Opportunité: Les Jardins de l’Espoir recrute un (e) Secrétaire comptable
Dans le cadre de la mise en œuvre de ses activités, l’association Les Jardins de l’Espoir JDE recrute un (e) Secrétaire comptable.
DESCRIPTION DU POSTE
Missions
Le Secrétariat étant la porte d’entrée de l’organisation, il accueille et fait transiter tous les dossiers de l’organisation.
Spécifiquement les missions à ce poste seront :
Recevoir et enregistrer les appels téléphoniques.
Tenir les différents registres :
registre courrier \ »arrivée\ » ;
registre courrier \ »départ\ » ;
registre courrier électronique « arrivée » ;
registre courrier électronique « départ » ;
cahier des appels téléphoniques et des visites ;
registre des transmissions.
Enregistrer des opérations comptables
Établir des déclarations fiscales et sociales
Classer les documents, informations et fonds documentaires d\’une activité
Maitriser les procédures financières
Profil recherché
Le Secrétaire comptable doit posséder une parfaite maîtrise de la langue française et de bonnes connaissances en comptabilité générale. Il doit justifier d’une formation académique ou professionnelle en Secrétariat bureautique avec des notions de base en comptabilité ;
Il doit également avoir des compétences en :
Gestion administrative et du personnel
Classement de données et archivage
Utilisation d’outils bureautiques
Utilisation de logiciels comptables, logiciels de paie et tableurs
Modalités d\’accueil
Utilisation d\’outils collaboratifs (planning partagé, web conférence, réseau social d\’entreprise)
Qualités majeures
Avoir de bonnes notions en gestion d’équipe ;
Avoir une grande capacité à travailler sous pression et au-delà des horaires réglementaires non seulement au bureau mais également sur le terrain;
Aimer l’agriculture et être capable de se déplacer sur les sites agricoles de l’organisation
Résidant dans les environs de la commune de Abomey-Calavi ou être prêt à y habiter ;
Être apte à présenter un parent comme garant ;
Être très autonome et immédiatement disponible.
PIECES A FOURNIR POUR CANDIDATER AU POSTE
Lettre de motivation adressée à la Présidente de Les Jardins de l’Espoir ;
Curriculum vitae ;
Une photocopie de la pièce d’identité en cours de validité.
Le dossier sera déposé sous pli fermé avec la mention : CANDIDATURE AU POSTE DE SECRETAIRE COMPTABLE, sur l’un des sites de l’association situé à Godomey-Togoudo, à côté du Maquis Da Yovo ou envoyé par mail à espoir.jardins@gmail.com portant l’objet CANDIDATURE AU POSTE DE SECRETAIRE COMPTABLE au plus tard le 25 Avril 2024 à 17 heures.
Pour plus amples informations, veuillez contacter les numéros suivants : 95 93 82 87 / 40 96 22 96.
Accès à l’énergie dans l\’espace CEDEAO: Des avancées vers la durabilité énergétique
En 2013, lors de la 43ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, les États se sont engagés à un accès universel aux services énergétiques propres, abordables et durables pour l’ensemble de leurs populations à l’horizon 2030. Une décennie après et dans un rapport publié en décembre 2023, la Commission de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l\’Afrique de l\’Ouest) dresse un bilan exhaustif des avancées et des défis en matière d\’énergie au sein de la sous-region ouest-africaine.
Selon Bayaornibè DABIRE, Directeur de l’Energie et des Mines de la Commission de la CEDEAO, cette publication de la Direction de l\’Energie et des Mines de la CEDEAO présente les chiffres clés sur l\’énergie dans l’espace CEDEAO. L’édition 2023 fournit des données sur l\’approvisionnement, la transformation, la consommation d\’énergie, les échanges d’énergie et les principaux indicateurs environnementaux et de développement durable jusqu’à l’année 2021 a-t-il indiqué.
Ce rapport met en lumière la diversification de l\’approvisionnement énergétique de la CEDEAO. Il s’agit de la biomasse énergie, du pétrole brut et ses dérivés, du gaz naturel, de l\’hydroélectricité, du charbon minéral, du solaire, et d\’autres sources. En 2021, cet approvisionnement est estimé à 145 785 ktep, avec une prédominance écrasante de la biomasse énergie, représentant près de 61% du total, suivi de l\’hydroélectricité à 1,4% et des importations d\’électricité à 0,1%.
Approvisionnement, Production, Transformation et Consommation de l’énergie en Afrique de l’ouest
Entre 2010 et 2021, l\’approvisionnement total en énergie a augmenté de manière significative, passant de 103 199 ktep à 145 785 ktep. La progression la plus remarquable a été observée dans le secteur de l\’énergie solaire photovoltaïque, avec une croissance moyenne annuelle de 48%, permettant une augmentation de la production d\’électricité de 18 GWH à 1 500 GWH en 2021.
En ce qui concerne la production d\’énergie électrique en 2021, le gaz naturel est en tête avec 42%, suivi des produits pétroliers à 37%, de l\’hydroélectricité à 19%, et du solaire photovoltaïque à 1%.
La production de charbon de bois reste significative dans certains pays de la CEDEAO, avec une augmentation observée ces dernières années. La Guinée, le Libéria et le Togo se distinguent en produisant plus de charbon de bois par habitant que les autres pays, avec une moyenne de 52 kg par habitant dans l\’espace CEDEAO.
En ce qui concerne la consommation d\’énergie, les secteurs résidentiel et des transports sont les plus gros consommateurs dans la CEDEAO, tandis que l\’agriculture en est le secteur le moins consommateur.
Accès à l’énergie et défis environnementaux
Entre 2018 et 2021, la part des énergies renouvelables dans la production d\’électricité a augmenté de 3,3% par an, témoignant d\’une tendance positive vers la durabilité énergétique. En termes d\’accès à l\’électricité, certains pays comme le Cap-Vert, le Mali, la Gambie, le Nigéria, le Togo, la Côte d\’Ivoire, le Ghana et le Sénégal se démarquent en offrant un meilleur accès à l\’électricité que d\’autres dans l\’espace CEDEAO.
Le secteur des transports, en particulier le transport routier, demeure la principale source d\’émissions de CO2 dans la CEDEAO, représentant environ 46% des émissions totales. Cette réalité souligne l\’urgence d\’adopter des politiques et des pratiques plus durables pour atténuer l\’impact environnemental de cette sous-région dynamique mais confrontée à des défis énergétiques majeurs.
Sédiko DOUKA, Commissaire chargé des Infrastructures, de l\’énergie et de la digitalisation, Commission de la CEDEAO pense que la décennie entamée est importante car elle doit servir de boussole et permettre de faire les efforts nécessaires pour atteindre les objectifs fixes au regard de l’engagement pris par les Etats pour assurer l’accès à l’énergie de leurs population.
Megan Valère SOSSOU
Non-réhabilitation des sites miniers au Burkina Faso : que deviennent les 60 milliards FCFA versés par les sociétés minières ?
Les différents Codes miniers que le Burkina Faso a adoptés encadrent la question de la fermeture et de la réhabilitation des sites miniers. En effet, les sociétés minières qui sont en fin d’exploitation ont l’obligation de réhabiliter le cadre ayant servi à leurs activités. Pour ce faire, elles cotisent annuellement pendant la phase d’exploitation de leur mine afin que cette manne financière puisse servir à la réhabilitation. Malgré tout, aucun site n’a été réhabilité. Alors, quel est le point des cotisations des sociétés minières ? Que deviennent ces milliards FCFA ?Pourquoi les sites ne sont pas réhabilités malgré les milliards FCFA versés par les sociétés minières ? Nous avons cherché à comprendre cette impossible réhabilitation des sites miniers fermés au Burkina Faso.
Site minier /Ph:DR
L’exploitation minière à un impact significatif sur l’environnement. Mais à la fin de l’exploitation d’une mine, la société a l’obligation de réaliser des travaux de remblaiement, de re-couverture des sols par l’utilisation des matériaux de remblaiement des fonds de carrière, excavation, puits et la reconstitution de la base du biotope par des plantations des différentes espèces, etc. C’est pour couvrir les frais liés à ces différentes opérations de restauration de l’environnement et du cadre ayant servi aux activités minières que le Code minier fait obligation pour chaque exploitant minier, de créer un compte à la BCEAO ou dans une banque commerciale où elles cotisent en fonction des éléments contenus dans le plan de gestion environnemental et social. Le montant issu de ces cotisations servira à toutes les activités de réhabilitation.
Le Code minier adopté en 2015 s’est voulu clair sur la question. En effet, en son article 141, la loi n°036-CNT portant Code minier prescrit que « tout titulaire d’un permis d’exploitation de grande ou de petite mine, d’un permis d’exploitation semi-mécanisée ou d’une autorisation d’exploitation industrielle de substances de carrières est tenu d’ouvrir et d’alimenter un compte fiduciaire à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ou dans une banque commerciale du Burkina Faso qui servira à la constitution d’un fonds pour couvrir les coûts de la mise en œuvre du programme de préservation et de réhabilitation de l’environnement. Les sommes ainsi utilisées sont en franchise des impôts sur les bénéfices. Les modalités d’alimentation et de gestion de ce fonds sont établies par voie réglementaire ».
