a déclaré Anatole HOUEDJISSI, fidèle visiteur de la Foire Internationale de Parakou. Cette forme d’écotourisme mobile a séduit plus d’un visiteurs.
En cette période des congés de fêtes de fin d’année, c’est le moment idéal pour les enfants des écoles, lycées et collèges comme pour les adultes au repos professionnels également de visiter ce cadre écologiquement au point.
Rappelons qu’il y a seulement trois mois que l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) présentait un bilan inquiétant sur le déclin des populations animales particulièrement dans la sous région ouest africaine. Des inquiétudes qui ont motivé la priorisation de l’écotourisme dans les Contributions Déterminées au niveau National soumises à la 26e Conférences des Parties sur le climat à Glasgow. Des initiatives à l’image du mini zoo exposé par la Foire Internationale de Parakou seront les bienvenues pour redorer le blason d’une économie verte rêvée par la Foire Internationale de Parakou.

Megan Valère SOSSOU