De l’Afrique de l’Ouest au sud-ouest de l’océan Indien : l’action régionale du GRID-Arendal contre la pêche INN prend de l’ampleur

Dans sa lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), Madagascar a organisé une formation intensive à la surveillance aérienne qui a présenté les technologies de pointe des drones aux autorités des pêches, aux agences gouvernementales et de surveillance, ainsi qu’aux acteurs locaux. Cet atelier, organisé par le gouvernement malgache et le WWF-Madagascar en partenariat avec GRID-Arendal et Distant Imagery, s’inscrit dans le cadre d’un programme plus vaste d’économie bleue durable du sud-ouest de l’océan Indien (SWIO-SBE), financé par l’Agence norvégienne de coopération pour le développement (NORAD).

Une personne tenant un appareil avec écran.  Description générée automatiquement.
Un groupe de personnes debout sur une plage  Description générée automatiquement

Vol de démonstration à Madagascar

Un drone dans une boîte posée sur un bloc de béton  Description générée automatiquement

Démonstration de drones à ailes Delta à Madagascar

Capture d'écran d'un jeu vidéo  Description générée automatiquement

Vol de nuit à Madagascar

Pendant trois jours, des participants du Centre de Surveillance des Pêches (CSP), du Ministère des Pêches et de l’Économie Bleue, du WWF et de l’Observatoire Indépendant des Pêches (FITSINJO) ont bénéficié d’une formation pratique sur l’assemblage et la construction locale de drones, l’intégration des opérations aériennes aux systèmes existants de Suivi, Contrôle et Surveillance (SCS) des pêches, et les techniques de surveillance en temps réel. Des démonstrations en direct au-dessus de la baie de Diego ont démontré la puissance des outils aériens pour détecter et dissuader les activités illégales.

Cette formation marque une avancée significative pour Madagascar. En intégrant la surveillance aérienne à notre stratégie nationale de pêche, nous comblons des lacunes techniques critiques en matière de capacités en adoptant des innovations qui nous aideront à protéger nos océans et à soutenir les communautés qui en dépendent.

 Rijasoa Fanazava, directeur exécutif, Centre de surveillance des pêches (CSP), ministère de la Pêche et de l’Économie bleue

Une approche holistique de la gouvernance des pêches

Si la formation aux drones constitue une avancée notable, le GRID-Arendal souligne que les outils technologiques ne constituent pas à eux seuls une solution miracle. Une réponse véritablement efficace à la pêche INN doit être globale : elle doit intégrer l’innovation aux réformes juridiques et institutionnelles, à la collaboration interinstitutionnelle, à l’harmonisation régionale et au développement des capacités à long terme.

Un groupe d'hommes assis autour d'une table  Description générée automatiquement

Intégration de la technologie des drones dans le système MCS des pêches en Guinée

« L’utilisation des technologies de télédétection en combinaison avec les technologies des drones fournit un outil complémentaire puissant aux États côtiers pour mieux protéger leurs ressources marines, améliorer la transparence et améliorer la gouvernance marine globale »,

— Romain Langeard, expert en gouvernance des pêches du GRID-Arendal

Cette philosophie sous-tend le travail de GRID-Arendal au-delà de Madagascar. En Guinée, par exemple, le projet « Renforcer la gouvernance des pêches » lancé en 2021 va au-delà de la surveillance en renforçant les cadres juridiques nationaux, en révisant les mandats institutionnels, en soutenant la mise en œuvre des traités internationaux comme l’Accord relatif aux mesures du ressort de l’État du port (PSMA) et en améliorant les voies de poursuite et de sanction des infractions liées à la pêche. Dès 2015, aux Seychelles, l’initiative « FishGuard » utilise les données satellitaires et les systèmes VMS non seulement pour l’application de la loi, mais aussi pour améliorer la coordination entre les agences maritimes, les autorités portuaires et les organismes de surveillance environnementale.

Un groupe de personnes sur un bateau  Description générée automatiquement

Déploiement de drones depuis un bateau en Guinée

Plus récemment, en Guinée-Bissau, dans le cadre du projet Bijagos Bleus, en partenariat avec le Partenariat régional pour la conservation marine (PRCM), un travail complémentaire de développement des capacités bleues a été mené par GRID-Arendal, renforçant ainsi la solidité institutionnelle locale. Ce projet soutient les organismes de première ligne, les organisations de la société civile et les communautés côtières en leur fournissant les compétences, les outils et les systèmes de gouvernance nécessaires pour gérer efficacement leurs espaces marins et soutenir les moyens de subsistance locaux sur le long terme.

Soutenir la collaboration interinstitutions régionale

L’initiative de Madagascar renforce également l’importance de la coopération interinstitutionnelle, pierre angulaire d’une gestion efficace des pêches. Le GRID-Arendal œuvre aux niveaux national et régional pour améliorer la coordination entre les autorités des pêches, la police maritime, la marine, les douanes, les autorités portuaires et les organismes régionaux de pêche. Ces liens sont essentiels pour exploiter le renseignement, partager les données et garantir une application cohérente et équitable des règles.

Ce projet pilote est plus qu’une simple mise à niveau technologique : il représente un changement radical dans notre façon de gérer nos ressources marines. Les drones offrent une surveillance rapide et économique qui peut combler d’importantes lacunes en matière de contrôle, notamment dans les zones côtières reculées où la pêche artisanale est la plus active et la plus vulnérable.