La gestion de ces fonds cotisés par les mines relève des compétences du Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE). Dans ce sens, le FIE « est mobilisateur et gestionnaire du fonds. Il a œuvré à l’ouverture des comptes » par les sociétés minières, expliquent les responsables du FIE. En outre, le décret n°2017-0047/PRES/PM/MEMC/ MEEVCC/MINEFID/MATDS 15 février 2017, portant organisation, fonctionnement et modalités de perception des ressources du Fonds de réhabilitation et de fermeture des mines, précise les conditions d’approvisionnement du compte ainsi que les conditions d’utilisation des fonds qui y sont versés.
Ces milliards FCFA qui dorment en banque
Selon les informations recueillies auprès de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE-BF), les sociétés minières ont assuré le versement de leurs cotisations. En 2016 par exemple, le solde global de leurs cotisations était à seulement 9.110.134.041 FCFA contre 23.950.892.373 FCFA attendus en fin 2015 selon les chiffres de l’ITIE-BF. Ce qui donnait déjà un manque à gagner de 14.840.758.332 FCFA.
Par la suite, la situation semble avoir plus ou moins évolué. A la date du 31 décembre 2022 et selon le rapport d’avancement 2023 de l’ITIE, ce sont 57.128.711.498 FCFA qui ont été cotisés par 11 sociétés minières. A la même date, il était cependant attendu des sociétés minières, des cotisations à hauteur de 60.640.610.823 FCFA. En fin 2022, le manque à gagner est de 3.511.899.325 FCFA. Ce qui veut dire que le compte n’est pas encore bon pour ce fonds de réhabilitation malgré les efforts des sociétés minières. Néanmoins, « il est important de souligner que toutes les sociétés minières contribuent », précise ITIE-Burkina.
Pour l’année 2023, des sociétés ont déjà opéré des versements pour le Fonds. A la fin du premier semestre de l’année 2023, l’on apprend auprès du FIE, que 12 sociétés ont procédé au paiement des cotisations du fonds de réhabilitation et de fermeture des sites miniers. L’ensemble des cotisations depuis l’initiative du fonds de Réhabilitation en 2015 donne la somme de 60.933.070.629 FCFA à la date du 30 juin 2023.
Impossible réhabilitation ?
Cependant, cette réhabilitation des sites miniers au Burkina Faso connaît des difficultés, sinon des blocages, selon les responsables du FIE. Ces derniers confirment d’ailleurs que les sites des mines en situation de fermeture n’ont pas encore été réhabilités. Selon les informations d’ITIE Burkina, à ce jour, il est fait état de « 6 mines en arrêt pour diverses raisons » et non des mines fermées.
Des sociétés minières disposent de leur plan de réhabilitation, mais peinent à les voir étudiés par un Comité. En effet, les plans de réhabilitation et de fermeture d’une mine industrielle et semi mécanisée ou une carrière industrielle sont examinés et validés par le Comité technique interministériel d’examen des plans et programmes de réhabilitation et de fermeture des mines.
Ce Comité a été créé par l’arrêté interministériel n°2019-554/MEEVCC/MMC/ MINEFID/MATDCS du 30 octobre 2019. Composé de 24 membres, il est présidé par le Secrétaire général du ministère en charge de l’Environnement. Les membres ont été officiellement installés le 9 décembre 2020. La procédure veut que chaque mine adresse son plan de réhabilitation au ministre chargé des Mines qui saisit le Président du Comité pour statuer. Malheureusement, révèlent les responsables du FIE, à la date du 30 juin 2023, aucun plan de réhabilitation et de fermeture de mine n’a été soumis au Comité.
« Les charges de fonctionnement du CT/EV et du Comité Interministériel de suivi-contrôle sont supportées par le Fonds de réhabilitation et de fermeture des mines. »
Le FIE accuse « le manque de ressources pour le fonctionnement du Comité mis en place ». En outre, le manque de ressources nécessaires au fonctionnement des comités mis en place; le manque de textes qui fixent les modalités d’accès aux ressources et la non-tenue des comités chargés de l’examen et de la validation des plans et programmes de réhabilitation et de fermeture des mines constituent des barrières à la mise en œuvre de la réhabilitation des sites miniers, à en croire les experts du FIE.
En effet, l’article 21 de l’Arrêté n°2019-554/MEEVCC/MMC/ MINEFID/MATDCS dit que « les charges de fonctionnement du CT/EV et du Comité interministériel de suivi-contrôle sont supportées par le Fonds de réhabilitation et de fermeture des mines ». Et l’article 22 ajoute que « les indemnités de session des membres du CT/EV, les frais de mission des membres du comité interministériel et suivi-contrôle et les indemnités de session du conseil d’administration du Fonds d’intervention pour l’environnement sont servis conformément aux textes en vigueur ». Le texte ne précise donc pas l’origine des indemnités et autres prises en charge, puisque les activités financées par les cotisations sont clairement citées dans le décret.
Faut-il parler de problèmes de prise en charge des membres du Comité ? Non, répond un technicien de l’ITIE-Burkina. Avant lui, nous avons tenté de poser la même question aux acteurs directs de l’Etat, mais nos demandes d’entretien avec le Ministère des Mines, celui de l’Environnement, et l’Agence nationale des évaluations environnementales, toutes datées du 5 juillet 2023 n’ont pas eu de réponse.
L’une des difficultés majeures, selon notre source de l’ITIE-Burkina, est de pouvoir disposer de ressources humaines aguerries pour faire des travaux de terrain, évaluer l’impact réel des activités minières avant de pouvoir apprécier les éventuelles propositions de plan de réhabilitation des sites. A cela, confie-t-il, s’ajoute la question sécuritaire qui ne facilite pas des travaux de ce type.
Néanmoins, selon l’Inspecteur de l’environnement Juste Bationo, la question de la prise en charge des membres du Comité technique demeure une réalité. Il explique le lien avec les questions de prises en charge par les dispositions réglementaires qui encadrent les conditions de décaissement des fonds.
« Il est difficile à l’Administration de procéder au déblocage des fonds pour la tenue des sessions de validation des plans et programmes annuels de réhabilitation et de fermeture. »
Il y a plusieurs conditions à remplir, selon lui : « Les dépenses relatives aux travaux de réhabilitation et de fermeture des sites miniers ne peuvent être autorisées qu’après la réalisation d’une évaluation précise du coût de la réhabilitation et de fermeture des sites miniers, la transmission du rapport d’évaluation du comité technique faisant ressortir les conclusions des travaux, l’avis final, la liste des membres ayant participé aux travaux ainsi que la version définitive du plan de réhabilitation et de fermeture au Conseil d’Administration du FIE et l’établissement d’un rapport d’exécution physique et financière des travaux de l’année précédente s’il y a lieu. »
Cette autorisation des dépenses de réhabilitation est assurée par le comité technique interministériel chargé de l’évaluation et de la validation des plans de réhabilitation. De ce fait, il est difficile à l’Administration « de procéder au déblocage des fonds pour la tenue des sessions de validation des plans et programmes annuels de réhabilitation et de fermeture ». Selon le Directeur général par intérim du FIE, il faut vite trouver une solution aux différentes difficultés liées à la réhabilitation des mines.
Afin de comprendre ces blocages, nous avons adressé une correspondance au ministère en charge de l’Environnement ainsi qu’à celui chargé des Mines et au Comité. Mais jusqu’au moment où nous bouclions ces lignes, nous n’avions reçu aucune réponse.
Face à toutes ces difficultés constatées dans le dispositif, l’on apprend qu’une relecture des textes régissant la réhabilitation est en cours afin de rendre le Comité plus opérationnel. Cela permettra de prendre en compte les nouvelles réalités qui s’imposent. En outre, les acteurs s’accordent à dire qu’il serait judicieux d’envisager une réhabilitation progressive des mines.
Situation environnementale déplorable
En clair, tant que les sites ne sont pas réhabilités, la situation environnementale des sites miniers demeure préoccupante. En cas de non-réhabilitation, les conséquences sont donc énormes. Ainsi, selon un expert de l’ITIE, la non-réhabilitation cause des problèmes pour les populations environnantes. Les bacs à résidus chargés de produits chimiques toxiques comme le cyanure, dit-il, peuvent contaminer la nappe phréatique et les trous béants menacent la sécurité physique des populations.
La mine de Kalsaka, dans la région du Nord, en est l’illustration. Fermée depuis 2013, la nonréhabilitation fait craindre le pire. Des animaux sont morts à l’intérieur du site qui a connu un saccage des populations, selon les témoignages de l’ancien maire. La mine de Poura est aussi une parfaite illustration. Elle n’a connu aucune réhabilitation depuis sa fermeture en 1999. Selon des témoignages recueillis sur place, les eaux souterraines de la ville de Poura ont été contaminées par des produits toxiques. Des dizaines d’animaux sont morts après avoir bu de l’eau contaminée. La mine de Zinc de Perkoa, celle d’or de Youga en arrêt risque de subir le même cas si la réhabilitation n’est pas effective. Pourtant, toutes ces mines ont versé leur cotisation au fonds de la réhabilitation. Mieux, Kalsaka et Essakane ont déposé respectivement en août 2015 et en novembre 2020 leur plan de réhabilitation auprès du ministère des Mines. Les dossiers de Kalsaka et de Essakane n’ont jamais été transmis à ce Comité, encore moins examiné. Ces 02 sociétés qui sont à jour de leur cotisation au fonds de réhabilitation et de fermeture des mines n’y ont pas accès pour débuter la réhabilitation.
Le manque de moyens est battu en brèche par une enquête réalisée en 2016 par les députés de la septième législature. Pour les députés, « les compagnies minières sont en deçà des réponses environnementales légalement et socialement attendues ». Et les députés de déplorer le fait que les ministères des Mines et de l’Environnement ne montrent aucune volonté réelle « à obtenir les mesures correctives nécessaires ».
Pire, du fait de la non-utilisation des fonds par l’Etat, certaines sociétés minières ont souhaité utiliser leurs fonds logés dans les banques pour la mise en œuvre de leur plan de gestion environnementale et sociale (PGES), ce qui est différent du plan de fermeture et de réhabilitation.
Ce manque de moyen financier est aussi battu en brèche par bon nombre d’observateurs du secteur minier qui estiment qu’il existe plusieurs moyens de financer le fonctionnement de ce Comité. Les services financiers du ministère de l’Environnement peuvent solliciter des ressources au titre des dépenses interministérielles du budget national. Il suffit d’en faire la demande au ministère des Finances ou de créer une ligne dans le budget de l’année.
Enquête réalisée par Aimé Kobo NABALOUM avec l’appui de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO).
Encadré :
Situation nominative des sociétés mines
Liste des Mines en fonction : Essakane SA, Houndé Gold, Mana, Boungou, Wahghion, Roxgold, Bissa Gold, Ymiougou, Orezone, Somisa, Karma
Liste des sociétés minières en situation d’arrêt Kalsaka mining SA, Semafo Burkina SA, Somita SA, Netiana mining Company, Société des mines de Belahouro (SMB), Bouere-Dohoun Gold Operation SA et Nantou mining Perkoa.
Un réseau de biostatisticiens se met en place pour l\’Afrique de l\’Ouest et du Centre
Un réseau de biostatisticiens pour l\’Afrique de l\’Ouest et du Centre verra le jour à la fin de l’atelier de renforcement des capacités en biostatistique qui se déroule à Abomey-Calavi du 18 au 20 décembre 2023. Cet atelier, faisant suite à celui organisé en Gambie il y a un peu plus d\’un an, intervient dans un contexte où le fardeau des maladies infectieuses et les problèmes environnementaux en Afrique subsaharienne demeurent parmi les plus élevés au monde. De plus, l\’expertise en biostatistique, discipline appliquant la théorie et les méthodes statistiques à l’environnement, les sciences biologiques notamment la santé publique pour mieux comprendre les épidémies, est très limitée.
Vue d\’ensemble des participants
Dans ce contexte, les biostatisticiens de l\’Afrique de l\’Ouest et du Centre se mobilisent pour, à partir d\’une grande quantité de données existantes, contribuer à une prise de décision efficace, étant donné le faible nombre de statisticiens/biostatisticiens dans la région. \ »Il est crucial de former les jeunes dans ce domaine. Des initiatives sont en cours dans la région, et nous devons unir nos efforts pour des actions plus efficaces et efficientes\ », a déclaré le Prof. Romain GLELE KAKAI, Directeur du Laboratoire de Biomathématiques et d\’Estimations Forestières (LABEF/FSA/UAC) et président du comité national d\’organisation.
Cet atelier réunit des experts d\’Afrique de l\’Ouest et centrale, d\’Europe et des États-Unis, ainsi que de jeunes chercheurs en début de carrière dans le domaine de la biostatistique/biomathématique. Pendant trois jours, il sera question d\’examiner l\’état du renforcement des capacités en biostatistiques/biomathématiques en Afrique de l\’Ouest et du Centre, de mettre à jour les connaissances sur les avancées récentes en biostatistique/biomathématique dans la région, et de réfléchir à la mobilisation de fonds pour renforcer les ressources en biostatistique. \ »L\’organisation de cet atelier à Cotonou envoie un message fort.
La biostatistique concerne directement la population dans le sens où nous abordons les problèmes environnementaux et de santé auxquels elle est confrontée. Nous discuterons de la manière d\’obtenir des résultats probants pour aider les décideurs à prendre des décisions efficientes\ », a souligné le Professeur Ngianga-Bakwin KANDALA de l\’Université de Western au Canada.
cérémonie d\’ouverture
En ouvrant les travaux, Prof. Marcel HOUINATO, Directeur de l\’École Doctorale de la Faculté des Sciences Agronomiques de l\’UAC, a remercié l\’office des Affaires étrangères de la République fédérale d\’Allemagne, qui a permis la mise en place d\’un hub de recherche sur la modélisation socio-écologique de la dynamique de la COVID-19 en collaboration avec l\’Université de Freiburg (Allemagne) et qui soutient l\’organisation de cet atelier. \ »Je suis convaincu que les présentations, les échanges et les discussions de cet atelier permettront de définir des stratégies visant à dynamiser davantage le réseautage et les collaborations pour le renforcement des capacités en biostatistique en Afrique de l\’Ouest et du Centre\ », a-t-il affirmé.
Establishment of a BiostatisticiansNetwork for West and Central Africa
A network of biostatisticians for West and Central Africa will be established at the end of the capacitybuilding workshop taking place in Abomey-Calavi from December 18 to 20, 2023. Following the one organized in The Gambia just over a year ago, this workshop comes at a time when the burden of infectious diseases in sub-Saharan Africa remains among the highest globally. Moreover, expertise in biostatistics, a discipline applying statistical theory and methods to public health to better understand epidemics, is severely limited.
In this context, biostatisticians from West and Central Africa are mobilizing to contribute to effective decision-making based on a large quantity of existing data, given the scarcity of statisticians/biostatisticians in the region. \ »It is crucial to train the youth in this field. Initiatives are underway in the region, and we must unite our efforts for more effective and efficient actions,\ » stated Prof. Romain GLELE KAKAI, Director of the Laboratory of Biomathematics and Forest Estimations (LABEF/FSA/UAC) and President of the National Organizing Committee.
This workshop brings together experts from West and Central Africa, Europe, and the United States, as well as young researchers in the early stages of their careers in biostatistics/biomathematics. Over three days, the agenda includes examining the state of capacity-building in biostatistics/biomathematics in West and Central Africa, updating knowledge on recent advances in biostatistics/biomathematics in the region, and reflecting on mobilizing funds to strengthen biostatistical resources.
\ »The organization of this workshop in Cotonou sends a powerful message. Biostatistics directly concerns the population in the sense that it addresses the health and environmental issues they face. We will discuss how to obtain conclusive results to assist decision-makers,\ » emphasized Prof. Ngianga-Bakwin KANDALA from the University of Western in Canada.
In opening the proceedings, Prof. Marcel HOUINATO, Director of the Doctoral School of the Faculty of Agricultural Sciences at UAC, thanked the Federal Foreign Office of Germany, which facilitated the establishment of a research hub on socio-ecological modeling of COVID-19 dynamics in collaboration with the University of Freiburg and supported the organization of this workshop.
\ »I am confident that the presentations, exchanges, and discussions at this workshop will lead to strategies to energize further networking and collaborations for strengthening biostatistical capacities in West and Central Africa,\ » he asserted.
Climat et Biodiversité au Bénin : l’ONG Save Our Planet pour une citoyenneté active
La 4e édition tant attendue de la Conférence Citoyenne pour le Climat et la Biodiversité au Bénin, organisée par l\’ONG Save Our Planet, s’est ouverte le samedi 9 décembre 2023, à l\’université d\’Abomey-Calavi. Cet événement a rassemblé des citoyens engagés, des experts et des organisations de la société civile renommées.
En prenant la parole à l’ouverture de la conférence, Megan Valère SOSSOU, Directeur Exécutif de l\’ONG Save Our Planet a salué la présence effective des participants et acteurs invités avant de préciser l\’objectif de la Conférence. « Il s\’agit d\’impliquer activement les citoyens dans la formulation de recommandations stratégiques afin de renforcer les initiatives de lutte contre les changements climatiques et de préservation la biodiversité au Bénin », a précisé Megan Valère SOSSOU.
En ouvrant officiellement les travaux de la 4e édition de conférence Citoyenne pour le Climat et la Biodiversité au Bénin, le parrain de l\’événement, le Professeur Michel BOKO, a loué l\’initiative de l\’ONG Save Our Planet, soulignant le lien indissociable entre biodiversité et climat. « C’est pourquoi, je trouve votre initiative très pertinente, et je vous en félicite », a-t-il déclaré.
Le panel inaugural, animé par le Journaliste Fulbert ADJIMEHOSSOU, a jeté les bases des dialogues participatifs. Ce panel a été enrichi par le Professeur Honoraire en Climatologie Michel Boko, la Coordonnatrice LABIS Porto-Novo, Laurette Bernisse SOUALY et Directeur Exécutif de JEVEV ONG, Henri TOTIN. Les échanges ont permis aux experts d’explorer comment transformer la jeunesse et l’innovation au service du climat, de la Biodiversité et du Développement Durable. Ils ont évoqué plusieurs initiatives, dont celles de la valorisation de la jacinthe d’eau en composts, de la transformation des déchets plastiques et de la valorisation des déchets des équipements électriques et électroniques.