— Umair Shahid, responsable des pêches du WWF pour la région SWIO.

Le projet pilote de surveillance aérienne s’inscrit dans une vision régionale plus large de systèmes SCS accessibles et peu coûteux, adaptables et maîtrisables localement. Les enseignements tirés seront intégrés à des notes d’orientation destinées à la Commission des thons de l’océan Indien (CTOI), à la Commission des pêches du sud-ouest de l’océan Indien (SWIOFC) et au Centre de coordination SCS de la SADC à Maputo. Pour ce faire, GRID-Arendal et le WWF développeront conjointement des outils de communication visuelle, des infographies et des boîtes à outils visant à sensibiliser et à développer une compréhension pratique des meilleures pratiques en matière de surveillance et de contrôle.

Un modèle évolutif à travers les régions

Le portefeuille plus large de GRID-Arendal reflète ce modèle intégré et adapté au contexte. En Guinée-Bissau, l’initiative Blue Bigajos soutient la cogestion des principales pêcheries dans les aires marines protégées tout en pilotant des structures communautaires de SCS. Le programme travaille en étroite collaboration avec les autorités nationales pour mettre en place des systèmes de données et renforcer les réseaux locaux de surveillance, le tout ancré dans les principes d’équité, de durabilité et de conservation de la biodiversité marine.

Vers une gouvernance maritime modernisée et résiliente

Ce pilote de drone à Madagascar pose les bases d’un système de contrôle des pêches plus intelligent et plus réactif. Il constitue également une étape importante dans un processus plus vaste : une évolution vers une architecture régionale de gouvernance marine modernisée et résiliente, capable de répondre aux menaces actuelles et de se préparer aux défis futurs.

Grâce à ses interventions ciblées, ses partenariats régionaux et son engagement à bâtir des institutions durables, GRID-Arendal contribue à façonner un avenir dans lequel les États côtiers peuvent affirmer leur contrôle sur leurs ressources maritimes, lutter contre la criminalité environnementale et offrir des avantages durables aux millions de personnes qui dépendent de l’océan.




Projet Adapt-WAP au Bénin : les écoliers et élèves à l’école de la préservation des écosystèmes transfrontaliers

Du 19 au 23 mai 2025, une vaste session de sensibilisation a mobilisé les écoliers et élèves des communes riveraines des parcs W et Pendjari dans le cadre de la mise en œuvre de la 4ᵉ composante du projet régional Adapt-WAP mis en œuvre par le Centre National de Gestion des Réserves de Faune (CENAGREF) à travers le Ministère du Cadre de Vie et des Transports, en charge du Développement Durable. Huit communes au total ont accueilli la sensibilisation. Il s’agit des communes de Kandi, Banikoara, Malanville et Karimama pour le compte du département de l’Alibori et les communes de Matéri, Kérou, Kouandé et Tanguiéta pour le département de l’Atacora.

Photo d’ensemble apprenants
Photo d’ensemble apprenants

L’objectif est de sensibiliser les apprenants à savoir les écoliers et élèves des écoles établissements des communes autour des parcs Pendjari et W-Bénin a déclaré le Colonel Georges Sossou, Coordonnateur du projet. Il n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction face à la mobilisation des différentes parties prenantes.

Pour Alazi Tino, représentant du Directeur départemental des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle de l’Alibori, la stratégie de sensibilisation auprès des jeunes est porteuse d’avenir. A le croire, trois raisons soutiennent cela : la période choisie, les cibles que sont les élèves et les différentes thématiques au centre de la sensibilisation. Il a exhorté tous les acteurs à pleinement jouer leur rôle pour l’atteinte des résultats durablement.

Même son de cloche dans l’Atacora, où Nahini Chabi-Boni, Inspecteur de l’Enseignement du Premier Degré et Directeur Départemental des Enseignements Maternel et Primaire, a mis en exergue la pertinence de l’approche pédagogique : « La méthode des supports et les illustrations utilisées sont d’une grande portée pédagogique. » Selon lui, le contenu est adapté aux niveaux des élèves et permet de toucher indirectement toute la communauté : « Les changements de comportement des écoliers et élèves vont impacter très rapidement et efficacement les parents d’élèves en particulier et, par ricochet, la communauté en général. » a-t-il laissé entendre.

Des modules pratiques et engageants

Trois thématiques majeures ont structuré cette session : la gestion des risques et catastrophes naturelles, la lutte contre le braconnage et la gestion des conflits, et la gestion durable des terres en lien avec l’adaptation aux changements climatiques. Ces modules ont été animés par les enseignants des différentes écoles concernées.

Pour Issa Bio Sounon, Directeur du Collège d’Enseignement Général de Goumori à Banikoara, le contexte s’y prêtait parfaitement : « Le milieu et le temps s’y prêtent. » Il reste convaincu que les notions acquises permettront aux élèves de jouer un rôle actif dans la gestion durable des ressources naturelles.

Le Chef division des ressources humaines, représentant le Directeur départemental de l’Enseignement maternel et primaire de l’Alibori, salue quant à lui l’initiative : « L’initiative est louable et son importance sur la vie n’est pas mesurable. Personnellement, j’ai appris beaucoup et je ne peux que souhaiter bon vent au projet. »

Les parents d’élèves à l’unisson

Du côté des associations de parents d’élèves, la mobilisation et l’enthousiasme sont tout aussi palpables. Bio Peregue Issa, de la Fédération départementale des associations des parents d’élèves et d’étudiants de l’Alibori, apprécie « l’approche de sensibilisation est innovante » et appelle à sa duplication dans d’autres localités.