Dans son intervention, Henri TOTIN, Directeur Exécutif de l’ONG JEVEV a exposé le projet innovant de son organisation dans la communauté de Ganvié qui consiste à gérer autrement la problématique de la prolifération envahissante des jacinthes d’eau pour libérer le couloir de navigation sur l’eau. Une initiative qui participe au nexus Climat Biodiversité et Développement durable a-t-il indiqué.
Comme à Ganvié dans la commune de So-Ava, à Porto-Novo précisément au Laboratoire d’Innovation Sociale (LABIS), l’innovation, l’employabilité et l’engagement citoyen sont au cœur des actions. Pour Laurette Bernisse SOUALY, sa Coordonnatrice, « dans le contexte actuel, on ne peut pas parler de la citoyenneté, de l’entreprenariat, de l’employabilité sans parler des questions liées à l’environnement ».
Parlant d’innovation au service de l’environnement, le Professeur Michel BOKO encourage vivement les jeunes à innover pour répondre aux défis climatiques et écologiques. Cependant, il invite à la vigilance en matière d’innovation pour ne pas créer un autre problème pour l’environnement ou pour l’Homme se basant sur le cas de la valorisation des plastiques, dont les substances sont extrêmement dangereuses pour l’homme et pour l’environnement. Ce panel inaugural enrichissant a planté le décor aux panels de renforcement de capacité et de partage d’expérience.
Ainsi, la première intervention dans ce cadre a été menée par Carin GOGAN, Expert Senior en Suivi Évaluation et capitalisation au Projet BENKADI, qui a mis en lumière le rôle de la Plateforme des Acteurs de la Société Civile (PASCiB) dans l\’Adaptation basée sur les Écosystèmes du Projet Benkadi. Cette présentation a souligné l\’importance de l\’engagement de la société civile dans les initiatives d\’adaptation locale.
Étienne Houédoté DEGBOE, Directeur Exécutif par Intérim de l’ONG SOS Biodiversity, a ensuite analysé le nouveau cadre mondial sur la biodiversité, partageant les expériences fructueuses de son organisation en matière de conservation de la biodiversité au Bénin. Horace Fiacre Enock KPOSSI, MSc en Gestion des Aires Protégées et Réserves de Biosphère, a ensuite présenté des perspectives sur la gestion efficace de ces aires face aux menaces terroristes émergentes en Afrique de l’Ouest, mettant en avant l\’implication des communautés locales et la mise en place de numéros verts pour renforcer la sécurité.
La particularité de ce panel en ligne est la coopération avec les experts du nord sur le rôle de l\’innovation dans le nexus Climat-Biodiversité et Développement Durable. Cette session en ligne a été animée par Giraud TOGBE, journaliste scientifique au Sénégal avec pour invitées : Pauline MODRIE, Conseillère en Développement Durable, et Flore Fiers, Chargée de projet spécialisée en Innovation. Les intervenants ont souligné l\’importance des petites solutions durables et de l\’application pratique des innovations au quotidien au service du développement durable.
Les chercheurs Mireille ODOUNFA et Paulette GUEDEZOUME, du LABEF, ont ensuite abordé la nécessité d\’introduire l\’intelligence artificielle dans l\’agriculture, soulignant les avantages des modèles d\’apprentissage automatiques et des algorithmes pour une agriculture plus intelligente et adaptative. Dans sa présentation sur le rôle des médias dans le nexus Climat Biodiversité et Développement, Fulbert Adjimehossou, Secrétaire général du Réseau des Acteurs des Médias pour l’Eau, l’Environnement et le Climat (RAMEC), a fait une analyse anatomique de l’univers médiatique croisé aux enjeux environnementaux. Il a souligné le rôle crucial des médias dans la sensibilisation autour des questions environnementales, en particulier sur les changements climatiques et la biodiversité. Il a encouragé les médias à aller au-delà des comptes-rendus factuels et à initier des enquêtes approfondies pour mieux informer et sensibiliser les populations.
La conférence a également inclus une simulation de négociation climatique, impliquant diverses parties prenantes telles que les entreprises et les Organisations de la société civile. Cette immersion a offert aux jeunes participants une compréhension approfondie des différents aspects d\’une négociation climatique, renforçant ainsi leur capacité à défendre la justice climatique.
La particularité de cette nouvelle édition de la Conférence a été la distinction honorifique « Eco Awards Benin ». En effet, l’ONG Save Our Planet a distingué ses membres les plus actifs et qui ont contribué ardemment à atteindre ses objectifs ces dernières années à travers Eco Awards Benin. Une vingtaine de membres dans plusieurs catégories. La clôture de la conférence a été marquée par l\’annonce d\’une déclaration citoyenne, synthèse des contributions des participants et experts, destinée aux autorités politico-administratives pour influencer les politiques de développement.
La 4e édition de la Conférence Citoyenne pour le Climat et la Biodiversité au Bénin a été un succès retentissant, soulignant l\’engagement continu de l\’ONG Save Our Planet dans la promotion de solutions innovantes et durables pour relever les défis environnementaux majeurs.
Venance Ayebo TOSSOUKPE
Urgence médicale en Afrique subsaharienne : Des lacunes criantes dans l\’accès aux soins chirurgicaux appellent à une action immédiate
Une évaluation approfondie menée en 2022 dans 601 hôpitaux de district de 32 pays d\’Afrique subsaharienne a révélé des lacunes et des disparités alarmantes dans l\’accès aux soins chirurgicaux, obstétriques et anesthésiques. Les domaines examinés comprenaient l\’infrastructure, les ressources humaines, la prestation de services, la gestion de l\’information, les finances, la gouvernance et le leadership.
Les résultats de l\’étude, présentés lors du symposium international le 6 mai 2022, soulignent une situation préoccupante nécessitant une action immédiate. Parmi les conclusions les plus frappantes :
– 75 % des pays ne disposent pas de Plan National de Chirurgie, Obstétrique et Anesthésie ;
– La densité de professionnels de la santé spécialistes est de 1,36 pour 100 000 habitants ;
– Un hôpital de district sur quatre manque d\’eau et d\’électricité, et seulement un sur vingt-cinq a une connexion internet ;
– 70 % des pays n\’ont pas de système d\’assurance maladie universelle efficace ;
– 70,1 % des hôpitaux de district n\’ont pas de salle d\’opération dédiée à la chirurgie infantile ;
– Seulement 26,3 % des hôpitaux de district peuvent fournir une transfusion sanguine dans les deux heures suivant la demande.
Ces résultats mettent en lumière la vulnérabilité des systèmes de santé en Afrique subsaharienne, avec la chirurgie comme composante particulièrement négligée malgré les avancées médicales récentes. Dr Pierre M\’PELÉ, Coordinateur de l\’équipe scientifique, a souligné l\’importance de l\’action politique pour remédier à cette situation.
L\’Initiative Chirurgie Afrique 2030 a été lancée pour mobiliser des investissements et des actions coordonnées en vue d\’améliorer l\’accès aux soins chirurgicaux, obstétriques et d\’anesthésie. Cette initiative se concentre sur la mise en œuvre de la Déclaration de Dakar et de son Plan d\’action régional 2022-2030, avec un objectif clair d\’atteindre la couverture sanitaire universelle d\’ici 2030.
Les gouvernements africains et leurs populations sont appelés à jouer un rôle clé dans ces efforts, notamment en améliorant l\’accès à des soins chirurgicaux de qualité pour tous. Le Collège Ouest-Africain des Chirurgiens, Mercy Ships, et le Bureau régional de l\’OMS pour l\’Afrique sont parmi les partenaires clés dans cette initiative.
Plusieurs partenaires internationaux ont apporté leur soutien technique et financier à l\’évaluation de base et se sont engagés à continuer leur soutien dans la mise en œuvre de la Déclaration de Dakar et de son Plan d\’action régional 2022-2030.
Face au défi pressant, l\’Initiative Chirurgie Afrique 2030 appelle à une coordination accrue des partenaires, au suivi des progrès conformément à l\’évaluation de base de 2022, et à un engagement continu pour améliorer l\’accès aux soins chirurgicaux, obstétriques et d\’anesthésie en Afrique subsaharienne.
L\’intégralité du communiqué de presse est à lire ici
Le triomphe historique du Niger sur la cécité des rivières est une lueur d’espoir pour l’Afrique.
Dr Paulin Basinga, Directeur de la Fondation Gates pour l’Afrique.
Une tribune de Dr. Paulin Basinga sur l’élimination de l’onchocercose au Niger
Dans un petit village de la région de Tahoua, au Niger, un homme du haut de ses 80 ans est assis à l’ombre, ses yeux voilés par une cécité irréversible. Sa femme, septuagénaire, est assise à proximité, son corps couvert de cicatrices sous ses vêtements. Ils font partie des dernières personnes au Niger que le Dr Salissou Adamou a traitées pour la cécité des rivières (également connue sous le nom d’onchocercose), une maladie cruelle qui prive les gens de leur vue, de leur santé et de leur dignité.
Environ 70 % des membres de cette communauté ont souffert de la cécité des rivières, l’une des 21 maladies tropicales négligées (MTN) qui, à elles seules, touchent plus d’un milliard de personnes dans le monde. Cette maladie a fait des ravages dans les écoles et les exploitations agricoles locales, plongeant les familles dans la pauvreté. Un grand nombre de leurs voisins ont fui en cherchant une solution, à la fois pour échapper à la maladie et pour fuir la peur.
En moins d’une génération, le contexte s’est remarquablement amélioré. Cela est dû en grande partie grâce à M. Salissou, qui coordonne le programme national de lutte contre la cécité des rivières au Niger avec le soutien du Comité pour l’élimination de l’onchocercose, un réseau mondial d’ONG et d’experts de la maladie, ainsi que des sociétés pharmaceutiques et des donateurs. Plus tôt dans la journée, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a certifié que le Niger avait éliminé la cécité des rivières en tant que problème de santé publique, ce qui signifie qu’aucun enfant né au Niger aujourd’hui ne craindra d’être aveugle de façon permanente à cause de cette maladie évitable.
Cette avancée extraordinaire, qui s’est faite en 45 ans, n’est pas seulement un triomphe en matière de santé publique. C’est la preuve de ce qui est possible lorsque les pays touchés et les donateurs mondiaux s’unissent derrière un objectif commun.
Et ce ne sera pas la dernière, car chaque jour, des champions locaux comme le Dr Salissou font tomber les barrières pour éliminer les MTN et s’assurer qu’elles ne reviennent pas. Certains font office d’historiens, passant au peigne fin de vieilles cartes et de vieux dossiers pour identifier tous les villages qui ont signalé un cas. D’autres se portent volontaires pour servir d’appât humain, s’asseyant pendant des heures sur le lit des rivières – la peau exposée – pour attirer et attraper de minuscules mouches avant qu’elles ne piquent, une tâche dangereuse mais nécessaire qui permet aux scientifiques de suivre la propagation de la maladie.
Leurs efforts inlassables méritent à la fois une large reconnaissance et le soutien total des bailleurs de fonds et des décideurs politiques.
Les programmes visant à éliminer les MTN telles que la cécité des rivières font bien plus que restaurer la santé. Ils permettent aux enfants de rester à l’école, aux adultes d’aller travailler et aux familles d’échapper à la pauvreté. Rien qu’au Niger, on estime que l’élimination de la cécité des rivières ajoutera 2,3 milliards de dollars à l’économie du pays en permettant à un plus grand nombre de personnes de mener une vie productive. Le rapport coût-efficacité est frappant : de nombreuses personnes peuvent être atteintes et traitées pour moins de 50 cents de dollars par personne.
À l’échelle mondiale, 55 pays ont désormais éliminé au moins une MTN, ce qui représente plus de la moitié du chemin à parcourir pour atteindre l’objectif de 100 pays d’ici à 2030 fixé par l’OMS. Plus de 20 de ces pays se trouvent en Afrique, ce qui constitue un exploit remarquable compte tenu de la charge de morbidité disproportionnée de ce continent. Pourtant, plus d’un milliard de personnes dans le monde restent exposées au risque. Pour honorer les efforts des champions locaux et accélérer les progrès, les programmes de lutte contre les MTN ont besoin de ressources plus importantes et de meilleure qualité.
Tout d’abord, les gestionnaires de programmes ont besoin de données fiables pour comprendre les lieux de propagation des maladies afin que les personnes reçoivent un traitement en temps voulu. Des technologies telles que l’intelligence artificielle et la cartographie géospatiale, qui combinent des données sur les conditions météorologiques, les populations et d’autres éléments de manière visuelle, permettent de localiser plus précisément les habitats changeants des insectes vecteurs de maladies, afin que les équipes sachent dans quelles zones allouer des ressources. Les investissements dans le développement de ces outils permettront de s’assurer que les programmes les exploitent au maximum.
Le dépistage des maladies n’est qu’une partie du défi. Les équipes chargées des programmes ont besoin de médicaments efficaces pour prévenir ou traiter rapidement les maladies. Bien qu’il existe de nombreux traitements éprouvés, des schémas thérapeutiques plus courts permettraient aux agents de santé de traiter les malades en moins de consultations et sur des périodes plus courtes, ce qui accélérerait les délais d’élimination. En 2023, moins de 10 % des fonds consacrés à la recherche et au développement pour la plupart des maladies infectieuses ont été affectés aux MTN, ce qui ne représente qu’une petite fraction de ce qui est nécessaire pour s’attaquer pleinement aux MTN.
Même avec des données et des médicaments, les pays ont besoin d’un financement flexible pour s’adapter à l’évolution de la situation et pour orienter la planification. C’est précisément ce que fait le fonds « Reaching the Last Mile » (Atteindre le dernier kilomètre) (RLMF), une plateforme de financement collaborative et diversifiée, en réunissant des autorités locales, des bailleurs de fonds internationaux, des entreprises et des ONG pour soutenir les gestionnaires de programmes dans leurs priorités essentielles, qu’il s’agisse de renforcer les capacités des laboratoires locaux ou de donner aux travailleurs de la santé les moyens d’atteindre les populations vulnérables.
En 2023, le Fonds « Reaching the Last Mile » a audacieusement élargi son objectif afin d’atteindre tous les pays d’Afrique où la cécité des rivières et la filariose lymphatique sont endémiques d’ici 2030, soit cinq fois plus que l’objectif initial. La Fondation Gates est fière de s’associer à d’autres partenaires désireux de soutenir cette vision, mais l’augmentation des objectifs du fonds s’est accompagnée d’une augmentation de ses besoins de financement. Des investissements accrus de la part des bailleurs de fonds et des pays endémiques aideraient les pays du continent à mettre en place des programmes de traitement dans un plus grand nombre de communautés et à veiller à ce que les progrès durement acquis soient préservés même après l’arrêt du traitement – reproduisant ainsi le succès du Niger à grande échelle.
Dans le contexte actuel, nous devons donner la priorité aux investissements qui ont un effet transformateur. S’il existe de nombreuses opportunités intéressantes dans le domaine de la santé publique, les programmes de lutte contre les MTN représentent une opportunité inégalée. Rien qu’au Niger, on estime que l’élimination de la cécité des rivières a ajouté 2,3 milliards de dollars USD à l’économie du pays entre 1976 et 2019 – lorsque la plupart des programmes étaient actifs – permettant ainsi à davantage de personnes de mener une vie saine et productive.
Les bailleurs de fonds internationaux et les pays endémiques sont redevables à ceux qui sont en première ligne de la lutte et doivent faire plus en mettant tout leur soutien financier et politique au service des programmes de lutte contre les MTN. Ensemble, nous pouvons faire de la réussite historique du Niger le catalyseur d’un mouvement mondial, en permettant à des millions de personnes d’échapper à la négligence et en donnant de l’espoir à ceux qui souffrent encore.
Au Niger, cela fait des années déjà que l’équipe de Salissou a traité les derniers patients atteints de cécité des rivières et qu’elle a entamé le long chemin vers la certification de l’élimination de la maladie. Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes n’ont jamais entendu parler de la maladie, ce qui représente un profond symbole de progrès, que nous pouvons continuer à reproduire, j’en suis persuadé.
Escroquerie en ligne via Mobile Money au Bénin : quand la confiance des usagers est mise à l’épreuve
Un matin d’octobre 2021, dame Rosine, une commerçante à Bohicon, reçoit un appel téléphonique. L’homme au bout du fil se présente comme un agent d’un réseau de téléphonie au Bénin. Il lui explique qu’une mise à jour technique est nécessaire pour éviter le blocage de son compte Mobile Money. Inquiète, Rosine suit les instructions : elle compose un code sur son téléphone jusqu’à entrer son code secret, comme indiqué. Quelques minutes plus tard, elle découvre, horrifiée, que son compte est vidé. Ses économies de 180 600 francs CFA, destinées à renouveler son stock, ont disparu.
Alphonse D. à son poste Mobile Money
« Je n’y croyais pas. Tout cet argent, parti en un clin d’œil. Ils m’ont tout pris. », confie Rosine, encore sous le choc. Elle n’est pas seule. Alphonse D. est un investisseur dans les Mobile Money disposant de plusieurs points de transactions dans la ville de Bohicon. Il a été victime d’un cas d’escroquerie dans lequel, il a perdu 500 000 francs CFA. N’eussent été ses démarches à l’Office Central de Répression de la Cybercriminalité (OCRC), l’actuel Centre National d’Investigation Numérique (CNIN), il n’aurait pas pu récupérer son argent.
Nombreux sont ces Béninois usagers de Mobile Money ayant vécu des expériences similaires ces dernières années, victimes d’un fléau qui se répand au rythme de l’essor du Mobile Money.
Ce système de paiement instantané via le téléphone est devenu le principal levier économique en Afrique de l’Ouest selon le Groupe Special Mobile Association (GSMA). Au Bénin, le développement des services de Mobile Money, à l’instar de MTN MoMo, Moov Money et Celtiis Money, a facilité les transactions financières pour des milliers d’utilisateurs.
Selon les données de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes (ARCEP), le nombre de comptes de mobile money au Bénin a été multiplié par plus de 4 entre 2018 et 2023. L’utilisation de ces comptes a aussi fortement augmenté, avec dix fois plus de transactions enregistrées en 2023 par rapport à 2018. En d’autres termes, on est passé d’environ 200 millions de transactions en 2018 à plus de 2 milliards en 2023. De plus, l’accès aux services de mobile money s’est largement répandu avec près de 9 personnes sur 10 en 2023, contre seulement 2 sur 10 en 2018.