Zakari Boukari, Président de la Fédération des associations de parents de l’Atacora, se réjouit de la participation massive observée de Matéri à Tanguiéta, en passant par Kérou et Kouandé. Il a expliqué : « Les enfants sont très contents d’avoir appris des pratiques simples et durables de gestion des terres comme la culture du muccuna, des pois d’angole, la rotation des cultures. Ils sauront transmettre les messages à leurs parents pour une prise de conscience collective ».

Une jeunesse motivée et bien informée

L’engouement des jeunes écoliers et élèves a été unanimement salué. Ouin-Ouro Claude, Chef du service de l’orientation scolaire et professionnelle de l’Atacora, note que la session interactive. Elle a permis selon lui que les élèves aient une meilleure compréhension des enjeux liés aux deux parcs. « A titre illustratif, les écoliers et élèves ont découvert et compris ce qu’est le système d’alerte précoce, les risques que comporte l’utilisation intensive des herbicides et les mesures d’adaptation aux changements climatiques. » a-t-il ajouté.

Même les plus jeunes ont manifesté leurs impressions.. Bakari et Mariam, tous deux en classe de CM1 à l’École primaire publique de Wantéou (commune de Matéri), se disent fiers d’avoir acquis des connaissances utiles pour préserver les ressources du parc. Ils promettent de partager ces leçons avec leurs parents pour encourager des comportements plus respectueux de l’environnement.

Au total huit-cent trente-trois (839) personnes de huit communes riveraines des parcs W et pendjari ont bénéficié et contribué à cette session de sensibilisation dont en grande majorité les écoliers et élèves.

Il convient de rappeler que cette initiative s’inscrit dans la continuité d’une formation tenue du 15 au 19 août 2022, à l’attention des enseignants des zones concernées.

Venance Ayébo TOSSOUKPE & Megan Valère SOSSOU




Inondations à Cotonou et ses environs : à qui la faute ?

La Chronique de Megan Valère SOSSOU, Journaliste et Expert des questions environnementales

2025 – 1925, 100 ans que durent les inondations à Cotonou, la principale ville économique du Bénin. Depuis 2016, cette ville subit une profonde transformation. Opérations de déguerpissement, programme Asphaltage, installation de grands monuments, réorganisation de la gestion des déchets… autant d’initiatives qui ont offert à la capitale économique du Bénin un nouveau visage, plus moderne, plus attractif.

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Inondation à Cotonou

Mais il a suffi d’une demi-journée de pluie pour que ces infrastructures, saluées par certains, soient mises à rude épreuve. Les grandes artères de la ville se sont rapidement retrouvées sous les eaux. Inondations, engorgements, habitations envahies : le décor était celui d’une ville littéralement débordée.

Pour certains, le problème vient du système d’attribution des marchés de travaux publics, entaché d’irrégularités. D’autres pointent l’incivisme des populations : dépôts sauvages d’ordures, caniveaux obstrués, constructions anarchiques. Et il y a ceux qui pleurent déjà les milliards engloutis dans ces projets et qui s’interrogent sur leur durabilité.

Les scientifiques, eux, vont plus loin : ils alertent sur l’improbabilité, à moyen terme, de la survie même de la ville de Cotonou si des mesures fortes ne sont pas prises. Les eaux pluviales, de plus en plus violentes avec les effets du changement climatique, s’infiltrent dans les habitations, endommagent les bâtiments publics et mettent à mal les acquis urbains.

Face à cette situation qui date d’un siècle, la solution passe avant tout par une prise de conscience collective.

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Image de 1925

Cotonou ne peut plus continuer à se bétonner indéfiniment. Pour un développement réellement durable, il faut envisager une nouvelle vision de l’aménagement du territoire : valoriser d’autres villes, créer de véritables pôles économiques en dehors du littoral, construire une relation plus équilibrée entre l’Homme et la Nature.

Il est urgent de désengorger Cotonou. L’État et les entreprises doivent s’implanter dans d’autres communes. Le Bénin ne se résume pas à Cotonou. Tout gouvernement qui comprendra cela posera les jalons d’un mandat réussi et durable.

Mais pour y arriver, la mobilité doit suivre. Un réseau ferroviaire performant, notamment un train à grande vitesse, permettrait de relier les villes du pays en quelques minutes. Cela rendrait possible une meilleure répartition de la population, des activités économiques et des services publics sur l’ensemble du territoire.

Enfin, rien de tout cela ne sera viable sans transparence dans l’attribution des marchés publics, ni respect citoyen des biens communs.
Protéger l’environnement ne doit plus être synonyme de vernis urbain ou de camouflages artificiels. Cela implique de remettre le naturel au cœur de toute intervention.

C’est à ce prix que nos villes, et Cotonou en particulier, pourront résister aux défis de demain.




Afrika Vuka Day 2025 : REC Bénin mobilise pour la souveraineté énergétique

À l’occasion de la campagne Afrika Vuka Day, le Renewable Energy Coalition (REC Bénin) a tenu dans l’après-midi du 14 mai 2025 une conférence de presse à la salle American Corner l’Université d’Abomey-Calavi. Cette initiative s’inscrit dans la dynamique continentale visant à promouvoir une transition énergétique juste, citoyenne et résolument tournée vers les énergies renouvelables. L’événement a rassemblé journalistes, acteurs de la société civile et jeunes militants climatiques autour d’une conviction commune : l’Afrique doit reprendre le contrôle de son avenir énergétique.