Cependant, cette forte adoption s’accompagne d’une recrudescence des fraudes et escroqueries. La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a enregistré en six ans, 1956 affaires de cybercriminalité, soit près d’une (01) procédure sur trois (03) environ 31 % sur un total de 6358 affaires traitées selon les indications de Mario Elon’m Mètonou, procureur spécial de la CRIET, le 09 octobre 2024 à Cotonou au cours de la rentrée judiciaire 2024 – 2025. Autant ce système de paiement instantané rapproche le vendeur de l’acheteur, autant il rapproche les escrocs de leurs victimes.
Comment opèrent les fraudeurs ?
Approché, le Centre Nationale d’Investigation Numérique (CNIN) explique : « Sachant que les arnaques par Mobile Money nécessitent que la victime entre son code pour valider une transaction, les escroqueries de ce type reposent essentiellement sur de l’ingénierie sociale, autrement dit un ensemble de techniques de manipulation utilisé par les cybercriminels pour convaincre leurs victimes. » Dans ce cas particulier, poursuit le CNIN, « Ils usent de baiting, encore appelé hameçonnage, pour convaincre une victime de donner accès à ses informations personnelles, ou se font passer pour des fournisseurs de services et des autorités pour convaincre leur victime d’effectuer une transaction. » Leurs méthodes ciblent des utilisateurs souvent peu informés sur les mesures de sécurité.
Dame Sidonie, la quarantaine d’âge,est une vendeuse de bouillie à Adjagbo. En juin 2024, elle avait reçu un message d’un supposé dépôt de 15.000 francs CFA sur son compte Mobile money. Quelques minutes après, elle reçoit des appels successif d’une femme qui l’a suppliée de lui renvoyer les sous, soit disant qu’elle lui a envoyé de l’argent par erreur. Elle n’a pas hésité à renvoyer les 15.000 francs avant de remarquer que c’était un faux message.
Les actions pour contrer le fléau
Face à l’ampleur de la menace, les acteurs du secteur multiplient les initiatives pour freiner ces escroqueries. MTN Bénin, Moov Africa et Celtiis, principaux opérateurs de téléphonie mobile ont lancé des campagnes d’information pour éduquer les utilisateurs sur les bonnes pratiques. Des messages rappelant de ne jamais partager leur code secret et d’ignorer les appels suspects sont régulièrement diffusés.
De même, l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN) et le CNIN mènent depuis 2022 de nombreuses campagnes institutionnelles. L’une des plus anciennes reste la campagne Paré Bénin.
Par ailleurs, en termes de mesures mises en place contre ces cas d’escroqueries, le CNIN cite son étroite collaboration au plan national avec les entreprises, mais également la coopération régionale avec des pays voisins et le partenariat avec Interpol qui permet de traquer les escrocs même lorsqu’ils sortent des frontières béninoises.
Pour le CNIN, il est important que les béninois fassent attention à ne pas communiquer leurs données personnelles à des cybercriminels lorsqu’ils prétendent être une autorité. Il faut également éviter de transférer de l’argent à quelqu’un sans être absolument sûr de son identité. Il invite les personnes déjà victimes d’escroquerie à le contacter au plaintes@cnin.bj.
Le système de paiement instantané via téléphone « Mobile Money », demeure un outil essentiel pour l’inclusion financière au Bénin. Cependant, sa réussite dépendra de la capacité des opérateurs, des autorités et des utilisateurs à collaborer pour garantir sa sécurité contre les escroqueries.
Megan Valère SOSSOU
Opportunité de financement pour les étudiants engagés dans le Développement Durable
Les étudiants porteurs de projets innovants en développement durable et en lutte contre les changements climatiques ont une opportunité en or : le Réseau UniC propose un financement pouvant aller jusqu’à 5 000 dollars pour concrétiser leurs initiatives.
Dans un contexte où les enjeux climatiques exigent des solutions innovantes et des actions concrètes, le Réseau UniC souhaite soutenir les idées et initiatives des étudiants soucieux de l’avenir de la planète. Cette initiative vise à encourager et financer des projets ayant un impact réel sur la transition écologique et le développement durable.
Calendrier Clé
Pour maximiser leurs chances, les candidats sont invités à suivre les étapes suivantes :
12 février : Organisation d’un webinaire d’information pour aider les intéressés à préparer leur candidature.
17 février – 7 mars : Période de dépôt des candidatures.
15 avril : Annonce officielle des projets retenus.
Comment Participer ?
Les étudiants souhaitant soumettre leur projet peuvent s’inscrire au webinaire et consulter les documents de candidature aux liens suivants :
Ce programme constitue une opportunité unique pour les jeunes engagés souhaitant concrétiser leurs idées en faveur du climat. L’initiative s’adresse à tous les étudiants porteurs de solutions durables et d’innovations environnementales.
Partagez cette information avec votre réseau pour maximiser l’impact de cette opportunité !
Maty Niang, nouvelle Responsable des Programmes Éducatifs de l’ARDN
Le Réseau de la Renaissance Africaine et de la Diaspora (ARDN) a procédé à la nomination de Mme Maty Niang en qualité de Responsable Principale des Programmes pour les Initiatives Éducatives de l’ARDN en Afrique, à compter du lundi 3 février 2025.
Maty Niang
Dans ce rôle clé, Mme Niang dirigera la mise en œuvre des programmes éducatifs de l’ARDN à travers le continent, en développant des partenariats avec des institutions éducatives, en renforçant les initiatives de renforcement des capacités des jeunes, et en promouvant les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, avec un accent particulier sur l’égalité des sexes et l’éducation.
Avec plus de dix ans d’expérience dans les domaines de l’éducation, de la gestion de programmes et de la promotion de l’égalité des sexes, Mme Niang apporte une expertise précieuse et une compréhension approfondie du contexte africain. Son expérience avérée dans l’établissement des partenariats universitaires, la gestion d’initiatives axées sur les jeunes et la défense de pratiques équitables en matière d’éducation fait d’elle un atout inestimable pour l’équipe de direction de l’ARDN.
Le Dr Djibril Diallo, Président et PDG de l’ARDN, a exprimé son enthousiasme à propos de cette nomination :
Dr Djibril Diallo PDG de l’ARN
“L’expérience approfondie de Maty Niang et son engagement indéfectible en faveur de l’éducation et de l’égalité des sexes s’alignent parfaitement avec la mission de l’ARDN. Son leadership sera déterminant pour atteindre notre objectif de lutter contre les discriminations et d’autonomiser les communautés à travers l’Afrique. Nous sommes ravis de l’accueillir dans ce rôle essentiel.”
En tant que Responsable Principale des Programmes, Mme Niang dirigera des initiatives clés, notamment le renforcement des partenariats avec TRACE, une plateforme musicale urbaine mondiale qui promeut la culture, la créativité et le développement communautaire, ainsi que la mise en œuvre du protocole d’accord signé avec la National Association for Equal Opportunity in Higher Education (NAFEO) – une association regroupant des universités historiquement noires (HBCU). Elle se concentrera également sur la mobilisation de ressources, l’organisation d’ateliers et le développement de programmes pour les jeunes abordant des problématiques cruciales telles que la formation professionnelle, le changement climatique et l’équité entre les sexes.
Mme Niang a partagé son enthousiasme à l’idée de rejoindre l’ARDN :
“C’est un honneur de rejoindre le Réseau de la Renaissance Africaine et de la Diaspora pour faire avancer sa mission de promotion de l’éducation et de l’égalité des sexes à travers le continent. Je suis profondément engagée à autonomiser les jeunes et à promouvoir des pratiques inclusives qui créent des opportunités durables pour tous. Je me réjouis de contribuer à la vision transformatrice de l’ARDN.”
Basée à Dakar, au Sénégal, Mme Niang travaillera en étroite collaboration avec l’équipe du bureau de Dakar de l’ARDN et relèvera des Co-Présidents de l’Initiative pour l’Enseignement Supérieur de l’ARDN, sous la supervision du Dr Roger Salla Ntounga, Directeur Régional de l’ARDN pour l’Afrique.
Ce rôle illustre l’engagement de l’ARDN à mobiliser des individus de tous les secteurs de la société pour lutter contre les discriminations et les violences, en particulier à l’encontre des femmes et des filles, comme point d’entrée pour la promotion des Objectifs de Développement Durable à l’horizon 2030, un projet spécial de l’ARDN pour les Nations Unies. La nomination de Mme Niang réaffirme l’engagement de l’organisation à promouvoir un développement durable et à créer un avenir plus équitable.
Dix cadres du ministère de la santé certifiés pour renforcer la lutte contre le paludisme au Bénin
La salle de réunion du cabinet du ministère de la Santé a abrité, ce jeudi 30 janvier 2024, la cérémonie de remise de certificats aux lauréats de la première cohorte du programme de renforcement des compétences en leadership, management et gouvernance pour l’éradication du paludisme (ALAMIME). Dix cadres du ministère ont ainsi été formés à travers un parcours alternant formations en ligne et en présentiel.
Dans le cadre de la lutte contre le paludisme au Bénin, dix cadres du ministère de la Santé ont reçu, ce jeudi 30 janvier 2025, leurs attestations après avoir suivi une formation intensive en leadership, management et gouvernance.
Cette initiative, portée conjointement au Benin par le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) et l’Institut Régional de Santé Publique (IRSP), vise à doter les acteurs clés de compétences renforcées pour atteindre l’objectif national d’élimination de la maladie d’ici 2030. Elle s’inscrit dans le cadre du projet ALAMIME incluant 13 pays africains francophones et anglophones mis sous le leadership de l’université de Makekere en Ouganda.
Présent à la cérémonie, la coordonnatrice du projet au Benin, le professeur Colette AZANDJEME, enseignante-chercheure a l’IRSP a salué la persévérance des participants et demandé que toutes les notions acquises soient maintenant utilisées pour des actions concrètes sur le terrain par la mise en œuvre des plans élaborés. Elle a exhorté les 36 nouveaux participants de la deuxième cohorte du Benin à prendre le pas et donner le meilleur d’eux même dans la riche expérience qui est prévue pour eux dans la formation qui va commencer au cours du mois de février.
A sa suite, le Directeur de la formation, le professeur Ghislain SOPOH, enseignant-chercheur à l’IRSP et représentant du directeur de l’IRSP a rappelé le contexte de la formation, ses objectifs et son déroulement. Il a ensuite proclamé les résultats. Les impétrants ont alors reçu leurs certificats.
Germain PADONOU, Directeur du Centre de Recherche Entomologique de Cotonou, a salué l’engagement des lauréats. « Chers participants, chers lauréats, c’est un grand plaisir pour nous de vous encourager dans cette démarche qui suscite notre engagement formel dans la lutte contre le paludisme. Félicitations à vous et courage aux prochaines cohortes ! », a-t-il déclaré.
Le Dr Rock AÏKPON, mentor de la formation et coordonnateur national adjoint du PNLP, a souligné l’importance de ce programme. « Il s’agit d’une formation très riche, alternant apprentissages en ligne et sessions en présentiel à Lomé. Les lauréats ont été suivis dans leur stage et leur rédaction de mémoire. Aujourd’hui, nous sommes heureux de voir cette première cohorte couronnée de succès », a-t-il affirmé.
Pour M. Toumadougou, DPAF du ministère, représentant le ministre de la sante, c’est une réelle fierté que de voir de telle initiative de renforcement de capacite des professionnels de la sante visant à réduire l’impact néfaste d’une maladie qui nuit à tous.
Parlant au nom des lauréats, Saka Iréné AMOUSSOU, chef du service Partenariat et Interventions à base communautaire du PNLP, a insisté sur l’impact des compétences acquises. « Aller vers l’élimination du paludisme d’ici 2030 nécessite des compétences solides. Ces cadres joueront un rôle clé au sein du ministère de la Santé pour atteindre cet objectif. »
Il a exprimé la satisfaction et l’engagement de tous les lauréats à mettre en pratique les connaissances acquises. Cette initiative marque une étape importante dans le renforcement des capacités des acteurs de la santé publique et témoigne de la détermination du Bénin à éradiquer le paludisme.
Opportune AHITCHEME
Le Niger, premier pays africain à éliminer l’onchocercose selon l’OMS
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) félicite le Niger pour avoir satisfait aux critères d’élimination de l’onchocercose, devenant ainsi le cinquième pays au monde et le premier pays en Afrique à être reconnu par l’OMS pour avoir interrompu la transmission du parasite Onchocerca volvulus.
« Éliminer une maladie est une réussite majeure qui exige un dévouement sans faille », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Je félicite le Niger pour son engagement à libérer sa population de cette maladie cécitante et stigmatisante qui cause tant de souffrances humaines parmi les plus pauvres.
Ce succès témoigne une fois de plus des progrès remarquables que nous avons accomplis dans la lutte contre les maladies tropicales négligées et offre de l’espoir aux autres nations qui luttent encore contre l’onchocercose, prouvant que l’élimination est possible. »
L’onchocercose, communément appelée cécité des rivières, est une maladie parasitaire qui constitue la deuxième cause infectieuse de cécité dans le monde, après le trachome. Elle est transmise à l’homme par la piqûre de mouches noires infectieuses, principalement présentes dans les zones riveraines. La maladie touche principalement les populations rurales d’Afrique subsaharienne et du Yémen, avec des zones endémiques plus petites dans certaines régions d’Amérique latine.
Efforts et partenariats efficaces menés par les pays
Entre 1976 et 1989, dans le cadre du Programme de lutte contre l’onchocercose en Afrique de l’Ouest (OCP) de l’OMS, le Niger a entrepris des mesures de lutte antivectorielle en pulvérisant des insecticides qui ont considérablement réduit les niveaux de transmission de l’onchocercose. Suite au don d’ivermectine par Merck, Sharpe & Dohme (MSD), les zones encore touchées par la filariose lymphatique (FL) ont fait l’objet d’une administration massive de médicaments (AMM) à base d’ivermectine et d’albendazole de 2008 à 2019, suivie d’une surveillance. Étant donné que l’ivermectine est efficace contre les deux maladies et que les zones ciblées par l’AMM contre la FL étaient également endémiques pour l’onchocercose, cette intervention a également contribué à interrompre la transmission du parasite Onchocerca volvulus .
Le Niger a commencé les évaluations préliminaires sur l’interruption de la transmission de l’onchocercose en 2014 après avoir arrêté la DMM contre la FL dans la plupart des zones. Ces évaluations ont été suivies d’enquêtes entomologiques et épidémiologiques qui ont révélé que la combinaison de médicaments et de lutte antivectorielle avait réussi à éliminer la transmission de l’onchocercose, comme en témoigne la réduction de la prévalence d’environ 60 % à 0,02 %.
Outre les interventions de lutte antivectorielle et les dons de médicaments de MSD, un facteur clé du succès du Niger est le partenariat entre le gouvernement nigérien, l’OMS et les organisations non gouvernementales, qui a permis de mobiliser des ressources et un soutien technique. Le suivi continu de la prévalence de la maladie et de son impact a permis d’ajuster les stratégies en temps opportun et de garantir l’efficacité des interventions.
« L’onchocercose est depuis longtemps à l’origine d’immenses souffrances humaines. Elle entrave également le développement économique des communautés touchées, éloignant les populations des rivières, qui sont souvent vitales pour leurs moyens de subsistance », déclare le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Le succès du Niger met fin à ce fardeau pour sa population. Il positionne également le Niger comme un modèle pour l’élimination des maladies tropicales négligées en Afrique. Le pays a déjà démontré son leadership en matière de santé publique en éliminant la maladie du ver de Guinée en 2013. Aujourd’hui, il franchit une nouvelle étape historique. »
À l’échelle mondiale, 54 pays ont éliminé au moins une maladie tropicale négligée. Le Niger rejoint quatre autres pays qui ont été vérifiés par l’OMS pour l’élimination de l’onchocercose, tous dans la Région des Amériques : la Colombie (2013), l’Équateur (2014), le Guatemala (2016) et le Mexique (2015).
Dans la région africaine de l’OMS, 21 pays ont éliminé au moins une maladie tropicale négligée. L’onchocercose est la deuxième maladie tropicale négligée éliminée au Niger : le pays a été certifié exempt de transmission de la dracunculose (maladie du ver de Guinée) en 2013.
La campagne « Aller plus loin » de Speak Up Africa, amplifie la lutte contre les MTN
À l’occasion de la Journée mondiale des maladies tropicales négligées (MTN), Speak Up Africa répond à l’appel mondial « Unir, Agir, Éliminer » avec son initiative ALLER PLUS LOIN. Cette initiative repousse les frontières de la lutte contre les MTN en mobilisant une coalition diversifiée de porte-voix.
La campagne « Aller plus loin » mobilise un large éventail d’acteurs – artistes, athlètes et personnes touchées par les MTN – avec une attention particulière portée aux femmes et aux jeunes. Elle vise à construire un mouvement communautaire avec trois objectifs principaux : faire des MTN une priorité dans l’agenda sanitaire, augmenter les investissements, et développer des solutions centrées sur les personnes et leurs communautés. Cette initiative est cruciale alors que plus d’un milliard de personnes dans le monde sont touchées par ces maladies évitables et traitables, le continent africain supportant à lui seul 40 % de cette charge.
La Journée mondiale des MTN est l’occasion de célébrer les progrès réalisés : vingt-deux nations africaines ont déjà éliminé au moins une MTN, et plusieurs d’entre elles en ont éliminé plus d’une, ce qui témoigne du fort engagement du continent en faveur de la santé publique. Le monde est maintenant à mi-chemin de l’objectif de la feuille de route 2030 de l’OMS sur les MTN, visant l’élimination d’au moins une MTN dans 100 pays d’ici 2030.
Cette journée est également l’occasion d’aborder les défis qui nous attendent : le renforcement des systèmes de santé, le lien entre les MTN et le changement climatique dans un monde confronté à des changements environnementaux croissants et le manque d’approches centrées sur la personne et dirigées par la communauté.