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Cérémonie d’ouverture

Dans son intervention introductive, le Coordonnateur de REC Bénin, Tabaraka Bio Bangana, a rappelé le sens profond d’Afrika Vuka Day : porter haut la voix des peuples africains en faveur d’un modèle de développement libéré des énergies fossiles et ancré dans les réalités locales. Il a présenté l’édition 2025 comme une étape stratégique de mobilisation dans la perspective de la Journée de l’Afrique, célébrée chaque 25 mai.

Prévue cette année à la Porte du Non-Retour à Ouidah, la célébration mettra en lumière la résilience des peuples africains face aux liens historiques, mais aussi leur volonté de se réapproprier les leviers de leur développement, notamment sur le plan énergétique. « À travers des activités créatives et culturelles, nous voulons démontrer que notre indépendance passe aussi par l’énergie que nous consommons et contrôlons », a-t-il précisé.

Le Coordonnateur a par ailleurs relayé les messages clés de la campagne : l’échec des énergies fossiles à garantir un avenir durable, la nécessité d’investir dans le potentiel immense des énergies renouvelables en Afrique, et l’urgence de soutenir les initiatives portées par les communautés elles-mêmes. Le ton est donné : « Une transition juste doit mettre les populations au centre – pas le profit ».

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Atelier en cours

Une jeunesse formée et prête à agir

Christian Hounkannou, Coordonnateur de 350.org pour l’Afrique francophone, est revenu sur la formation internationale Renew Our Energy, tenue en avril dernier au Brésil. Cette rencontre a réuni près de 350 jeunes activistes venus de différents pays africains. L’objectif était d’outiller une nouvelle génération de leaders climatiques pour mieux défendre les droits énergétiques des communautés à la prochaine Conférence des Parties (COP 30), également prévue à Belém au Brésil en novembre 2025.

Les échanges ont porté sur les modèles d’adaptation et d’atténuation des effets climatiques, notamment l’agroforesterie, la cuisson propre ou encore l’énergie solaire. L’une des thématiques majeures abordées fut la souveraineté énergétique. « Qui contrôle notre énergie aujourd’hui ? Certainement pas nos communautés. Si nous n’arrivons pas à contrôler notre énergie, cela veut dire que nous ne sommes pas indépendants », a-t-il martelé, appelant à un renversement des modèles de gouvernance énergétique.

Loin d’une approche technocratique, les discussions ont mis en évidence les défis éducationnels, politiques et financiers qui freinent l’essor des énergies renouvelables sur le continent. Le manque d’éducation des populations sur les enjeux énergétiques, l’absence de volonté politique dans certains États, ainsi que les difficultés d’accès aux financements ont été identifiés comme des freins majeurs. Pour y remédier, le plaidoyer citoyen et la construction d’alliances stratégiques avec des partenaires crédibles sont jugés indispensables.

Médias, réseaux et société civile en action

Au-delà de la mobilisation des jeunes, la conférence de presse a également permis de présenter des acteurs et réseaux clés œuvrant à la promotion de la justice climatique en Afrique. Michael Tchokpodo, Coordonnateur du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), a retracé l’historique de son organisation, née en 2020 sur les cendres du REMASTP (Réseau des Médias pour la lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme).

Le REMAPSEN a choisi d’élargir son champ d’action pour répondre de manière plus globale aux défis de santé et d’environnement. Aujourd’hui composé de plus d’une trentaine de journalistes issus de divers supports (radio, télévision, presse en ligne, réseaux sociaux), le réseau intervient dans plusieurs pays africains avec l’ambition de renforcer les capacités médiatiques sur les questions climatiques et énergétiques. « L’information est un levier de transformation. Nous devons amplifier les voix qui proposent des solutions locales crédibles », a déclaré M. Tchokpodo.

Présent à cette rencontre, Carin Atonde, Directeur Exécutif de Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE Bénin) et Coordonnateur du Réseau des Organisations pour le Développement des Énergies Renouvelables (RODER), a témoigné du rôle que jouent les organisations de la société civile dans la promotion des énergies propres. Pour lui, l’engagement de JVE Bénin aux côtés de REC Bénin pour cette édition de la Journée Africaine explique une convergence naturelle des luttes.

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Photo de famille

Une dynamique panafricaine en marche

À travers toutes les interventions, un message fort s’est dégagé : l’Afrique n’a pas vocation à reproduire les erreurs des pays industrialisés. Elle peut et doit emprunter une voie propre, durable et équitable en matière d’énergie. Pour cela, la construction d’une souveraineté énergétique passe par la mobilisation des communautés, l’implication des jeunes, la sensibilisation des médias, et la coopération entre organisations locales et internationales.

Mahugnon Josué TCHAGNONSI




Ibila Djibril : Un expert chevronné à la tête de la Direction Générale de l’Environnement et du Climat du Bénin

Le Bénin vient de se doter d’un nouveau Directeur Général de l’Environnement et du Climat (DGEC) : Ibila Djibril, une figure bien connue du monde de l’environnement, à la fois sur le plan national et international.

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Ibila Djibril est reconnu pour sa rigueur, son affabilité et son engagement constant en faveur des causes environnementales. Originaire de Gogounou, dans le département de l’Alibori au nord du Bénin, il a gravi, au fil des années, tous les échelons de l’administration environnementale béninoise grâce à un parcours marqué par la compétence et la détermination.

Un solide parcours académique et professionnel

Titulaire d’un Diplôme d’Études Professionnelles Approfondies (DEPA) en Gestion de l’Environnement obtenu à l’Université d’Abomey-Calavi, il détient également un DESS en Droit des Affaires ainsi qu’un Master 2 en Droit des Sociétés et Fiscalité de l’Université Nationale du Bénin. À cela s’ajoute une formation à l’Université Senghor d’Alexandrie en gestion de l’environnement, renforçant ainsi son profil multidisciplinaire entre droit, fiscalité et développement durable.

Professionnel de l’environnement depuis plus de deux décennies, Ibila Djibril a occupé des postes de haute responsabilité :

  • Directeur de la Prévention des Pollutions et de la Gestion des Risques Environnementaux (2008-2012) ;
  • Conseiller Technique à l’Environnement et à la Protection de la Nature au Ministère de l’Environnement (2012-2014) ;
  • Coordonnateur de projet de renforcement des capacités environnementales au Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable.

Une carrière internationale et des négociations déterminantes

Sur le plan international, Ibila Djibril est une figure incontournable des négociations climatiques. Point Focal National du Bénin auprès de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) de 2006 à 2022, il a participé activement aux discussions majeures sur le régime climatique post-2012, sur le Mécanisme pour un Développement Propre (MDP), ainsi que sur les mécanismes de financement de l’adaptation et de l’atténuation.

Présent lors de la Conférence de Copenhague, il n’a pas hésité à défendre vigoureusement les intérêts africains, dénonçant notamment des arrangements sur le marché du carbone jugés défavorables aux pays en développement.

Membre du Groupe d’experts des pays les moins avancés (LEG) depuis 2007, dont il a été vice-président, Ibila Djibril a également présidé le Conseil d’Administration du Fonds Mondial pour le Changement Climatique.

Une vision pour l’avenir

Aujourd’hui, à la tête de la DGEC, Ibila Djibril entend mettre son expérience technique, son réseau international et sa vision stratégique au service d’une action climatique plus forte et d’une gouvernance environnementale plus ambitieuse au Bénin. Sa nomination est perçue comme un signal positif pour les acteurs de la société civile, du secteur privé et des partenaires internationaux engagés dans la transition écologique du pays.

Megan Valère SOSSOU




Assainissement pluvial à Cotonou : réception provisoire des travaux du lot 2 du PAPC

Le vendredi 24 janvier 2025, une commission de la Société des Infrastructures Routières et de l’Aménagement du Territoire (SIRAT) a procédé à la réception provisoire des travaux constituant le lot 2 du Programme d’Assainissement Pluvial de Cotonou (PAPC). Le lot 2 de ce projet ambitieux, financé par la Banque Européenne d’Investissement (BEI), a été lancé le 14 novembre 2022 et devrait initialement s’achever en 31 mois.

Infrastructure d'assainissement

Selon les responsables de la SIRAT S.A., les travaux ont porté sur la construction de 6.614 mètres linéaires de collecteurs et de canaux trapézoïdaux dans les bassins versants Ra, Rb, Rc, Rd et S. Parallèlement, l’aménagement de 3.376 mètres linéaires de voiries a profité à divers quartiers, notamment Dédokpo, Abokicodji, Sodjatinmè, Gbénonkpo et Misséssin. 

Les zones concernées, telles que Abokicodji lagune, Abokicodji centre, Sodjatinmè Ouest, Sodjatinmè centre, Gbedjèwin, Fifatin, Gbénonkpo et Kpankpan Adjegounlè, ont ainsi vu une amélioration de leurs infrastructures. Il convient de noter que le coût total des travaux s’élève à 11.813.996.075 FCFA. En tout, 13 rues ont été aménagées, et l’installation de chaussées pavées, de trottoirs ainsi que d’éclairages solaires a été réalisée pour assurer la sécurité des usagers. 

Monsieur Oswald GANGBO, Coordonnateur du PAPC, a souligné l’importance de cette réception, en affirmant que le projet bénéficie de l’appui de six partenaires techniques et financiers, ainsi que d’une contribution significative du gouvernement béninois. « À mesure que les travaux progressent, nous procédons à leur réception. En ce jour, nous avons réceptionné provisoirement le deuxième lot des travaux financés par la Banque Européenne d’Investissement. En substance, les travaux réceptionnés concernent principalement la construction de collecteurs, en lien avec l’assainissement pluvial de Cotonou. Simultanément, nous avons également validé les travaux relatifs à la réalisation de voiries pavées, de trottoirs ainsi que de caniveaux latéraux. Des éclairages solaires ont également été installés pour assurer la sécurité des lieux ; de plus, des plantations d’arbres ont été effectuées sur l’ensemble des sites, lesquelles seront entretenues durant toute la période de garantie », a-t-il précisé. 

Monsieur Marcellin BOCOVÈ, Directeur Général Adjoint de l’AGETUR, a, quant à lui, exprimé sa satisfaction quant à la réalisation des travaux, constatant une transformation tangible des zones concernées. Il a également appelé les populations à un entretien responsable de ces nouvelles infrastructures, soulignant ainsi l’importance d’une gestion collective et durable des aménagements. 

Au terme de cette réception, Cotonou peut espérer une amélioration de ses conditions d’assainissement et une embellie de ses quartiers, gage d’un cadre de vie revitalisé pour ses citoyens.