L’initiative ALLER PLUS LOIN explore de nouvelles opportunités dans la lutte contre les MTN en impliquant les personnes et les communautés affectées par les maladies tropicales négligées. Nous mettons à profit leur expertise inestimable et veillons à ce que les solutions soient adaptées aux besoins réels. Nous défions et allons plus loin que les approches traditionnelles de plaidoyer en santé en encourageant la collaboration intersectorielle, en amplifiant les voix communautaires et en favorisant des partenariats inclusifs. Ces champions illustrent la puissance de la diversité, établissant une nouvelle norme pour ce que signifie unir, agir et éliminer les MTN.
« À travers ALLER PLUS LOIN, nous amplifions les voix des artistes, des athlètes et des leaders communautaires à travers l’Afrique pour transformer notre façon de lutter contre les maladies tropicales négligées. En apportant ces perspectives diverses aux décideurs, nous créons l’élan politique et l’engagement communautaire nécessaires pour éliminer définitivement les MTN », déclare Yacine Djibo, Directrice Exécutive et Fondatrice de Speak Up Africa.
Pour la Journée mondiale des MTN, l’initiative ALLER PLUS LOIN rassemblera des jeunes leaders, des musiciens et des artistes à travers le Sénégal, le Kenya et l’Éthiopie et reliera les communautés grâce au pouvoir du sport au Bénin et au Sénégal. En partenariat avec la Basketball Africa League (BAL), les jeunes apprendront comment prévenir et combattre les MTN dans leurs communautés et leurs adversaires sur le terrain en participant à un match de basketball. Au Niger, Burkina Faso et Kenya, des communautés organiseront également des ateliers et des dépistages pour sensibiliser et améliorer la détection dans leurs communautés.
Des champions à travers l’Afrique s’uniront pour soutenir l’élimination des MTN en cette Journée mondiale des MTN en utilisant leurs voix, leurs plateformes et leur expertise pour assurer la durabilité, l’efficacité et l’équité dans la lutte contre les MTN.
L’heure est à l’action. Nous appelons les dirigeants mondiaux à démontrer leur engagement en intégrant les objectifs d’élimination des MTN dans les politiques nationales de santé, en allouant des lignes budgétaires dédiées et en intégrant les programmes MTN dans les plans de couverture sanitaire universelle.
Notre réussite collective repose sur une action coordonnée à tous les niveaux : les gouvernements doivent renforcer leurs financements nationaux, le secteur privé doit investir dans des solutions innovantes de distribution des traitements, et les partenaires financiers doivent maintenir leur appui vital. Car ne rien faire coûtera bien plus cher que d’agir pour l’élimination de ces maladies.
Ensemble, nous devons aller plus loin que les approches traditionnelles et forger de nouveaux partenariats qui placent les communautés affectées au centre des solutions. En cette Journée mondiale des MTN, rejoignez-nous pour construire un avenir où les maladies tropicales ne seront plus négligées.
Découvrez cette opportunité unique en sciences du climat et des données
Vous êtes passionné par les défis climatiques et les solutions technologiques ? Le stage d’été MS-CC 2025 est l’opportunité qu’il vous faut ! Ce programme immersif, hébergé par l’Université Fisk en partenariat avec Meharry Medical College à Nashville, Tennessee, vise à former la prochaine génération de scientifiques grâce à un mélange d’apprentissage pratique, de recherche collaborative et de mentorat.
Dates et détails du programme :
Quand : Juin – Août 2025 (10 semaines)
Allocation : 7 000 $ + prise en charge des frais de déplacement, logement et repas
Programme : Formation en présentiel, mentorat avec le corps professoral, projets de recherche en équipe, et présentation finale lors de grandes conférences scientifiques
Admissibilité :
Étudiants en sciences passionnés par la recherche climatique
Une expérience en programmation ou en recherche est un atout mais pas obligatoire
Préférence accordée aux étudiants Junior/Senior montants issus des HBCUs (Historically Black Colleges and Universities) et TCUs (Tribal Colleges and Universities)
Pourquoi postuler ?
Ce stage offre une expérience enrichissante dans le domaine des sciences du climat et des données, en combinant apprentissage académique et pratique. Il prépare les étudiants à un avenir prometteur dans les disciplines STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques).
📅 Date limite de candidature : 3 février 2025 🔗 Postulez dès maintenant :Lien vers l’inscription
Ouvrir les horizons : Comment Addictest aide les étudiants marocains à atteindre l’excellence mondiale
Dans un monde marqué par une compétitivité croissante et des évolutions rapides sur le plan académique et professionnel, « Addictest » se distingue comme l’une des institutions leaders, ayant consacré ses efforts à soutenir les étudiants marocains dans la réalisation de leurs rêves d’étudier dans les meilleures universités internationales depuis sa création, il y a cinq ans.
Addictest a réussi à se bâtir une réputation prestigieuse dans le domaine de l’orientation académique, grâce à sa vision innovante et son engagement ferme envers l’excellence. Elle permet aux étudiants de surmonter les obstacles qu’ils rencontrent dans leur parcours vers l’éducation internationale, en fournissant des solutions complètes, comprenant la préparation de dossiers d’admission universitaire selon les normes les plus élevées, l’offre de conseils académiques spécialisés, et l’orientation vers l’obtention de bourses prestigieuses dans des institutions éducatives mondiales.
Grâce à ces services exceptionnels et aux efforts déployés, de nouvelles perspectives se sont ouvertes à des centaines d’étudiants qui sont devenus aujourd’hui des modèles de réussite et d’excellence dans leurs domaines respectifs.
AddictestCasa
Ce qui distingue Addictest, c’est sa forte présence à travers ses agences à Rabat, Casablanca, Marrakech et Fes, qui constituent des espaces professionnels dédiés à l’accueil des étudiants et de leurs familles. Dans ces agences, les étudiants rencontrent des experts académiques qui leur offrent des conseils personnalisés répondant à leurs questions, satisfaisant leurs besoins, et soutenant leurs ambitions.
Addictest estime que l’éducation internationale dépasse le simple obtention d’un diplôme ; c’est une expérience intégrale qui renforce le développement des compétences, élargit les horizons, et contribue à former des personnalités capables de contribuer efficacement à leurs communautés. En s’appuyant sur cette vision, Addictest vise à renforcer le processus éducatif et à éliminer les barrières qui se dressent devant les étudiants marocains, pour leur fournir les clés du succès à l’échelle mondiale.
Megan Valère SOSSOU
Assainissement pluvial à Cotonou : réception provisoire des travaux du lot 2 du PAPC
Le vendredi 24 janvier 2025, une commission de la Société des Infrastructures Routières et de l’Aménagement du Territoire (SIRAT) a procédé à la réception provisoire des travaux constituant le lot 2 du Programme d’Assainissement Pluvial de Cotonou (PAPC). Le lot 2 de ce projet ambitieux, financé par la Banque Européenne d’Investissement (BEI), a été lancé le 14 novembre 2022 et devrait initialement s’achever en 31 mois.
Selon les responsables de la SIRAT S.A., les travaux ont porté sur la construction de 6.614 mètres linéaires de collecteurs et de canaux trapézoïdaux dans les bassins versants Ra, Rb, Rc, Rd et S. Parallèlement, l’aménagement de 3.376 mètres linéaires de voiries a profité à divers quartiers, notamment Dédokpo, Abokicodji, Sodjatinmè, Gbénonkpo et Misséssin.
Les zones concernées, telles que Abokicodji lagune, Abokicodji centre, Sodjatinmè Ouest, Sodjatinmè centre, Gbedjèwin, Fifatin, Gbénonkpo et Kpankpan Adjegounlè, ont ainsi vu une amélioration de leurs infrastructures. Il convient de noter que le coût total des travaux s’élève à 11.813.996.075 FCFA. En tout, 13 rues ont été aménagées, et l’installation de chaussées pavées, de trottoirs ainsi que d’éclairages solaires a été réalisée pour assurer la sécurité des usagers.
Monsieur Oswald GANGBO, Coordonnateur du PAPC, a souligné l’importance de cette réception, en affirmant que le projet bénéficie de l’appui de six partenaires techniques et financiers, ainsi que d’une contribution significative du gouvernement béninois. « À mesure que les travaux progressent, nous procédons à leur réception. En ce jour, nous avons réceptionné provisoirement le deuxième lot des travaux financés par la Banque Européenne d’Investissement. En substance, les travaux réceptionnés concernent principalement la construction de collecteurs, en lien avec l’assainissement pluvial de Cotonou. Simultanément, nous avons également validé les travaux relatifs à la réalisation de voiries pavées, de trottoirs ainsi que de caniveaux latéraux. Des éclairages solaires ont également été installés pour assurer la sécurité des lieux ; de plus, des plantations d’arbres ont été effectuées sur l’ensemble des sites, lesquelles seront entretenues durant toute la période de garantie », a-t-il précisé.
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Monsieur Marcellin BOCOVÈ, Directeur Général Adjoint de l’AGETUR, a, quant à lui, exprimé sa satisfaction quant à la réalisation des travaux, constatant une transformation tangible des zones concernées. Il a également appelé les populations à un entretien responsable de ces nouvelles infrastructures, soulignant ainsi l’importance d’une gestion collective et durable des aménagements.
Au terme de cette réception, Cotonou peut espérer une amélioration de ses conditions d’assainissement et une embellie de ses quartiers, gage d’un cadre de vie revitalisé pour ses citoyens.