Impact du Changement Climatique sur les Communautés Rurales au Bénin

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Introduction au Changement Climatique en Afrique

Le changement climatique représente une menace croissante pour de nombreux pays, en particulier en Afrique. Le Bénin, avec sa vaste population rurale, est particulièrement vulnérable aux conséquences environnementales liées aux variations climatiques. Les communautés rurales, qui dépendent fortement de l’agriculture, ressentent déjà les effets négatifs de cette crise mondiale.

Effets sur l’Agriculture Rurale

Le secteur agricole au Bénin doit faire face à des conditions météorologiques de plus en plus imprévisibles. Les changements de température, associés à des périodes prolongées de sécheresse ou des pluies torrentielles, perturbent les cycles de culture. Cela entraîne non seulement une réduction des rendements agricoles, mais également une sécurité alimentaire compromise pour les populations locales.

Conséquences Socio-Économiques

Les effets du changement climatique ne se résument pas à l’agriculture ; ils touchent également le tissu social des communautés rurales. La migration forcée due à des conditions de vie de plus en plus difficiles crée une pression sur les zones urbaines. Cela engendre des conflits sur les ressources, exacerbant ainsi les inégalités sociales et économiques. Les femmes et les enfants, souvent les plus touchés, font face à des défis accrus en termes d’accès à l’éducation et à des services de santé.




Consultation nationale au Bénin : Vers une gestion durable et sécurisée du complexe W-Arly-Pendjari

Après le Niger et le Burkina Faso, le Bénin a tenu sa consultation nationale dans le cadre de l’initiative visant à soutenir la gestion durable du complexe W-Arly-Pendjari (WAP). Cette rencontre organisée par le CENAGREF, s’est déroulée les 19 et 20 décembre 2024 à Grand-Popo, avec le soutien de partenaires internationaux tels que l\’UNESCO, la Fondation des Savanes Ouest-Africaines (FSOA), l’UICN et la GIZ, et grâce au financement du gouvernement norvégien. L’événement a réuni des acteurs clés de la conservation, des forces de défense, de la sécurité publique, des experts ainsi que des représentants des communautés locales.

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Face à la crise sécuritaire persistante au sein du complexe WAP, les trois pays concernés le Bénin, le Burkina Faso et le Niger ont réaffirmé leur engagement à protéger et gérer durablement ce patrimoine naturel commun. Une initiative qui met en avant la coopération transfrontalière renforcée pour répondre aux défis liés à ce site classé au patrimoine mondial.

Au cours des échanges et des travaux de groupe, les participants ont recensé les dispositifs et actions de sécurisation en place, tout en identifiant les risques et lacunes. Ces réflexions ont permis d’élaborer un plan d’action spécifique pour la protection du complexe.

Les participants témoignent

Pendant plusieurs jours d\’intenses activités de réflexion, les acteurs ont pu faire le diagnostics et proposer des solutions nécessaires à la gestion durable et sécurisée du complexe. Sylvestre Djagoun, enseignant-chercheur à l’Université d’Abomey-Calavi et consultant, a salué la qualité des discussions et l’implication des acteurs dans la gestion du complexe WAP.

Pour Bello Abdel Aziz, Directeur du Parc National W au Bénin, les solutions proposées représentent une réponse efficace aux défis de sécurisation du complexe. Il a particulièrement mis en avant la participation active des communautés locales à cette rencontre, tout en soulignant l’importance d’initiatives sociales complémentaires pour renforcer la confiance des populations envers l’État.

À l’issue de cette consultation, Ibrahim Baré Oumarou, Trésorier Général de l’Association Nationale des Organisations Professionnelles des Éleveurs de Ruminants au Bénin, a exprimé son espoir de voir les parcs véritablement renaître et continuer à jouer un rôle crucial dans le développement durable.

Pour Junior Ohouko, de l’Unité Afrique du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, cette initiative se distingue par son approche inclusive et participative. « Nous collaborons d’abord avec les acteurs responsables de la gestion, notamment le CENAGREF et tous les autres acteurs dans chacun des trois pays. »

A noter que ces consultations nationales des différents pays aboutiront à l’élaboration d’un Plan Régional d’Urgence commun et à l’organisation d’une table ronde des partenaires techniques et financiers.

Megan Valère SOSSOU




Ecocitoyenneté : Sur les pas du colibri, les jeunes s’engagent pour sauver la planète

L’une des leçons les plus inspirantes que l’humanité a reçues en matière d’écocitoyenneté est celle donnée par le colibri, ce petit oiseau des Amériques. En effet, il était une fois un feu de forêt qui fit fuir toute la faune, sauf le plus petit des oiseaux : le colibri. N’écoutant que son courage et sa détermination, celui-ci transporta une goutte d’eau, puis une autre, et encore une autre. D’un air moqueur, le gros ours lui demanda : « Mais qu’est-ce que tu fais là ? », et le colibri de répondre : « Je fais ce que je peux, je fais ma part ».

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Le colibri, symbole d’engagement éco citoyen

Cette fable, racontée par les Quechuas, Amérindiens d’Amérique du Sud, prend tout son sens dans le contexte actuel du changement climatique, où des milliards de \ »gouttes d’eau\ », symbolisant des gestes quotidiens, sont nécessaires pour assurer la survie de l’humanité et de la planète. Cela est d’autant plus vrai en Afrique, où les effets du changement climatique sont particulièrement sévères en raison de la vulnérabilité et de la précarité des communautés.

 « Au quotidien, en Afrique, des familles sont déplacées, des familles souffrent de famine, et des conflits éclatent à cause de la lutte pour des ressources devenues de plus en plus rares », a déploré Augustine Njamnshi, président des affaires techniques et politiques de l’Alliance Panafricaine pour la Justice Climatique (PACJA), lors de la COP23 en 2017 à Bonn, en Allemagne. Cette triste réalité rappelle combien il est essentiel de s’engager, individuellement et collectivement, dans la lutte contre le changement climatique et la dégradation de l’environnement.

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Activité de reboisement à l’EPP Baka et formation des écoliers de l’EPP Camp-Adagbè à la fabrication de sacs biodégradables

C’est dans ce combat que s’inscrivent plusieurs organisations de jeunes au Bénin, dont l’ONG Save Our Planet. Convaincue que seule l’éducation environnementale peut changer les habitudes au sein des communautés, l’ONG a lancé le Projet de Renforcement de l’Éducation Relative à l’Environnement en Milieu Scolaire et Estudiantin. Ce projet vise à faire des élèves et des étudiants les acteurs d’un monde durable, capables de relever les défis climatiques et environnementaux actuels.

Les actions menées par cette organisation en témoignent. En 2021, des élèves de l’École Primaire Publique de Baka à Parakou ont participé à des activités de reboisement, et en 2023, des ateliers de formation sur la fabrication de sacs biodégradables ont été organisés au profit des écoliers du Complexe Scolaire Camp-Adagbè de Parakou.

L’objectif était de sensibiliser les enfants au reboisement et à l’utilisation de sacs biodégradables pour qu’ils abandonnent les sacs en plastique, néfastes pour la santé et l’environnement. « Une fois rentrée à la maison, je sensibiliserai mes frères aux dangers des sacs en plastique et les encouragerai à utiliser désormais des sacs en papier pour préserver notre santé et notre environnement », a promis Josline Balogoun, écolière en cours élémentaire 2ᵉ année au Complexe Scolaire Camp-Adagbè.

Megan Valère Sossou, directeur exécutif de l’ONG Save Our Planet, a profité de cette occasion pour plaider en faveur d’une interdiction stricte des sacs en plastique dans les écoles, conformément à la loi n° 2017-39 du 26 décembre 2017, interdisant la production, l’importation, l’exportation, la commercialisation, la détention, la distribution et l’utilisation de sachets en plastique non biodégradables en République du Bénin.

L’ONG ne laisse personne de côté dans son ambition d’éduquer à un environnement sain et durable. Dans la commune d’Adjohoun, les enfants à déficience intellectuelle du Centre Didier le Bihan ont été sensibilisés aux meilleures techniques d’hygiène et d’assainissement, renforçant ainsi leurs capacités à entretenir leur cadre éducatif de façon saine et durable.

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Sensibilisation des enfants handicapés du Centre Didier le Bihan aux techniques d’hygiène et d’assainissement

Selon Alfreda Christiane Akotègnon, coordonnatrice Sud de l’ONG, cette initiative vise à étendre l’éducation environnementale aux groupes sociaux marginalisés, particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique. Cette inclusion dans l’éducation environnementale est une action salvatrice, saluée par les activistes et les organismes en charge de la protection de l’environnement.

Dans le même esprit, la société Cité Fidèle sensibilise au reboisement comme moyen de lutter contre le changement climatique. En 2022, elle a organisé, au profit de l’Université de Parakou, la mise en terre de plus de 100 plants d’arbres.

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Reboisement à l’université de Parakou

 « Les effets du changement climatique, tels que la mauvaise répartition des pluies, les excès de chaleur et les inondations, sont principalement dus à la destruction de nos patrimoines forestiers à travers la déforestation. L’objectif de cette activité est de sensibiliser les populations et de les encourager au reboisement », a déclaré feu Maxime Gbokpannon, alors président du groupement ayant conduit cette activité. Cette initiative illustre l’engagement de Cité Fidèle dans la lutte contre le changement climatique.

Inès Sehlan, une jeune activiste qui exprime son génie créatif pour limiter la pollution plastique

Inès Sehlan, étudiante et activiste écologiste résidant à Parakou, la cité des Koburu, est également engagée pour la protection de l’environnement. À travers le recyclage des déchets plastiques, elle crée des objets de décoration et d’autres articles utiles, tels que des fleurs, des sacs et des portemonnaies.

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Inès Sehlan et ses articles conçus à base de déchets plastiques

Dans une interview accordée à Venance Tossoukpè du Journal Santé Environnement, elle a expliqué : « L’idée m’est venue de l’observation de mon environnement. J’ai constaté que les déchets plastiques représentent une pollution environnementale importante ». Pour la sociologue de formation : « Si une personne peut essayer de limiter sa consommation de plastiques, et que mille personnes s’y mettent, cela permettrait de réduire l’impact des déchets plastiques dans le monde ». Inès ambitionne d’implanter un centre de recyclage dans sa ville afin de réduire la pollution plastique tout en créant des emplois verts pour les jeunes.

Des emplois verts, Amir Azouzi en a créé un

Amir Azouzi, jeune Franco-Marocain de 28 ans, innove aussi dans le domaine de l’hygiène avec son bidet hygiénique écologique, Fini La Bouteille (FLB), conçu pour une hygiène intime respectueuse de l’environnement.

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Amir Azouzi et son bidet écologique FLB

Il souligne qu’en plus d’être autonomes en électricité, les bidets FLB consomment peu d’eau et sont accessibles aux personnes vulnérables. « Il suffit juste d’appuyer sur un bouton, et le jet d’eau se charge de faire le nettoyage à votre place. Ce qui permet aux personnes vulnérables, notamment les femmes enceintes et les personnes en situation de handicap, de faire aisément leurs besoins sans aucune assistance », a-t-il rassuré.

A l’en croire, cette initiative est partie du constat que le papier toilette utilisé dans les toilettes classiques exige une grande consommation d’eau et induit une forte pression sur les ressources forestières. Les bidets FLB se positionnent ainsi comme une alternative pratique, saine et durable pour le bien-être de l’Homme et de la planète, dans un contexte où le changement climatique a de graves répercussions sur les modes de vie des communautés.    

Ces initiatives, portées par des jeunes Africains et Béninois, s’inscrivent dans une dynamique collective pour contrer les effets du changement climatique, même si le continent ne contribue qu’à environ 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon le GIEC.

Il est évident que chaque action compte dans la lutte contre le changement climatique. À l\’image du colibri, chacun de nous peut apporter sa goutte d\’eau pour préserver notre planète. Nous devons prendre exemple sur les initiatives des jeunes et des organisations qui œuvrent déjà sur le terrain pour éduquer, sensibiliser et protéger notre environnement. Ensemble, que ce soit par le reboisement, la réduction de l\’usage du plastique ou le recyclage, nous avons le pouvoir d’agir pour un avenir durable. Chacun de nous, à son niveau, peut contribuer à cet effort collectif.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




5e édition de la Conférence Citoyenne pour l’Environnement et le Climat : Pari gagné pour l’ONG Save Our Planet

Lancée officiellement sous le leadership de sa Présidente Aichatou BALLA, la 5e édition de la Conférence Citoyenne pour l’Environnement et le Climat s’est tenue ce samedi 30 novembre 2024 à Parakou, la cité des Koubourou. Cette initiative citoyenne, intergénérationnelle et d’envergure nationale organisée par l\’ONG Save Our Planet depuis 2020, vise à impliquer activement les citoyens dans la gouvernance locale pour la protection de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques au Bénin.

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L\’édition 2024 s’est tenue sous le thème « Agriculture durable, Énergie renouvelable et financement climatique : quels enjeux pour le Bénin ? » et a rassemblé une cinquantaine de participants. Les discussions ont été animées par trois experts, sous la modération du journaliste environnementaliste Venance Ayébo Tossoukpe.

Les interventions clés ont été assurées par Megan Valère SOSSOU, spécialiste du climat et environnementaliste, N’gobi Dimitri KOTO, expert en gestion des risques et catastrophes hydroclimatiques et Hassimiou DOMBOURI YAYA, géographe environnementaliste.

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Dialogue ouvert, participatif et constructif

Une présentation d’œuvres visuelles en liant avec l’Environnement et le Climat a été faite par Naomie Lucrèce YABI, agronome et membre de Save Our Planet. Ces créations ont permis aux participants d’approfondir leur compréhension des enjeux climatiques et environnementaux.

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Les participants ont bénéficié de plusieurs communications enrichissantes, notamment : Dispositions légales en matière de protection de l’environnement, par Bignon Nicanor KOUTON, Responsable Innovation et Technologie de Save Our Planet ;

Gestion de l’eau pour une agriculture durable, animée par Abdoul-Fadel BIO DOGO et Abdoul-Hack OROU WAGOU, membres du Réseau Béninois du Parlement Mondial des Jeunes pour l’Eau (RB PMJE).

Les travaux de groupe ont permis aux participants de formuler des solutions basées sur les résultats des ateliers consultatifs locaux, menés dans cinq villes : Natitingou, Dassa-Zoumè, Sakété, Porto-Novo et Abomey-Calavi. Ces propositions, synthétisées dans une déclaration finale, seront soumises aux décideurs publics pour relever les défis environnementaux et climatiques au Bénin.

Célébration et reconnaissance

Fidèle à sa tradition, l’ONG Save Our Planet a récompensé ses membres les plus engagés à travers les Eco Awards 2024. Treize (13) membres ont été distingués pour leur dynamisme, leur expertise et leur engagement exceptionnel au service des objectifs de l’ONG. De plus, les partenaires et les participants ont reçu respectivement des attestations de reconnaissance et de participation.

De la phase des ateliers locaux à la conférence nationale, plus d’une centaine de personnes ont été sensibilisées et formées sur les principes de l’engagement citoyen. Beaucoup ont exprimé leur volonté de mettre en œuvre des initiatives concrètes pour contribuer au développement durable du Bénin.

Cette 5e édition, saluée par les participants pour sa qualité organisationnelle, a bénéficié du soutien de plusieurs partenaires : Journal Santé Environnement, CAEB Parakou, Réseau Béninois du Parlement Mondial des Jeunes pour l’Eau (RB PMJE), OPESS ONG, LANA N\’SI TCHELE ONG et RASIPE ONG.

En plus d’être la pionnière des échanges citoyens sur l’Environnement et le Climat, la Conférence Citoyenne pour l’Environnement et le Climat continue de s’imposer comme une plateforme incontournable pour le dialogue et l’action en faveur de la durabilité au Bénin.

Constance AGOSSA